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Benedict Cumberbatch doit-il payer pour les actions de ses ancêtres  ?


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L'acteur britannique Benedict Cumberbatch (à droite) dans "Twelve Years a Slave", film de Steve McQueen (2014) © Capture d'écran Youtube / ABCP

Pour le gouvernement de l’île de la Barbade, les descendants de propriétaires de plantations blancs ayant bénéficié de l’esclavage, devront payer des «réparations». L’acteur britannique, Benedict Cumberbatch, n’échappe pas à la règle.


Sorti en 2013, le film Twelve Years a Slave raconte l’histoire de Solomon Northup, Afro-Américain vendu comme esclave dans la plantation de William Ford. L’histoire offre un rôle taillé sur mesure pour l’acteur Benedict Cumberbatch, un descendant éloigné du roi Richard III, dont la famille possédait elle-même au XVIIIe siècle une vaste plantation de 250 esclaves à la Barbade, île des Caraïbes qui a décidé en 2021 de couper ses liens historiques avec le Royaume-Uni et de prendre son indépendance. Le nouveau gouvernement a décidé de revisiter son passé tumultueux et de poursuivre les descendants des anciens propriétaires d’esclaves. Une commission d’enquête a été mise en place.

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Dans son viseur, le héros de la série Sherlock. Pour David Denny, secrétaire général du Mouvement des Caraïbes pour la paix et l’intégration, l’affaire est déjà entendue : « Tout descendant de propriétaire de plantation blanc ayant bénéficié de l’esclavage devrait être invité à payer des réparations, y compris la famille Cumberbatch. » Un passé que Benedict Cumberbatch a toujours assumé. Lors de l’abolition de l’esclavage en 1833, sa famille avait été généreusement indemnisée par les autorités coloniales. Selon le Daily Telegraph, l’acteur pourrait faire face à des poursuites judiciaires afin de payer le prix de décennies de traite négrière. Il y a peu de chances que ce dossier aboutisse en dépit de la pression exercée par les associations locales du Black Lives Matter. « Je ne vois pas comment ils pourraient déposer une réclamation légale, car il faudrait sortir un titre foncier valide, et un dommage civil ne peut être hérité par les actuels descendants des esclavagistes, compte tenu notamment du délai de prescription », rappelle Luke Moffett, professeur à l’université Queens de Belfast. Face au tollé, David Comissiong, vice-président de la Commission nationale sur les réparations à la Barbade, a nié avoir porté le cas devant la justice.

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Journaliste , conférencier et historien.

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