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Parité mal ordonnée…

Drame au CNC


Parité mal ordonnée…
Rebecca Zlotowski et Jodie Foster présentent leur film "Vie privée" à New York, le 5 octobre 2025 © Lev Radin/Sipa USA/SIPA

Mauvais film. Selon le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), le cinéma français connait une tendance terriblement préoccupante: seulement 62 films français ont été réalisés ou coréalisés par des femmes en 2024 (contre 64 en 2023 et 69 en 2022). La parité, c’est anti-féministe, explique Elisabeth Lévy!


Comptez la femme ! D’après le CNC, la part des femmes dans les réalisateurs de films français est à son plus bas niveau depuis cinq ans. C’est une étude de l’observatoire de la parité créé par l’organisme public qui nous apprend cette nouvelle gravissime. En 2025, 24 % des films français ont été réalisés par des femmes. J’enrage que des gens soient payés pour ce travail absurde et même nuisible. Si le film de femmes est une catégorie artistique je veux qu’on me les signale pour les éviter.

L’art enrôlé dans une entreprise militante

La seule aune à laquelle on devrait juger un film est sa qualité artistique, son succès, sa maitrise technique. Peu me chaut que le metteur en scène ou le chef op soit un homme, une femme ou un non-binaire. Pire, introduire ce type de critères, c’est enrôler le cinéma dans une entreprise militante. Et puis si on compte les femmes, moi je veux savoir combien de films français sont réalisés par des bouddhistes, des unijambistes ou des « trans racisés ».

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Compter les réalisatrices ça ne suffit pas. Pour juger un film on compte aussi les femmes aux postes de direction. Jusque-là, les productions paritaires touchaient déjà un bonus du CNC. A partir du 1er janvier prochain, les films qui n’embauchent pas assez de femmes aux postes de chef auront un malus. Pas de femmes, pas de subvention : c’est une victoire de la statistique sur la singularité, de l’idéologie sur l’art, du droit sur le mérite.

Bondieuseries féministes

En politique, on me somme de reconnaitre que la parité est un vrai progrès. Non, c’est une insulte aux femmes, une forme de paternalisme. La seule chose importante, c’est qu’on n’écarte pas une femme parce qu’elle est une femme. Pourquoi faudrait-il choisir ses colistiers en fonction de leur sexe ? Résultat : on finit par recruter des femmes même si elles sont moins compétentes. Comble de la sottise administrative c’est désormais obligatoire pour les communes de 1000 habitants. Parité au village ! Un vrai casse-tête quand nombre de maires veulent jeter l’éponge.

On n’a pas besoin de règles tatillonnes et de sanctions, la société évolue à son rythme. L’égalité est la norme dans notre pays, mais quelle loi divine exige que toutes les activités humaines soient paritaires ? Faut-il une loi imposant autant de policières que de policiers, autant de magistrats que de magistrates ? Tout ceci est complètement idiot. Remarquez, cette bondieuserie prétendument féministe a une conséquence positive. Ceux qui pleurnichent parce qu’il n’y a pas assez de femmes, reconnaissent au moins que les hommes et les femmes ça existe.





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Fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur. Journaliste, elle est chroniqueuse sur CNews, Sud Radio... Auparavant, Elisabeth Lévy a notamment collaboré à Marianne, au Figaro Magazine, à France Culture et aux émissions de télévision de Franz-Olivier Giesbert (France 2). Elle est l’auteur de plusieurs essais, dont le dernier "Les rien-pensants" (Cerf), est sorti en 2017.

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