Paris aux Parisiens : la campagne néo-maurrassienne d’Anne Hidalgo


De passage dans le Marais hier soir (ne me demandez pas ce que j’y faisais, je vous en pose, moi, des questions ?!), je tombe sur un meeting d’Anne Hidalgo rue des Blancs-Manteaux. Reconnaissons-le sans ambages, l’équipe de la candidate à la mairie de Paris n’avait pas lésiné sur les moyens : affiches photoshopées, tracts en tout genre , et même pin’s du PRG à l’effigie du fusilleur de grévistes Clemenceau.

Entré à pas de loup, je reconnais l’habituelle sociologie des réunions socialistes parisiennes où l’apparatchik à duffle-coat dispute la vedette aux sexagénaires grisonnants en doudoune Moncler. Pour la diversité sociale et ethnique, on repassera. D’ailleurs, la campagne des socialistes parisiens se résume à un argument massue : chassez cette parachutée que je ne saurais voir. « Nathalie Kosciuszko-Morizet de Longjumeau, comme l’appelle mon ami Ian Brossat », ose lancer à la tribune une Hidalgo transfigurée par ses chances de victoire. Eh oui, Brossat, l’élu communiste – rallié aux sociaux-libéraux au grand dam des ses partenaires mélenchonistes – a beau être de tous les combats sociétalistes, notamment en faveur des sans-papiers, il fustige l’Etrangère. Et Hidalgo, de toutes les croisades anti-collabos depuis sa fameuse sortie sur le Front national, d’achever le travail de sape : NKM et ses colistiers ne connaîtraient pas la géographie profonde des arrondissements parisiens, condition sine qua non pour briguer les vingt mairies et l’Hôtel de Ville.

En 2001, l’attaque avait porté à plein contre le Vosgien Philippe Séguin, qui avait égaré son gaullisme social dans les brumes de la Chiraquie. Mêmes causes, mêmes conséquences, doit-on penser du côté du staff Hidalgo qui, dès qu’elle peut, en remet une couche sur le thème « Paris aux Parisiens». À la décharge de l’impétrante socialiste, admettons que NKM a joué avec les investitures comme une gribouille, coincée entre les aspirations bobos de la majorité des Parisiens et la base conservatrice de l’Ouest parisien, qui abrite les bastions de l’UMP-75.

N’empêche, à force de souligner l’enracinement charnel de leurs candidats comme unique argument de campagne, Hidalgo et ses féaux me donnent des envies de pied-de-nez. De grâce, ne me transformez pas en antifa qui vote à droite !



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