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Fillon: le grand malentendu


Fillon: le grand malentendu
François Fillon, très net vainqueur dimanche de la primaire de la droite face à Alain Juppé, le 27 novembre 2016 à Paris © AFP Thomas SAMSON
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François Fillon, très net vainqueur dimanche de la primaire de la droite face à Alain Juppé, le 27 novembre 2016 à Paris © AFP Thomas SAMSON

Avec près des deux-tiers des suffrages, François Fillon a remporté une victoire, impensable il y a un mois. Il avait véritablement construit son succès lors des dix derniers jours précèdent le premier tour, où il avait écrasé la concurrence, en éliminant Nicolas Sarkozy et en mettant seize points dans la vue d’Alain Juppé. Lors de l’entre-deux-tours, il a essuyé le réveil de son adversaire, qui lui a lancé quelques boules puantes, lesquelles ont mobilisé autant sinon davantage d’électeurs droitiers choqués de ces manœuvres que d’électeurs de gauche à qui étaient adressés les appels du pied. François Fillon a donc réussi à envoyer à la retraite Nicolas Sarkozy et Alain Juppé en sept jours. Chapeau l’artiste ! L’ancien président de la République a complètement mésestimé la défiance qu’il inspirait au peuple de droite.

Comment pouvait-il en être autrement, cajolé qu’il était par ses fans se pressant pour obtenir une dédicace dans les Espaces culturels Leclerc transformés en autant de villages Potemkine, lui faisant croire qu’il était encore en phase avec ceux qui viendraient voter à la primaire ? Quant à Juppé, il n’a pas su profiter de l’appui de François Bayrou qui, en indiquant qu’il ne serait pas candidat contre lui, donnait une prime substantielle dans les sondages présidentiels du premier tour, et faisaient de lui  le candidat qui donnait les meilleures chances de victoire à la droite. Mais si le nouveau champion de la droite a gagné la primaire, il est encore loin d’avoir gagné la présidentielle, ouverte comme elle ne l’a jamais été depuis 1974. On a beau présenter cette compétition comme un succès démocratique, elle n’a concerné que 4 millions et demi d’électeurs sur les 36 qui devraient participer à la présidentielle, soustraction faite des 20% traditionnels d’abstentionnistes. Le programme économique de François Fillon était sans doute en phase avec l’électorat âgé et CSP+ de la primaire;  il faudra en convaincre au moins 14 millions d’autres de son bien-fondé.

Lisez la suite de l’article sur le blog de David Desgouilles.



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