Aux États-Unis, la « guerre culturelle » fait une victime réelle. L’influenceur conservateur MAGA populaire Charlie Kirk a été abattu dans l’Utah en pleine conférence hier. «Personne ne comprenait ou n’avait à cœur la jeunesse des États-Unis d’Amérique mieux que Charlie», a écrit Donald Trump
Hier, dans les années 1960-1970 (on pense évidemment aux frères Kennedy et à Martin Luther King Jr.), les martyrs de la liberté d’expression en Amérique étaient classés à gauche ; aujourd’hui, ils sont classés à droite. Considérons cela dorénavant comme une réalité historique.
Charlie Kirk était certes un activiste et une personnalité politique mais c’était avant tout un homme d’une grande tolérance, ouvert à toutes les opinions pour peu qu’elles acceptent de se frotter à l’exercice de la raison. Il combattait l’extrême gauche sur le terrain des idées, en les affrontant sur le terrain et dans le cadre du débat civilisé. Il n’a jamais été haineux à l’égard de qui que ce soit. Il faut rappeler, de nos jours, puisque cela semble nécessaire, qu’on peut combattre sans haïr. Qu’on peut vouloir battre une idéologie à plate couture sans en vouloir personnellement à quiconque. Il semble que cette règle de bon sens ne soit pas partagée par les ennemis de Charlie Kirk.
On vous dira (on vous le dit déjà, me dit-on) que Charlie Kirk était un militant d’extrême droite. N’en croyez rien. Charlie Kirk était un chrétien conservateur de droite. Il ne voulait censurer personne ; bien au contraire : il voulait avoir un dialogue ouvert avec tous ceux qui ne pensaient pas comme lui. L’exact opposé d’un fanatique. Il s’est fait connaître du grand public de cette manière, en débattant ouvertement et sans montage avec des étudiants sur les campus américains qui nourrissaient des opinions bien différentes des siennes. Tellement différentes qu’ils l’insultaient abondamment alors qu’il venait discuter avec eux. Tellement différentes que Charlie Kirk se fit finalement abattre sur l’un de ces campus. Se faire abattre dans une université… Un lieu censé être le terrain sacré de l’échange d’idées. Réalisez-vous bien à quel point l’Occident s’est éloigné de ses fondations ?
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Charlie Kirk a eu le tort d’avoir trop de succès. Ses échanges retors avec certains étudiants sont vite devenus viraux sur Internet. Il n’est jamais bon d’avoir un interlocuteur intelligent : il déboulonne votre argumentaire bancal en deux trois coups de clé anglaise. Charlie Kirk était de ces orateurs hors pair, avec une capacité de raisonnement rapide comme l’éclair. Américain, ses positions pouvaient différer de notre sensibilité européenne, mais les Européens ne comprendront jamais les priorités de l’Amérique, autant se le dire une fois pour toutes. C’est un pays trop vaste et encore trop sauvage pour que nous y comprenions quelque chose. Charlie Kirk était un modèle de gentleman civilisé pour sa génération, qui allait jusqu’à faire taire ses soutiens pour laisser parler ses opposants. Agé de 31 ans, il laisse une épouse, une fille de trois ans et un fils d’un an.
Ceux qui voulaient sa peau ou ceux qui appelaient encore hier matin à le faire taire (une pétition circulait pour l’interdire de s’exprimer sur le campus) n’auront eu aucune compassion pour cette famille. Alors ne laissez plus ces gens vous convaincre qu’ils sont les gentils. Qu’ils défendent un monde meilleur dont vous ne pouvez pas comprendre les critères de sélection. La liberté de ton de Charlie Kirk dérangeait une certaine gauche. Ne vous laissez donc plus jamais dire que la gauche est toujours du côté du camp du Bien. C’est faux. Tout camp nourrit en son sein ou dans ses franges une pensée totalitaire, intolérante, inhumaine et meurtrière. Il est grand temps que notre pays aussi prenne conscience de ce danger. Charlie Kirk, 31 ans, est mort pour que les gens prennent conscience de ce danger.




