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Kangouroad movie, dernier voyage pour ADG

La parution en poche de l’ultime roman d’ADG, disparu en novembre 2004, va être l’occasion de donner une audience encore plus grande à celui qui s’impose, avec le temps, comme l’égal d’un Jean-Patrick Manchette. Dans le paysage du néo-polar français des années 1970-1980, plutôt orienté à l’extrême gauche post-soixante-huitarde, ADG faisait figure d’anarchiste de droite et de royaliste tendance mérovingienne. Héritier de Céline, de Jacques Perret et d’Antoine Blondin, il a su faire jouir la langue française dans des proportions considérables. La lecture de La Nuit des grands chiens malades, de Cradoque’s band, de Pour venger Pépère ou de Balles nègres pourra convaincre les plus rétifs à la littérature de genre que l’on a ici affaire à un écrivain majeur.

[access capability= »lire_inedits »]Avec Kangouroad movie, ADG nous donne une œuvre à la fois testamentaire et drôle. L’histoire de ce garde-chasse australien, ancien des forces spéciales britanniques, et de son adjoint aborigène, chargés de la surveillance de milliers de kilomètres d’une barrière anti-dingo est beaucoup plus qu’un roman noir avec ses meurtres, ses poursuites et ses auto-stoppeuses affriolantes. C’est aussi et surtout une ode à la diversité multicolore d’un monde en voie d’uniformisation. Sous la plume magistrale d’ADG, l’Australie, ce grand nulle part, devient l’Ultima Thulé des hommes libres et d’une nature dont les aberrations surréalistes sont un poème violent, joyeux et inoubliable.

Kangouroad Movie

Price: 17,75 €

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Diggers d’Alice Gaillard, une épopée rieuse

Il est heureux que les responsables de L’Échappée n’aient pas, comme il est de saison par les temps qui courent, été entendus par les policiers de l’antiterrorisme qui cherchent des responsables à la décomposition sociale chez les éditeurs subversifs. On peut légitimement craindre pour eux un sort similaire à ceux de La Fabrique, interrogés récemment dans les bureaux de la DNAT pendant plusieurs heures, au seul motif d’avoir édité L’Insurrection qui vient, le livre qui arrêterait tout seul les TGV. À L’Échappée, on trouve en effet des histoires des Black Panthers, de la Fraction armée rouge ou encore les constats luddites et documentés du groupe Pièces et Main d’œuvre sur les ravages du téléphone portable ou des puces RFID.

En publiant Les Diggers d’Alice Gaillard, L’Échappée fait revivre un de ces « orgasmes de l’histoire », dont les lecteurs de Ringolevio d’Emmett Grogan (Gallimard) ont pu avoir un aperçu romanesque et délicieux. Les Diggers, ainsi nommés en allusion aux premiers kolkhoziens anglais du XVIIe siècle qui s’emparèrent de terres laissées à l’abandon par de grands seigneurs, furent un groupe non-violent d’artistes et d’enfants-fleurs qui transformèrent le quartier de Height Ashbury en utopie concrète. Théâtre de rue, action sociale, cantines gratuites, rien de ce qui fut subversif ne fut étranger aux Diggers de San Francisco, qui préférèrent le LSD et l’amour libre au napalm et aux bombardements massifs au Vietnam. Le livre d’Alice Gaillard est accompagné d’un DVD sur cette épopée rieuse, belle comme une fille nue sur une plage de la côte Ouest.

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Mai 2009 · N°11

Article extrait du Magazine Causeur



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