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Messieurs les Anglais, virez les premiers


Comment aller encore un peu loin dans l’aimable cynisme des gouvernements qui consiste à faire payer aux peuples ce qu’ont perdu les banques en 2008 ? Une collectivité locale anglaise vient d’innover, celle qui administre le comté du Shropshire. Son exécutif a trouvé un moyen intéressant d’aider à la réduction du déficit public. Il a tout simplement licencié ses 6500 employés mais pour mieux, (enfin moins bien) les réembaucher procédant au passage à une baisse des salaires de 5, 4%. Apparemment, la grève nationale des fonctionnaires britanniques d’il y a quelques jours n’a pas servi à grand chose mais en même temps, depuis Margaret Thatcher, un syndicat britannique est a peu près aussi efficace qu’un pistolet à bouchon sur un champ de bataille afghan.

Ce qui est tout de même étonnant, à la longue, c’est que ce genre de méthode ne soit pas appliqué aux salariés des agences de notations ou aux traders de la City. On sait, on sait : ce genre de remarque est populiste tant il est vrai que désormais nous sommes dans le meilleur des mondes, celui où un spéculateur qui se refait sur la bête du welfare state est jugé plus utile à la bonne marche de l’économie qu’une assistante sociale du Shropshire ou d’ailleurs.



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Ancien militaire et journaliste, Martin Terrier est consultant pour des ONG et travaille actuellement à une histoire de l'escadrille Normandie-Niemen.

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