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Mathilde Panot: on se moque ou on s’indigne?

Le billet politique de Philippe Bilger


Mathilde Panot: on se moque ou on s’indigne?
Mathilde Panot à Marseille, 19 juin 2025 © Alain ROBERT/SIPA

Depuis qu’il entend abolir la vidéosurveillance et désarmer les policiers municipaux, les plus vils adversaires du parti d’extrême gauche LFI accusent ce dernier de complaisance à l’égard de la racaille des cités…


Demain, les maires LFI désarmeront les polices municipales et s’opposeront à la vidéosurveillance. C’est ce qu’en leur nom, Mathilde Panot, la présidente du groupe parlementaire, a déclaré dimanche sur BFMTV. Faut-il se moquer ou s’indigner de cet extrémisme de la mansuétude?

Des propos dérangeants

J’entends bien qu’on n’est plus à une provocation près de la part de LFI. Thomas Portes vient d’être renvoyé devant un tribunal correctionnel pour diffamation à l’encontre d’un collectif juif et des enquêtes sont diligentées pour des propos discutables au sujet du Hamas et du conflit israélo-palestinien. Mais il me semble que nous ne sommes pas dans le même registre que celui de Mathilde Panot.

Si j’écarte d’emblée la branche de l’ironie et de la dérision au sujet des dires de celle-ci, c’est qu’ils sont, malgré les apparences, trop sérieux, trop profondément dérangeants pour être traités à la légère.

Pourquoi, alors, convient-il de s’en indigner sans la moindre hésitation ?

D’abord parce que la réalité dément leur inutilité et met à bas ce au nom de quoi on veut abolir police municipale et vidéosurveillance.

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Bien davantage, des exemples ont révélé à quel point ces outils de protection étaient fondamentaux pour notre vie en commun et comment les éradiquer par idéologie serait une véritable mise en danger de notre société.

Par ailleurs, il y a dans cette outrance calculée quelque chose de pire que l’ignorance : un savoir qu’on détourne de ses fins légitimes pour le dégrader en mensonge et en manipulation. En effet, je n’attends pas de Mathilde Panot et de tous ceux qui la soutiennent et font corps autour de Jean-Luc Mélenchon le moindre désaveu : ils n’ignorent pas que dans nos cités, dans l’existence singulière et collective de nos concitoyens à la ville comme à la campagne, tout ce qui est de nature à renforcer la sécurité, à prévenir, à alerter, à surveiller et à identifier délinquants et criminels, fauteurs de troubles ou compulsifs du désordre, de la violence et d’agressions contre les autorités et les élus, doit être favorisé. Qu’il y a, avec raison, une demande forte des populations pour ces mécanismes qui n’entravent que la liberté de ceux que la transgression attire.

Pourquoi nier que derrière cette scandaleuse volonté de suppression et donc cette ouverture facilitée pour la malfaisance au détriment de « la majorité des honnêtes gens », il y a sûrement le désir de complaire à des lieux de non-droit et à des minorités pour lesquels l’autorité républicaine est en elle-même une offense, une provocation, une atteinte inadmissible à leur indépendance de trafiquants par exemple ?

La police tue : un des mensonges favoris de l’extrême gauche

Soutenir que la police ne doit pas être armée ou, comme Jean-Luc Mélenchon hier, qu’elle tue, exiger le désarmement des polices municipales, le démantèlement de la vidéosurveillance, ce n’est rien moins que permettre à la part violente et dévastatrice de notre pays, où qu’elle se trouve, souvent en bande, de continuer à commettre le pire. Ce serait – contradiction fondamentale de LFI qui s’en affirme l’incarnation exclusive – abandonner le peuple sur lequel on prétend veiller et préférer son idéologie au réel, l’arrogance de se tromper plutôt que consentir à la vérité.

On ne se moque pas. On s’indigne puis on attend patiemment que la démocratie nous donne la parole.

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Magistrat honoraire, président de l'Institut de la parole, chroniqueur à CNews et à Sud Radio.

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