Accueil Édition Abonné «La police tue»: au fait, Monsieur Mélenchon, la honte, c’est quand?

«La police tue»: au fait, Monsieur Mélenchon, la honte, c’est quand?

Mélenchon persiste et signe


«La police tue»: au fait, Monsieur Mélenchon, la honte, c’est quand?
Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Après la mort d’une femme lors d’un contrôle dans le 18e arrondissement de Paris, le 4 juin, la garde à vue des trois policiers a été levée et l’enquête continue. En campagne électorale, le leader d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon maintient ses propos outranciers sur la police.


Alors que les trois policiers impliqués dans la mort d’une jeune fille sont sortis libres de garde à vue, Jean-Luc Mélenchon maintient donc ses propos sur la police.

Pour les trois policiers, il n’y a pas de mise en examen, mais une information judiciaire ouverte pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique. À ce stade, cela veut dire qu’il n’y a pas d’indices sérieux d’une action illégitime et disproportionnée, mais que l’enquête se poursuit. La justice fera son travail.

Mélenchon fait de la récupération politique à la veille des élections

L’affaire est devenue politique, à cause des propos scandaleux de Jean-Luc Mélenchon. Hier matin, il a mangé le morceau.

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Le leader de LFI a expliqué qu’il avait d’abord publié un premier tweet, déjà dur (« Encore un abus de pouvoir inacceptable. La peine de mort pour un refus d’obtempérer. Le préfet approuve ? Le ministre félicite ? La honte c’est quand ? »), et que comme ça n’avait pas buzzé, il avait décidé encore de monter le ton. Et donc nouveau tweet : « La police tue (…) pour « refus d’obtempérer » ».

C’est totalement faux. Si des gens sont tués à l’occasion d’un refus d’obtempérer, ce n’est pas à cause de ce refus, mais parce qu’ils mettent au passage des policiers ou des passants en danger. Une jeune femme de 24 ans a ainsi été mortellement fauchée le 29 mai, quai de la Mégisserie, à Paris par une voiture qui fuyait la police. Dans la plupart des refus d’obtempérer ayant mal tourné, si les chauffeurs s’étaient arrêtés, ils seraient encore vivants – dans la plupart des cas, bien sûr, car on ne peut pas exclure des actions illégitimes de policiers.

Mélenchon a-t-il réussi son coup politique?

C’est en tout cas ce que Jean-Luc Mélenchon croit. Il est très fier d’avoir suscité les réactions outrées d’Elisabeth Borne, de Marine Le Pen, de Xavier Bertrand ou de Bruno Retailleau – la droite et l’extrême droite, selon lui, ce qu’il affirme de façon très méprisante.

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Il croit s’attirer les bonnes grâces électorales des Français d’origine immigrée qu’il a déjà dragués sans vergogne avant la présidentielle en jouant les champions de la lutte contre l’islamophobie. Il faut reconnaitre que çà a plutôt marché. Mais, en jouant sur la corde anti-flics, à mon avis, il se fourre le doigt dans l’œil. Certes, les racailles n’aiment pas la police et une partie de la jeunesse, de toutes origines, nourrie au rap, se fait ainsi avoir. Mais la majorité des habitants des quartiers veulent de l’ordre, en réalité.

Je voudrais enfin vous parler de Malika, que j’ai rencontrée hier. Elle est chauffeur de taxi, d’origine algérienne. Elle élève seule ses trois enfants. Elle votait Mélenchon autrefois. Maintenant, elle ne peut pas supporter ses nouveaux propos. En bas de son immeuble, m’a-t-elle raconté, un délinquant portant un bracelet électronique reçoit la visite de tous ses copains voyous. Elle ne laisse plus ses enfants sortir. Elle a appelé la police, ils ont peur de venir. Sans le savoir, Malika rejoint les propos tenus par notre cher Éric Revel au micro de Sud Radio hier: « Avec Mélenchon, il n’y aura plus de République ».

On verra dimanche si Mélenchon et ses alliés essuient une défaite. Mais pour le déshonneur, c’est déjà fait. Au fait, monsieur Mélenchon, la honte, pour vous, c’est quand ?


Cette chronique a initialement été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez la chronique d’Elisabeth Lévy chaque matin à 8h10 dans la matinale.




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