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Trois questions, trois réponses


Trois questions, trois réponses
Photo : Gage Skidmore
Photo : Gage Skidmore

Jérôme Chartier, député UMP du Val d’Oise est spécialiste des questions économiques et financières. Rapporteur de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, il revient sur la décision américaine d’injecter près de 600 milliards d’euros dans l’économie, par le rachat de bons du Trésor.

Comment juger la décision américaine de « jeter 600 milliards de dollars dans l’économie depuis un hélicoptère », comme l’a dit le ministre brésilien des Finances ?
Tout le monde voit bien qu’il s’agit pour les Américains de se défendre face à des prévisions de croissance qui ont plongé pour 2011. C’est une mauvaise défense. Mais la Fed est titulaire d’un pouvoir tel que dans ce contexte post-crise mondiale, les pays émergents et l’Europe peuvent s’élever contre cette décision, mais pas grand-chose de plus. Surtout quand elle est annoncée à quelques jours de la présidence française du G20…

Faut-il repenser le système monétaire mondial ?
Aujourd’hui, personne ne veut ni n’a de vision mondiale de la gestion des monnaies. La concurrence est telle que les pays jouent leurs intérêts personnels et la grande victime de ces stratégies individuelles est l’euro, gêné par le dollar et le yuan.

L’euro est donc une monnaie victime…
L’attitude des pays étrangers doit nous obliger à réfléchir à la stratégie monétaire européenne, notamment dans le cadre de la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE. Sans quoi nous ne pourrons jamais faire le poids face aux américains qui ont des tels volumes de dollars en circulation qu’il leur est possible d’imposer toutes leurs décisions, ou aux chinois dont on ne peut concurrencer le taux de change. On devrait réfléchir sérieusement à un système de parité, à créer des amortisseurs automatiques comme il en existait dans feu le Système Monétaire Européen. Mais on ne peut pas continuer à avoir une parité euro/dollars à 1,4. Sinon, ce n’est pas l’euro qui sera la victime mais les Européens…



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