Chaque semaine, Philippe Lacoche nous donne des nouvelles de Picardie…
C’est presque devenu une habitude ; une très agréable habitude. Chaque année, je suis invité par Sylviane Léonetti, directrice de l’association organisatrice La Ville Aux Livres, au Salon du livre de Creil, dans l’Oise, pour y dédicacer mes bouquins et animer des débats avec des écrivains. J’ai la joie d’y retrouver les membres de l’équipe d’organisation qui, au fil du temps, sont devenus des amis, et, souvent, des copains écrivains. Pour la deuxième fois, j’ai entraîné ma Sauvageonne dans mes pérégrinations ; elle ne demandait que ça. De mon stand de dédicace, je surveillais sa chevelure ébouriffée qui baguenaudait dans les allées bordées d’ouvrages et de bandes dessinées. Parfois, je l’apercevais en train de discuter avec Sylviane ou avec le poète Dominique Sampiero dont elle apprécie les œuvres et la façon spectaculaire qu’il a de les lire sur scène. Ce salon est certainement le plus important au nord de Paris ; les visiteurs y sont fort nombreux, à l’image des auteurs. Et l’accueil y est exceptionnel, bienveillant et fraternel. Le samedi matin, ce fut la traditionnelle remise des prix. Celui de littérature adulte a été attribué à Stéphanie Hochet, pour son roman Armures ; celui de bande dessinée adulte à Éric Hérenguel, pour The Kong Crew Blast Exit, tome 7 ; celui de littérature jeunesse à Nicolas Michel pour Entre mes branches ; et celui de la bande dessinée jeunesse aux excellents Régis Hautière et Arnaud Poitevin pour Les spectaculaires, tome 7. L’après-midi, je retrouvais mes confrères et amis Thierry Clermont et Valère Staraselski qui signait son remarquable roman Les passagers de la cathédrale, paru au Cherche midi. Puis, ce fut un débat très rock’n’roll en compagnie de Stan Cuesta (auteur de La musique a gâché ma vie, chez Antidata) et Patrick Eudeline (Perdu pour la France, chez Séguier). J’étais heureux d’évoquer leurs opus que j’ai adorés. Le premier est un recueil de nouvelles qui, finalement, constitue une manière de roman ; le second est, sans aucun doute, le plus intime de l’ancien critique rock de Best et de Rock & Folk. Le soir, la Sauvageonne et moi, dînâmes à La Buvette, un chaleureux bistrot-restaurant à la cuisine très française situé à Saint-Maximin, en compagnie de Stan Cuesta, son épouse et de Dominique Zay. Joyeuse ambiance. (Dominique nous fit part de son projet : placer un mot secret au cours de l’entretien qu’il devait m’accorder le lendemain.) Le lendemain justement, j’eus l’immense plaisir de m’entretenir avec l’académicienne Danièle Sallenave (pour son livre La splendide promesse, chez Gallimard) et Isabelle Lonvis-Rome (pour Jouer ou tuer, chez Michalon), sur le thème « La promesse républicaine : un engagement ». Leurs propos et leur intelligence ont montré qu’il existait encore une gauche tolérante, humaniste qui n’a pas peur de dévoiler son amour pour la France et qui, malgré les guerres, poursuit son combat contre l’antisémitisme. Un combat essentiel, comme n’a pas manqué de le rappeler, le soir-même, le génial Hélios Azoulay, écrivain, poète, acteur compositeur et clarinettiste à la faveur d’une prestation fort appréciée avec son instrument fétiche. Un vrai régal.






