Accueil Édition Abonné Avril 2017 Benoît Hamon, le multiculturalisme bien de chez nous

Benoît Hamon, le multiculturalisme bien de chez nous


Benoît Hamon, le multiculturalisme bien de chez nous
Benoit Hamon à Lyon, avril 2017. SIPA. 00801984_000031
Benoit Hamon à Lyon, avril 2017. SIPA. 00801984_000031

« Bilal Hamon. ». Deux mots, un surnom suffisent à résumer la perception qu’ont de Benoît Hamon ses plus farouches adversaires. Mais c’est peut-être aussi la sienne, celle qu’il a de lui ou dont il rêve. « Ali Juppé », l’intéressé avait trouvé ça « dégueulasse ». « Bilal Hamon », Benoît Hamon trouve ça charmant : « Ils m’ont rebaptisé d’un très joli prénom. Je suis fier qu’ils m’appellent Bilal et serais fier aussi qu’ils m’appellent Élie, David », s’est réjoui le candidat devant une salle déchaînée qui scandait : « Bilal, Bilal, Bilal ! » C’était à Montreuil, capitale du multiculturalisme à la française.

Pour Hamon, on n’appartient pas à la France, c’est elle qui nous appartient

Celui qu’il aime, celui de son fief. Trappes. Ville de Jamel et d’Anelka. 40 à 50 nationalités, 70% de musulmans. Et un intérêt évident à les flatter. « Il victimise et essentialise les musulmans, les entretenant dans l’idée que la France ne fait pas tout ce qu’il faut pour les intégrer », assure son ancien suppléant, Jean-Philippe Mallé. « C’est insupportable que l’on continue à faire de la foi de millions de nos compatriotes un problème dans la société française, répond pendant la primaire Benoît Hamon. Arrêtons de faire de l’islam un problème pour la République. » De là à dire que c’est la République qui est un problème pour l’islam ? Le candidat ne va pas (encore ?) jusque-là. Mais en bon orientaliste, Benoît Hamon sait recevoir ses invités. Alors, c’est plutôt à elle de s’adapter : « Elle doit, comme dans le passé, chercher et trouver un compromis entre la reconnaissance du fait religieux et les limites posées à l’extension du domaine religieux. » En clair : des « accommodements raisonnables » à la Justin Trudeau. Pour Benoît Hamon, « la matrice des valeurs communes existe bien ». Parler voile ou burkini, c’est déjà « stigmatiser ». L’absence des femmes dans les bars – au-delà d’être une tradition ouvrière « historique » – ne relève pas du religieux mais du « social ». Et la proposition de Marine Le Pen d’interdire l’enseignement des « langues d’origine » à l’école, c’est « nauséabond ». Comme l’assimilation ? Un Français, selon Hamon, c’est quelqu’un qui vit en France. L’identité n’existe qu’au pluriel et les identités ne sont pas un critère d’appartenance à la France. De toute façon, pour Hamon, on n’appartient pas à la France, c’est elle qui nous appartient.

La France de Benoît Hamon ne cesse de demander pardon : aux peuples colonisés, à Benzema non sélectionné en équipe de France. Forcément, ça ne laisse pas beaucoup de temps pour[access capability= »lire_inedits »]  parler des autres Français. Heureusement, ses porte-parole sont là pour ça. Sa responsable « égalité femmes-hommes », Laura Slimani, vient de traiter le maire de Montpellier de « vieux mâle blanc libéral ». Jusqu’ici, Hamon n’a pas bronché.

 

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Avril 2017 - #45

Article extrait du Magazine Causeur




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