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Pour amuser la galerie

"Au voleur !"


Pour amuser la galerie
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Dans l’histoire des casses qui ont fait du bruit, il y a en 1963 l’attaque du Glasgow-Londres (qui a inspiré « Le cerveau », film avec Belmondo et Bourvil), en 1976 le casse à Nice de Spaggiari, sans haine ni violence, et depuis le 19 octobre, le fric-frac du Louvre, quand des voleurs du dimanche ont dérobé les bijoux de la couronne, dont la majorité des Français ignorait l’existence, voire peut-être le conservateur du musée lui-même, vu que le manège à bijoux chez Leclerc est mieux protégé. Sur l’instant, les enquêteurs ont dû penser à un faux cambriolage, organisé par l’État, afin d’escroquer les assurances et toucher des millions pour boucler son budget…

Au Louvre, la salle la plus visitée, et la plus sécurisée, est celle où trône « La Joconde » (achetée par François 1er à de Vinci). Or cette salle recèle un tableau volé ! Le plus grand tableau du Louvre, du moins par ses dimensions (10 m sur 6m), une toile de Véronèse, « Les noces de Cana », qui à l’origine ornait le monastère de San Giorgio Maggiore à Venise.

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De sa campagne d’Italie en 1797, Napoléon est en effet revenu avec des souvenirs, près de 600 œuvres d’art, dont les fameuses « Noces de Cana ».

Depuis, régulièrement, des comités italiens réclament la restitution du tableau. En mai 2022, l’ONG « Restitutions Internationales » s’adressait ainsi au ministère de la Culture français pour demander la restitution de dix tableaux italiens saisis sous Napoléon et restés au Louvre. Dans un rapport de 2023, le directeur honoraire du Louvre informait encore Emmanuel Macron qu’en Italie l’affaire des « Noces » suscitait toujours une certaine émotion.

L’État français pensait pourtant avoir réglé le problème: en 2007 le musée du Louvre a offert à Venise une copie du célèbre tableau ! Peut-être une solution pour le fric-frac du 19 octobre: l’État devrait proposer aux voleurs d’indemniser le musée en livrant une copie des bijoux volés… juste pour amuser et abuser la galerie.



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