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Forme, c’est du belge


Forme, c’est du belge

Ce pays existe-t-il vraiment ? On le croirait sorti tout droit de l’imagination du père de Tintin, à ceci près que nous avons beaucoup plus de preuves tangibles de l’existence de la Syldavie – et je ne parle pas de la Bordurie – que de la Belgique…

Il faut dire que ce qui se passe aujourd’hui en Belgique est unique. Depuis plus de six mois, les Belges n’ont plus de Premier ministre. Une situation aussi terrible que celle d’une France qui n’aurait pas François Fillon.

Le pays s’ennuie terriblement. On mange bien des frites, on continue à aller dire bonjour en famille au Mannekenpis et à remanger des frites. On se suicide toujours autant en écoutant du Brel. Mais le cœur n’y est plus. La Belgique s’ennuie.

Elle s’ennuie d’autant plus que le « formateur », Yves Leterme, vient de rendre son tablier à Albert II (aucun lien de parenté avec Jean-Paul). Certes, il fallait être belge pour confier une mission aussi importante à un dénommé Leterme : c’était écrit noir sur blanc que ça allait finir. Le roi vient donc de demander à Guy Verhofstadt de trouver une solution. Le choix royal est assez judicieux, vu que l’ex-Premier ministre fédéral occupe encore le 16 rue de la Loi (le Matignon belge) et qu’il n’est pas pressé d’en déménager.

Guy Verhofstadt devra d’ailleurs prendre tout son temps pour ménager les bleus et les oranges, les wallons et les flamands, sans compter les 75 000 membres de la Deutschsprachige Gemeinschaft Belgiens.

Vu que toute prétention allemande sur Eupen-Malmedy est abandonnée, nous nous permettons de formuler la seule solution qui vaille : transférer le Palais royal au Berlaymont et dissoudre la Belgique dans l’Union européenne. Plus aucun Flamand, plus aucun Wallon ne se disputera la Belgique. C’est pour l’Europe qu’ils se taperont dessus.

Traduit de l’allemand par l’auteur.



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Née à Stuttgart en 1947, Trudi Kohl est traductrice, journaliste et romancière. Elle partage sa vie entre Paris et le Bade-Wurtemberg.

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