Quand Régis Jauffret écrivait que Marine Le Pen est «bonne à sauter»


Quand Régis Jauffret écrivait que Marine Le Pen est «bonne à sauter»

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Je n’ai jamais lu un seul livre de Régis Jauffret. Il n’est pas dans mes intentions de débourser le moindre centime pour en acheter un. N’éprouvant aucune passion dévorante pour ses ouvrages, je n’irai pas non plus en voler un dans une librairie. Reste que Jauffret est écrivain. Un écrivain, ça écrit. Et un critique littéraire est en droit de commenter, d’apprécier ou de ne pas apprécier ce que l’écrivain écrit.

Donc Causeur était parfaitement dans son rôle en rendant compte, très élogieusement, du dernier livre de Jauffret, Bravo. Il demeure – et tous ceux qui s’occupent de littérature dans les rédactions le savent – qu’il se publie plus de 6 000 titres chaque année en France. Certes, abondance de biens ne nuit jamais. Mais il faut bien choisir. Alors pourquoi avoir choisi Jauffret ?

Depuis un certain jour de mars 2011 et un certain texte de lui, publié par Libération, je m’autorise à penser de cet écrivain ce que Napoléon pensait de Talleyrand : « de la m… dans un bas de soie ». Son texte commençait ainsi : « Jeans, bottes à talons, plus sexy que son père… C’est exactement le genre de fille qu’on a envie de sauter entre deux portes en espérant qu’elle vous demande de lui donner des baffes avant de jouir pour pouvoir se mettre un instant dans la peau d’un sans-papiers macho et irascible. »

Qui donc était cette salope bonne à baiser (de préférence par un sans-papiers) ? Marine Le Pen ! Ça a été écrit par un écrivain. Ça a été publié par un journal. Et ça en dit long sur leur auteur et sur une grossièreté gauchisante qui a déserté les vestiaires des footballeurs, les bistrots populaires et les salles des internes des hôpitaux pour conquérir au nom de l’antifascisme les terrasses du Flore et des Deux Magots.

Alors, se récrieront ceux que la plume de Jauffret éblouit, pas de quoi en faire tout un plat. On a bien le droit de faire mumuse à propos de Marine Le Pen ! Peut-être mais Jauffret, qui manifestement ne bande que pour les fascistes, n’aurait jamais fait mumuse avec Aurélie Filippetti, Christiane Taubira ou Ségolène Royal. Elles sont de gauche, donc respectables, et ne sont pas « bonnes à sauter entre deux portes » par un beauf lepéniste. Le jour de la parution de cet article, je me suis désabonné de Libération. Et ma religion sur Jauffret a été faite, définitivement et sans appel. On peut toujours tapisser les égouts de velours, ils n’en continueront pas moins à charrier des ordures…

*Photo : BASSIGNAC/JDD/SIPA. 00594824_000010.



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est journaliste et essayiste

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