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La chambre hot

Décidément, après l’affaire Guerriau, c’est très chaud, au Palais du Luxembourg !


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Un chantage à la sextape impliquant un sénateur et une assistante médicale déstabilise le Sénat. Gérard Larcher aurait tenu l’affaire secrète depuis des mois.


Avec son président bedonnant, ses élus presque inamovibles, sa bonne table, ses mœurs du début du siècle, le Sénat cultive une image « Belle Epoque » délicieusement surannée. À travers l’histoire que nous raconte aujourd’hui Le Canard enchaîné, nous voilà carrément plongés dans l’ambiance du vaudeville, remis au goût du jour, dans une version 2.0. Une affaire qui ferait des gorges chaudes dans les couloirs feutrés du Palais du Luxembourg…

C’est en effet une histoire de sextape qui donnerait des sueurs froides depuis trois mois au président Larcher, deuxième personnage de l’Etat. Dans cette vidéo, on y voit un sénateur « ayant occupé de hautes fonctions », le pantalon sur les chaussettes, dans son bureau, dans une posture à mi-chemin entre Rocco Siffredi et le président Félix Faure peu avant de s’éteindre. La séquence a été filmée par une personne de sexe opposé qui, nous rassure le Canard, a donné tous les signaux de son consentement.

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L’affaire en serait restée là si l’intrigante n’avait décidé de faire de ce chef-d’œuvre cinématographique un outil de pression. Assistante médicale du médecin du Sénat, elle aurait fait vivre « un cauchemar » à celui-ci pendant deux ans, bien certaine d’être « intouchable » car « protégée » par un parlementaire influent. Elle se vante alors de pouvoir faire « virer n’importe qui » grâce à une vidéo. Pour prouver ses dires, l’assistante la transmet même au médecin.

Un beau jour d’octobre 2023, le toubib perd patience et signale le comportement de sa subordonnée à la Directrice des ressources humaines de la prestigieuse maison. Quelques jours plus tard, la secrétaire générale de la questure (la plus haute fonctionnaire du Sénat) s’enquiert de l’affaire et s’entretient avec le médecin. Consciencieux, le médecin donne une description précise de la vidéo. L’affaire remonte jusqu’à la présidence. C’est alors que Gérard Larcher demande que lui soit remise une copie de la vidéo. On imagine presque le président, une fois le téléchargement terminé, rejouant la fameuse scène de Daniel Gélin dans La vie est un long fleuve tranquille.

Hélas, pour notre bon médecin, c’est le début des ennuis. En janvier dernier, il reçoit une lettre de dix pages lui annonçant l’ouverture d’une procédure de licenciement. En cinq années de bons et loyaux services, il n’y avait pas grand-chose à reprocher au praticien, mais en fouillant dans les poubelles, on trouve bien une demi-journée d’absence injustifiée. Pas de mention, en revanche, de l’affaire de la vidéo, parmi les motifs de licenciement.

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Une intrigue qui s’emboîte avec une autre, toujours au Sénat, toujours avec le même médecin. En novembre 2023, souvenez-vous, le sénateur au petit chat Joël Guerriau défraye la chronique[1]. Arrêté par la police et mis en examen, il est soupçonné d’avoir tenté de droguer à son domicile une députée MoDem, probablement dans le but d’en faire son quatre heures. Après sa mise en examen, l’élu de Loire-Atlantique est allé consulter le médecin du Sénat, lequel lui a prescrit un arrêt de travail. Un choix qui n’a pas plu, mais alors pas du tout plu au président Larcher, qui s’est mis en colère tout rouge. Gardien de la tranquillité de sa vénérable institution, Gérard Larcher n’avait qu’une hâte, avant même les conclusions de l’enquête judicaire : pousser l’encombrant sénateur à démissionner. Mais tant que l’arrêt de travail court, impossible ! Gérard Larcher contacte alors le conseil de l’ordre départemental des médecins, qui défend le confrère : « soumis au secret médical, le docteur a justifié l’entièreté de ses décisions thérapeutiques ».

Ni le président du Sénat, ni le médecin n’ont souhaité répondre à la presse suite aux révélations du jour du Canard Enchainé. Dans un ultime paragraphe de l’article de nos confrères, on apprend que c’est le fameux sénateur de la vidéo qui a imposé au médecin l’effrontée collaboratrice ! En avril 2021, l’élu se serait même ému, auprès du président Larcher, de la modeste paye de l’assistante. Peu après, celle-ci a bénéficié d’un vrai coup de pouce, avec une augmentation de 45%. Le palmipède conclut : « à l’époque, personne n’avait pipé mot ».


[1] https://www.causeur.fr/la-deputee-sandrine-josso-le-senateur-joel-guerriau-et-le-petit-chat-270140



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