Pour éviter d’avoir des boutons qui grattent, GSK nous propose une piqûre qui coûte un bras… à la Sécu !
Les retraités sont les téléspectateurs les plus assidus, et par conséquent les plus nombreux à acheter des magazines qui donnent les programmes télé tous les sept jours. Avec des pages de pub qui ciblent cette clientèle, majeure depuis longtemps, mais pas vaccinée contre tout…
Vu ainsi pour la semaine du 9 au 15 août, pleine page, une annonce angoissante comme l’affiche d’un film d’horreur : « Le zona ? Je ne veux plus jamais revivre ça… Je pensais que j’étais jeune, j’avais tort. » Suivi d’une vraie fausse statistique pour inciter à se faire vacciner : « Plus de 90 % des 65 ans et plus sont déjà porteurs du virus responsable du zona. » Or, en très grande majorité, ce sont des porteurs sains et l’on sait depuis la grande comédie du Covid que la vaccination n’empêche pas la transmission.
Pour plus d’effet dramatique, la pub est illustrée par les visages soucieux de malades (interprétés par des comédiens). Où ça démange, c’est que cette annonce n’émane pas du ministère de la Santé, mais du laboratoire britannique GSK, qui en décembre dernier a obtenu que le Shingrix, son vaccin contre le zona, soit pris en charge en France pour les personnes âgées de 65 ans et plus.
L’efficacité de ce vaccin n’est pas contestée, en revanche le recommander à toute une population semble démesuré. Dans Le Figaro, Rémy Boussageon, président du comité scientifique du Collège national des généralistes enseignants (CNGE), s’interroge : « Nous nous étonnons du choix de consacrer un budget aussi élevé à un vaccin dont le bénéfice en population générale demeure assez modeste[1]. » Modestie que confirme la Haute Autorité de santé (qui pourtant veut vacciner tout ce qui bouge) : après 50 ans, on compte un taux de 0,7 % de sujets touchés par le zona (qui est douloureux, mais rarement mortel), taux qui monte à 1 % après 80 ans ! Il n’y a donc pas urgence…
En attendant, si les 16 millions de personnes visées par la campagne de pub décidaient de se faire piquer, pardon vacciner, l’addition pourrait grimper à 6 milliards d’euros pour la Sécu, qui seront autant de bénéfices pour GSK.
[1] https://sante.lefigaro.fr/social/enfance-famille/faut-il-vraiment-vacciner-tous-les-plus-de-65-ans-apres-le-zona-20250703





