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« Épidémie » d’obèses, la France en première ligne

Obélix: "Moi gros ? Un peu fort, peut-être..."


« Épidémie » d’obèses, la France en première ligne
Image d'illustration Unsplash

Selon l’OMS, près du 1/4 des Européens sont en surpoids. En vue des législatives, pour s’attirer les voix de la communauté des gros, en forte augmentation, Emmanuel Macron pourrait “envoyer un message” en nommant un obèse à Matignon.


Ils obstruent les allées des supermarchés et prennent près de deux places dans le bus. Ils vous acculent à ralentir quand vous pressez le pas dans la rue, vous rappelant que la patience est mère de toutes les vertus. Souvent humbles, parfois forts en gueule – voire organisés en minorité active – les gros sont aujourd’hui partout, et ils sont de plus en plus nombreux. 

Confinement + Kinder = Surprise !

Une étude de l’OMS sonne le tocsin. Désormais en Europe, près d’un quart des adultes sont obèses, ce qui serait à l’origine de plus de 1,2 million de décès par an, soit plus de 13% des morts en Europe. Et l’OMS de suspecter les confinements successifs comme fautifs, confinements qu’elle avait jadis tant encouragés dans le monde voire sanctifiés, et qui auraient « entraîné une augmentation de l’exposition à certains facteurs de risque, qui influencent la probabilité qu’une personne souffre d’obésité ou de surpoids », écrit l’organisation dans un rapport en anglais. Sans blague ?

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Et maintenant ? Il suffit de voir nos adolescents se ruer sur les échoppes de kebab ou de « tacos » sans porc dégoulinants de sauce samouraï, ou de voir nos enfants se gaver de Kinder Surprise, Kinder Bueno ou autres chocolats industriels gorgés de graisses saturées et d’huile de palme, ou bien ces mères de famille au RSA emplissant leurs caddies de sodas et de bonbons pour leurs marmots pour comprendre que nos rues ressemblent de plus en plus à celles des États-Unis d’Amérique ou du Mexique, les traditionnels champions de l’obésité dans le monde, ou plutôt à celles d’Égypte et de Turquie – autres champions en la matière. 

Une nouvelle communauté, à choyer avant les élections ?

L’obésité est en cause dans au moins treize types de cancers différents, nous prévient l’OMS, et pourrait être directement responsable d’au moins 200 000 nouveaux cas de cancers par an. Au rythme où notre société s’achemine vers toujours plus d’atomisation, toujours plus de sédentarisation, toujours plus de télétravail, d’école à distance et de livraisons de plats Uber à la maison, on peut craindre qu’il y ait de bonnes grappes d’obèses parmi les adultes, demain en France. 

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Jetons un œil à la page 24 du fameux rapport – de corpulence solide mais pas obèse, lui, puisqu’il pèse 220 pages. Ce ne sont ni la Suisse, ni la Suède, ni la Pologne, ni la Lituanie, ni la Bosnie et ni même la Belgique qui figurent en haut du classement – ils sont en bas – de l’obésité chez les enfants de 10 à 19 ans, mais la Grèce, Malte, Andorre, l’Italie, l’Espagne, Chypre, le Royaume Uni, le Portugal, l’Irlande puis la France. On connaît désormais le bellicisme du gouvernement face aux punaises de lit… Face à l’obésité, sera-t-il aussi guerrier ? Selon une étude de la Ligue contre l’obésité, un adulte sur six était obèse en 2021 en France, et un sur trois était en situation de « surpoids ». Une manne électorale non négligeable, que l’on considère seulement les obèses ou l’ensemble des « gros ». Les élections législatives approchant à grands pas et Emmanuel Macron aimant caresser les minorités dans le sens du poil, il ne prendra sûrement pas le risque de se voir accuser de « grossophobie ».

D’ailleurs, ne pourrait-il pas aller plus loin ? Afin de concrétiser, enfin, le rêve d’un gouvernement « inclusif », ne pourrait-il pas prendre un Premier ministre qui soit une femme, musulmane pourquoi pas, aussi pansexuelle, comme on dit désormais, mais surtout… obèse ? Ce serait un symbole fort d’ouverture à une « communauté » avec laquelle il va falloir, assurément, compter.




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Enseignant, auteur du roman "Grossophobie" (Éditions Ovadia, 2022).

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