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Ce que j’ai envie de dire à Richard Millet


S’il me fallait résumer sans pathos et même avec une certaine désinvolture ce que je retiens de ma lecture de Richard Millet, sans y souscrire nécessairement, c’est :

1. Qu’une guerre des civilisations se déroule en Europe, guerre dont l’islamisation est le symptôme majeur.
2. Que les immigrés qui ne font pas l’effort d’assimiler la culture française, la fragilisent en la rendant plus vulnérable encore à la sous-culture américaine ou à son éradication par l’Islam.
3. Que les mouvements anti-racistes n’ont pas compris que le racisme s’exerce aujourd’hui autant contre les Français qui se revendiquent comme tels qu’entre les diverses communautés ethniques.
4. Qu’au nom d’idéaux devenus obsolètes en Europe du fait de nouveaux rapports de force, il est presque impossible d’exercer une critique, voire un contrôle ou des mesures de rétorsion à l’encontre des nouveaux barbares.

Bref, pour reprendre la formule assez pertinente de Richard Millet : le Français est devenu l’absolu loser de l’Histoire jusque dans sa version posthistorique et multiculturaliste, puisque c’est le pire de l’ancien empire colonial qui lui revient comme un cauchemar ethnico-politique.

J’avoue ne pas trop bien comprendre le lien qu’il établit entre ses analyses et la fin de la littérature. Mais peu importe. Que la culture soit pour l’essentiel une forme de divertissement, cela n’a-t-il pas toujours été le cas ? L’exigence de Richard Millet l’honore, mais il est un peu vain de se poser en unique idéal de la culture française telle qu’elle rayonnait il y a un demi-siècle.

Si ses réquisitoires ne manquent pas d »allure, y compris dans leur véhémence, si son style a incontestablement du panache, si son courage ne peut être mis en doute, en revanche l’orgueil qu’il en tire agace autant que son manque d’humour. L’envie nous vient presque de lui dire : « Calme-toi, Richard, tout cela n’a pas autant d’importance que tu l’imagines. Nous sommes foutus, je te l’accorde….and so what ? »

N’est-ce pas le propre de l’homme de se précipiter au-devant de ses défaites ?



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