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Pour une droite sociale, populaire et républicaine


Pour une droite sociale, populaire et républicaine
Drapeau de la France libre. Wikicommons.
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Drapeau de la France libre. Wikicommons.

La primaire de la droite et du centre plébiscitée par plus de quatre millions d’électeurs est désormais loin, très loin. Elle aura pourtant mis en avant une droite sans complexe affirmant les valeurs républicaines fortes telles que l’attachement à notre histoire commune, la volonté de contrarier les sceptiques d’un avenir « français » dans le monde et l’envie de manifester une « certaine idée de la France » : sociale, populaire et républicaine. Une France sociale qui n’exclut pas. Une France populaire qui vit de ses différences. Une France républicaine qui place au-dessus de toutes autres valeurs l’ambition d’égalité, de liberté et de fraternité.

Ses valeurs sont orphelines. Marine Le Pen aura tenté en vain sa conquête. François Fillon aura été discrédité tout au long de sa campagne. Nicolas Dupont-Aignan a démontré son manque de clairvoyance.

Trois naufrages à droite

Marine Le Pen. En tentant le grand écart pour rallier les républicains de gauche mouvance chevènementiste sous l’influence de son lieutenant Florian Philippot, Marine Le Pen s’est attirée les foudres des « historiques » (Marie-Christine Arnautu, Bruno Gollnisch…) comme des nouveaux « traditionalistes » (David Rachline, Marion Maréchal Le-Pen,…). Le Front national est arrivé au bout de sa logique. Le FN ne fédère pas. C’est inscrit dans ses gènes. Il ne s’agit pas d’un parti de gouvernement et le débat du second tour de l’élection présidentielle l’a montré : l’outrance et l’approximation sont les deux faces de la pièce FN. Les résultats de ce premier tour des élections législatives montrent que Marine Le Pen réussit, mais seule.

Nicolas Dupont-Aignan. Son ralliement d’entre deux tours à Marine Le Pen a démontré son manque de vision politique. Après avoir parcouru un long chemin seul depuis son départ du RPR en 1999 lors des élections européennes de la même année, le fondateur de Debout la France est frappé à son tour par le syndrome Pasqua-Villiers qui l’emmène désormais dans l’arrière-cour du paysage politique français. Le candidat souverainiste aurait eu tant à gagner à ne pas appeler à voter Marine Le Pen et donner à la droite un nouvel élan en fixant lui-même la limite à ne jamais franchir. Après qu’il a déçu ses principaux compagnons de route (Jean-Pierre Enjalbert, Dominique Jamet, Eric Anceau,…), Nicolas Dupont-Aignan joue son avenir national. Encore quelques jours pour que sa présence dans l’hémicycle appartienne peut-être au passé.

François Fillon et Les Républicains. 465 696. C’est le nombre de voix qui  auront manqué à François Fillon pour se qualifier au second tour. Autant dire une feuille de papier à cigarette au niveau du corps électoral français. Il est certain que l’affaire Penelope a condamné le candidat Fillon à l’impossible. Les élections législatives donneront sans doute une majorité (absolue grâce aux résultats de ce premier tour des législatives) au président de la République et ce au détriment du parti LR dont une partie de ses élus comme de ses cadres ne cachent plus leurs ambitions pour participer directement ou non à la mise en œuvre de la politique du gouvernement, cultivant ainsi leurs contradictions.

Baroin et les irréductibles LR

Reste alors une poignée d’irréductibles à commencer par François Baroin condamné à assumer la défaite annoncée et à devoir laisser, à l’issue de ce cycle électoral, sa place à Laurent Wauquiez en pleine ascension. Débarrassée d’un centre qui aura toujours tergiversé (à commencer par François Bayrou mais également Jean-Christophe Lagarde, Yves Jego et Chantal Jouanno) ainsi que d’une frange libérale et fédéraliste (Gérald Darmanin, Bruno Lemaire, Alain Lamassoure….), la droite sociale, populaire et républicaine n’a d’autre choix que de quitter le maquis pour occuper la place qui lui revient. A en juger à la projection du faible nombre de députés (80 à 100) qui siègeront sous l’étiquette Les Républicains dans le prochain hémicycle, l’opposition s’organisera hors des murs de l’Assemblée.

L’enjeu ? redonner un avenir

Emmanuel Macron a réussi le rassemblement des forces dites de « progrès » synonyme d’un modèle social-libéral à l’image d’une « troisième voie » à la française empruntée à celle de Tony Blair au Royaume-Uni. La République en Marche a convaincu les français dans le renouvellement des élus, à la fois espéré et nécessaire. En se dotant d’une large majorité, le nouveau président de la République a également réussi à dégager la voie pour l’émergence d’un rassemblement des forces sociales, populaires et républicaines car après le renouveau des visages, le renouveau des idées reste attendu et les résultats sont à la hauteur de l’espoir suscité. En rassemblant d’un côté, le succès de La République en Marche a laissé place à un vide de l’autre.

Dans ce nouvel environnement politique qui fixe les contours du paysage politique français jusqu’aux prochaines échéances (nationales en 2019 avec les élections européennes et locales en 2020 avec les élections municipales), l’enjeu n’est pas de refonder la droite. L’enjeu est désormais de donner un avenir, une alternative, sociale, populaire et républicaine aux Français dans une Europe au carrefour de son histoire. Le défi reste d’innover et de formuler des réponses claires et concrètes aux défis à relever (sécurité, éducation, emploi et intégration) et de s’investir dans les débats sociétaux qui couvent (famille, drogue, fin de vie). Mais avec qui ? La question reste entière.



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est docteur en droit.

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