Accueil Édition Abonné Les femmes sont de plus en plus en colère

Les femmes sont de plus en plus en colère

La femme, une sainte colère


Les femmes sont de plus en plus en colère
D.R

La colère féminine, selon la BBC, serait essentielle aux femmes pour se libérer du carcan patriarcal et de l’oppressante charge mentale. D’ailleurs, un marché très lucratif s’ouvre à des thérapeutes malicieux.


Les femmes sont de plus en plus en colère. C’est la conclusion d’une analyse faite en décembre par la BBC de dix ans de résultats du Gallup World Poll qui est réalisé annuellement. L’institut de sondages interroge 120 000 personnes dans 150 pays. Parmi d’autres questions, il leur demande quelles émotions elles ont ressenties la veille. Or, en ce qui concerne la colère, 26 % des femmes et 20 % des hommes déclarent en avoir ressenti ; en 2012, les deux sexes étaient à 20 % tandis que, en 2020, les femmes étaient à 26 % et les hommes à 23 %. Pourquoi les femmes sont-elles de plus en plus en colère et plus que les hommes ? La question, selon la BBC, ne se pose presque pas.

A lire aussi, Elisabeth Lévy: Espèce de sale BD!

Bien sûr que les femmes le sont, et elles ont bien raison, vu toutes les oppressions et autres charges mentales qu’elles subissent. Selon une psychiatre, il y a une dissonance entre l’émancipation progressive des femmes et le système patriarcal qui continue à régner. Désormais, nous explique-t-on, les femmes ont appris à libérer leur « colère sacrée » ; des thérapeutes peuvent les aider à cela, notamment en organisant des sessions de cris collectifs dans un champ. Et si elles ne sont pas en colère, c’est certainement parce que c’est « tabou » de le dire.

A lire aussi, Jeremy Stubbs: Embrouille royale

Il est difficile de tirer de grandes conclusions d’une enquête où les données sont de pures déclarations subjectives. Pourtant, la BBC n’hésite pas à expliquer la modeste augmentation du chiffre des femmes qui se disent en colère par un galimatias féministe bon marché, convoquant des spécialistes aussi illustres que… Tahsha Renee, une Américaine fondatrice de la Sororité du feu sacré (ça ne s’invente pas). Elle et sa comparse Jacquelynne Faith, influenceuse qui se décrit elle-même comme « sirène astrale, mannequin, actrice, prêtresse », organisent sur Zoom des programmes de psychologie positive intitulés « Rage sacrée », vendus à grands frais, où on apprend à crier sa rage et à dire non au monde qui nous maltraite.

On aura au moins appris, grâce à la BBC, que la colère est devenue une marchandise alléchante.

Janvier 2023 – Causeur #108

Article extrait du Magazine Causeur




Article précédent La routine du tragique
Article suivant Retraites: Elisabeth Borne passe à côté de l’essentiel…
Journaliste

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Le système de commentaires sur Causeur.fr évolue : nous vous invitons à créer ci-dessous un nouveau compte Disqus si vous n'en avez pas encore.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération