Accueil Politique Photo officielle : mais où est donc passé le drapeau européen ?

Photo officielle : mais où est donc passé le drapeau européen ?


On pourra penser ce qu’on veut de la valeur artistique de la photo officielle du nouveau président. Perso j’aime bien. En fait, après une sensation assez mitigée au départ, plus je la regarde, plus je la trouve artistiquement valable et techniquement impeccable.

Je ne pense pourtant pas que Depardon soit, comme je l’ai lu çà et là, un immense photographe. C’est plutôt un photographe immensément connu, et de gauche pur sucre, et passablement gavant à l’antenne. Cela dit, pour sans génie qu’il soit, Depardon n’est pas une insulte au genre humain comme Bettina Rheims, choisie par Chirac pour le même exercice.

Mais point n’est nécessaire d’être bon photographe pour faire une bonne photo, et même les dieux du cadre et de la lumière se vautrent parfois dans les grandes largeurs. Quant aux artistes moyens, tel Raymond, ils ne sont pas abonnés à vie aux clichés mainstream : celui du président, par sa focale fabuleuse, par son faux-flottement millimétré, est à mes yeux une bien belle solution pour un exercice redoutable.

Mais assez parlé photo, les filles. Parlons plutôt politique, et parlons carrément de changement maintenant. Vous souvenez-vous de la photo officielle de Nicolas Sarkozy ? Réalisée dans la bibliothèque de l’Elysée par Philippe Warrin. L’ancien président y apparaissait debout, attitude solennelle, auprès d’un drapeau français auquel Cécilia -dit-on- avait fait adjoindre à part égale un drapeau européen. De fait, on ne voyait que cette tache bleue et or sur la photo. Merci et bravo.

Certes, cette bannière de cabris, on la retrouve sur la photo officielle de François Hollande, mais le drapeau des eurocrates y est relégué dans la brume au fin fond de l’image, genre « comme je ne peux pas l’enlever, je le remets à sa vraie place ». On pourra m’objecter que le drapeau tricolore est lui aussi flou. Mais bon, le Président de la République française n’a pas besoin de hisser les trois couleurs pour prouver qu’il n’est pas la Reine du Danemark. D’ailleurs, du Général à Mitterrand, nos présidents n’avaient pas cru bon de préciser quelle était leur nationalité.

Tout ça pour dire qu’aujourd’hui le drapeau bleu ne flotte plus sur la République. Tout ça pour dire : merci Monsieur le Président !
 
*Photo : @DR



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Quand Placé veut faire de la place au PCF
Article suivant Un Depardon sans contrefaçon
De l’Autonomie ouvrière à Jalons, en passant par l’Idiot International, la Lettre Ecarlate et la Fondation du 2-Mars, Marc Cohen a traîné dans quelques-unes des conjurations les plus aimables de ces dernières années. On le voit souvent au Flore.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Le système de commentaires sur Causeur.fr évolue : nous vous invitons à créer ci-dessous un nouveau compte Disqus si vous n'en avez pas encore.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération