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Intégration: mot piégé

L’immigration, une force au service de la désintégration des nations


Intégration: mot piégé
New York, 23 septembre 2025 © Sipa USA/SIPA

A l’ONU, les propos excessifs de Trump sur le changement climatique, «la plus grande arnaque jamais menée contre le monde», occultent un peu ses réflexions moins faciles à écarter sur l’immigration incontrôlée déferlant en Europe. S’adressant aux nations européennes, le président américain a affirmé: «il est temps de mettre fin à l’expérience ratée des frontières ouvertes. Vous devez y mettre fin dès maintenant (…) Vos pays vont droit en enfer!» Analyse.


Donald Trump vient de lancer un avertissement sans détour à l’Europe : en poursuivant une politique migratoire « délirante », le Vieux Continent court droit vers « l’enfer » et la « destruction de sa civilisation ». Le président américain, fidèle à son style brutal, met des mots simples sur une inquiétude que beaucoup d’Européens ressentent mais n’osent plus formuler. Car derrière l’idéologie de l’accueil illimité, ce sont nos nations qui vacillent. De la Suède à la France, de la Belgique à l’Allemagne, l’expérience démontre que loin de renforcer nos sociétés, l’immigration de masse a ouvert la voie à une sorte de ségrégation, à la criminalité et à la fragmentation culturelle. Le diagnostic est sévère : ce n’est pas l’intégration qui triomphe, mais la désintégration des peuples européens.

Les élites européennes ont cru pouvoir dissoudre les identités nationales dans un grand bain social et multiculturaliste. Mais la réalité, de Malmö à Molenbeek, de Londres à Paris, montre que l’immigration est devenue moins un défi qu’un instrument au service de la désintégration des peuples.

La générosité suédoise comme pari d’universalité

La Suède a longtemps fasciné l’Europe par son modèle social-démocrate, pensé comme la vitrine d’un humanisme appliqué. Dans ce pays qui semblait avoir dépassé les fractures de l’histoire, la conviction dominante était qu’il suffisait de redistribuer équitablement les richesses et de garantir le confort matériel pour que les tensions sociales disparaissent. L’État-providence, étendu à l’extrême, devait agir comme un dissolvant universel des conflits et des crispations identitaires.

C’est dans cet esprit que la Suède a ouvert largement ses portes aux réfugiés du Moyen-Orient, notamment Palestiniens. Les dirigeants suédois ont cru qu’en construisant des logements modernes, en offrant des écoles gratuites et bien dotées, des soins médicaux de haut niveau et des allocations généreuses, l’intégration adviendrait d’elle-même. Le Million Program, gigantesque plan de construction lancé dans les années 1970, traduisait cette ambition : il ne s’agissait pas de reléguer les nouveaux arrivants, mais de leur offrir le meilleur du progrès social-démocrate.

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Mieux encore : l’État a été jusqu’à effacer certains de ses propres repères culturels pour ne pas heurter les sensibilités des nouveaux venus. Symboles chrétiens retirés de certaines écoles, tolérance accrue pour le voile porté par des enfants, menus adaptés aux prescriptions religieuses : tout a été fait pour accueillir. Les contribuables suédois ont accepté une pression fiscale élevée au nom de cet universalisme. Peu de sociétés ont consenti un tel effort.

L’échec d’un modèle et l’illusion sociale

Or, malgré cette générosité sans équivalent, l’intégration n’a pas eu lieu. Non seulement elle a échoué, mais elle a produit son contraire : une auto-ségrégation volontaire. Loin de s’ouvrir à la culture du pays d’accueil, beaucoup de familles immigrées ont choisi de recréer leur univers d’origine. Les mariages sont restés assez largement endogames, les commerces communautaires ont prospéré, les écoles se sont peuplées d’élèves parlant majoritairement arabe à la maison. Même les familles qui n’étaient pas hostiles à la Suède se sont trouvées prises dans la logique du groupe, soumises à la solidarité clanique. On ne s’émancipe pas sans se couper de ses proches, et rares sont ceux qui ont osé franchir cette barrière.

Les conséquences sont aujourd’hui visibles. En vingt ans, les viols signalés ont augmenté de plus de 600%, parfois 700% selon les séries statistiques. Et les études criminologiques montrent une surreprésentation massive des hommes issus du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord dans les crimes violents. La Suède, jadis considérée comme l’un des pays les plus sûrs du monde, figure désormais parmi ceux qui connaissent le plus de fusillades mortelles liées aux gangs ! Malmö, Göteborg, Stockholm ont vu se multiplier les règlements de comptes, les explosions, les assassinats commandités par des réseaux criminels.

Malmö, Suède, 17 avril 2022 © Johan Nilsson/AP/SIPA

Ce constat pulvérise un mythe commode, très répandu en France : celui qui veut que la violence des quartiers vienne avant tout de la relégation sociale, du chômage, de l’absence de moyens publics. C’est un discours confortable, mais démenti par l’expérience suédoise. Là-bas, tout a été donné. Logements modernes, écoles gratuites, soins universels, allocations généreuses : le modèle social-démocrate a offert le meilleur de lui-même. Si le social suffisait, la Suède serait un modèle d’intégration. Elle est devenue un modèle d’auto-ségrégation.

Un phénomène européen

La Suède n’est pas une exception. Elle est simplement le miroir grossissant de ce qui se joue dans d’autres pays européens.

En France, des milliards d’euros ont été engloutis depuis quarante ans dans la politique de la ville. Rénovation urbaine, subventions associatives, programmes de rattrapage éducatif : tout a été tenté. Mais cette dépense colossale s’est révélée un véritable tonneau des Danaïdes, incapable d’enrayer le séparatisme. La preuve est là: selon un sondage IFOP, 57% des jeunes musulmans de moins de 25 ans estiment que la charia est supérieure aux lois de la République. C’est dire que le problème n’est pas social mais culturel et politique, et qu’aucune politique de ravalement urbain ne pourra y répondre.

En Grande-Bretagne, le choix assumé du multiculturalisme a consacré le droit de chaque communauté à vivre selon ses normes. Le résultat est visible : quartiers pakistanais, bangladais ou somaliens où l’anglais recule, où la charia officieuse régit les mariages et les héritages. Mais surtout, le scandale des grooming gangs a révélé l’ampleur du désastre.

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Pendant plus de vingt ans, de jeunes filles britanniques ont été droguées, violées, prostituées par des réseaux de prédateurs composés majoritairement d’hommes pakistanais musulmans. À Rotherham, Rochdale, Oxford, Huddersfield, Newcastle, les autorités locales et la police ont fermé les yeux. Certaines familles qui voulaient porter plainte ont subi des pressions : on craignait qu’exposer ces crimes ne fasse « le jeu de l’extrême droite » et ne jette une mauvaise image sur l’immigration musulmane. Lors des procès, certains agresseurs l’ont dit sans détour : pour eux, les jeunes filles blanches « n’avaient aucune valeur », elles pouvaient être violées impunément.

Posons la question : aurait-on accepté plus de six mois que des adolescentes issues de l’immigration soient violées en masse ? Aurait-on toléré que des filles de quartiers bourgeois soient ainsi offertes à la barbarie ? Non. Mais parce qu’il s’agissait de jeunes filles prolétaires, d’ouvriers, blanches et sans pouvoir, on les a abandonnées. Le prix du multiculturalisme a été payé par les plus vulnérables.

La Belgique offre un tableau encore plus alarmant. Des quartiers de Bruxelles, de Charleroi, de Molenbeek fonctionnent comme des territoires d’extraterritorialité culturelle. C’est de ces enclaves qu’ont émergé plusieurs commandos terroristes, notamment ceux des attentats de 2015-2016 à Paris et Bruxelles. Là encore, les aides sociales sont abondantes, les logements modernes, mais l’État a renoncé à imposer son autorité. Le clientélisme politique a favorisé le séparatisme religieux et criminel.

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Molenbeek, 2015. Sipa. Numéro de reportage : SIPAUSA30138087_000003.

En Allemagne, l’accueil des travailleurs turcs dans les années 1960 puis celui des réfugiés syriens et afghans plus récemment a créé des poches de communautarisme turcophone et arabophone. Duisbourg, Neukölln à Berlin ou certaines villes de la Ruhr connaissent une criminalité endémique et des zones où l’État recule. Même un pays qui avait limité l’accès à la citoyenneté découvre qu’il a nourri, en son sein, des communautés étrangères à sa culture.

La flambée de l’antisémitisme

À ce constat s’ajoute un paradoxe cruel. Ces pays européens – la Suède, la France, la Belgique, l’Allemagne – ont souvent adopté une ligne diplomatique favorable à la cause palestinienne. Ils ont multiplié les aides financières, soutenu les résolutions de l’ONU contre Israël, critiqué publiquement la politique israélienne. Mais en retour, ils n’ont pas reçu la gratitude espérée. Au contraire, une partie non négligeable des populations issues de l’immigration moyen-orientale a développé une hostilité croissante envers ses pays d’accueil, accusés d’incarner l’Occident impie et arrogant.

Cette hostilité a pris dernièrement la forme d’une flambée de l’antisémitisme. Les attaques contre des synagogues, les insultes dans les écoles, les menaces contre des commerçants juifs sont devenues monnaie courante. À Malmö, à Bruxelles, à Paris ou à Berlin, la vie juive est désormais plus compliquée. Dans des pays qui se voulaient protecteurs des Palestiniens, la haine des Juifs s’est doublée d’une haine du pays hôte. L’Europe a cru acheter la paix en soutenant la cause palestinienne : elle a importé sur son sol les conflits et les haines du Moyen-Orient.

Un manifeste pour l’assimilation et la francisation

Ce que l’expérience suédoise met en lumière avec une force implacable, c’est que la redistribution matérielle ne suffit pas. Ce qui échoue aujourd’hui, ce n’est pas un modèle social, c’est un modèle de naïveté : celui qui a cru que l’universalisme abstrait pouvait effacer d’un trait les appartenances claniques, les réflexes religieux et les logiques identitaires.

Ce ne sont pas des entités désincarnées comme « l’Europe » qui doivent choisir, mais bien les nations, chacune avec son histoire, ses racines et ses lois. Or, depuis des décennies, leurs élites se sont souvent comportées comme si l’immigration pouvait servir de levier, voire de bélier, pour dissoudre les identités nationales et accélérer une construction européenne hors-sol. Au lieu de défendre la continuité des peuples, elles ont fait des citoyens des cobayes sociaux au nom d’un idéal abstrait.

C’est ainsi que s’est installée une forme de préférence diversitaire, où l’Autre avec un grand « A » a été sacralisé au détriment du citoyen concret, de chair et de sang. On a remplacé les droits de l’homme universels par une hiérarchie inversée où les droits de l’homme européen, enraciné dans son propre pays, pèsent moins que les droits proclamés des nouveaux venus.

Il faut donc le dire sans détour : l’intégration est un mot piégé, qui a produit la désintégration de nos nations. Ce n’est pas d’intégration dont nous avons besoin, mais d’assimilation. Et en France, cela a un nom plus clair encore : la francisation. C’est-à-dire l’adhésion sans réserve à notre langue, à nos mœurs, à nos lois, et à ce vouloir-vivre commun qui fait de nous un peuple.

Car au fond, la mécanique est limpide : le bloc élitaire a instrumentalisé le bloc diversitaire pour contenir, fragmenter et neutraliser le bloc populaire historique. Tant que cette logique perdurera, les nations européennes continueront de se dissoudre. Seule l’assimilation, assumée et ferme, peut briser ce cycle et restaurer l’unité nécessaire à toute civilisation durable.




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David Duquesne est infirmier et un citoyen engagé auteur du livre "Ne fais pas ton Français !" (2024)

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