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Louis Boyard sera-t-il le benjamin de l’Assemblée?

Il venait d'avoir dix-huit ans, il était beau comme un enfant


Louis Boyard sera-t-il le benjamin de l’Assemblée?
Louis Boyard sur le plateau de BFM TV, dans l'émission "Qui va vous convaincre ?" © Capture YouTube

Dans les médias, la droite a Stanislas Rigault, la gauche a Louis Boyard – qui a reconnu avoir vendu de la drogue. Deux salles, deux ambiances ! Portrait de celui qui pourrait devenir, le 19 juin, à 21 ans, le plus jeune député de l’histoire de la Ve République…


S’il vous arrive de regarder des émissions de débat comme « Les Grandes Gueules » ou « Touche pas à mon poste », Louis Boyard ne vous est peut-être pas étranger. C’est un bon client des plateaux télé.

Fils de cheminots, originaire de Vendée, il commence à militer politiquement au lycée Georges Brassens, à Villeneuve-le-Roi dans le Val-de-Marne. Suite à la découverte d’amiante dans son établissement, il décide, avec des camarades et des professeurs, de bloquer le lycée pour obtenir une reconstruction aux normes. Ce qu’ils obtiennent. Au même moment il prend la tête d’un syndicat lycéen, l’Union Nationale des Lycéens. Après son bac, en fac de droit, il devient le porte-parole du Mouvement des Solidarités Étudiantes, et se fait connaitre en interpellant les pouvoirs publics qu’il incite à lutter contre la précarité étudiante aggravée par le confinement.

Agé aujourd’hui de 21 ans, il est candidat de la Nupes dans la troisième circonscription du Val-de-Marne pour les législatives, où il a pour objectif de déloger le député sortant de la majorité Laurent Saint-Martin.

Les deux premiers combats rythmant la genèse de sa vie politique, à savoir la lutte pour un lycée aux normes en termes de santé publique, et l’engagement contre la précarité étudiante, sont à mettre à son crédit. Maintenant venons-en aux sujets qui fâchent : ses idées quant à la politique nationale !

Autoproclamé porte-parole des « vingtenaires »

Le 10 mai, Louis Boyard s’enflamme sur Twitter : « Une nouvelle génération se lève pour militer. Et demain ce sera elle qui sera aux manettes. Des jeunes qui ont connu l’angoisse du réchauffement climatique, la pandémie, la précarité ! »

Sans minimiser l’importance de la question sociale et écologique, il serait souhaitable que cette génération prenne également en compte les questions identitaires et sécuritaires, car les jeunes de la génération de Louis Boyard ont également connu l’immigration massive, l’insécurité endémique et bien des attentats. Mais le jeune candidat, idéaliste, n’a pas l’air très préoccupé par ces questions. Sur BFM TV, le 28 avril 2021, alors qu’il se présente comme le porte-parole des vingtenaires, il affirme que « les enjeux de sécurité et d’immigration, ce n’est pas à ça qu’on pense. On pense beaucoup plus aux questions d’éducation, aux questions d’écologie, aux questions de genre ». Louis Boyard devrait peut-être rencontrer les trois filles de Philippe Monguillot, le chauffeur de bus de 58 ans tué à Bayonne, en juillet 2020, et qui ont la vingtaine comme lui…

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Mais ne soyons pas injustes avec ce jeune homme, car il lui arrive d’être clairvoyant et de dénoncer des violences sans barguigner. Le 30 mai, à propos des débordements aux abords du Stade de France, lors de la finale de la Ligue des Champions, il n’a pas hésité à dénoncer ce que le monde entier a vu, à savoir ces intolérables violences… policières. Pas un mot sur la racaille banlieusarde qui s’était déplacée pour agresser et voler les supporters, Boyard a retenu que « le monde entier [avait vu] à quel point la violence policière française était banalisée »…

Il coche toutes les cases des luttes les plus porteuses à l’extrême gauche : celui qui est vraisemblablement d’accord quand Mélenchon dit que « la police tue » est également partisan de Metoo, s’affirmant « aux côtés de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles ». Il affirme être « aussi la génération Adama, donc nous combattons partout le racisme ».

Le fantasme de l’extrême droite

La chaîne YouTube Le Crayon, a organisé un débat en novembre 2021, entre Georges Jordi, journaliste passé par Valeurs Actuelles, et Louis Boyard, sur le thème suivant : Faut-il débattre avec l’extrême droite ?

Les deux débatteurs ont eu dans un premier temps quelques difficultés à s’entendre sur les termes.

Qu’est-ce que l’extrême droite ? Selon Louis Boyard, « c’est compliqué à définir, l’extrême droite, parce que c’est un phénomène très ancien. Il y a toujours eu de l’extrême droite, mais la forme qu’elle est en train de prendre aujourd’hui est complètement nouvelle ». L’extrême droite, vous l’avez compris, c’est un peu comme les Français de souche, elle est là depuis 1000 ans ! Quant à la « nouvelle forme » qu’est en train de prendre la gauche française, nous épargnerons ici aux lecteurs une analyse qui serait douloureuse.

Non, selon Louis Boyard, ce qui tend à prouver que Zemmour est bien d’extrême droite serait son rapport aux juges : « Zemmour est opposé au Conseil Constitutionnel, qui est pour moi un ultra-important garde-fou démocratique ». On ne se rend pas compte de la chance qu’on a d’avoir le Conseil Constitutionnel, indispensable à notre démocratie. Que ferait-on, en effet, sans cette noble institution qui a aboli le « délit de solidarité », en janvier 2018, au bénéfice du passeur de migrants Cédric Herrou ? Que ferait-on sans cette institution qui fait preuve de cette vélocité particulière pour censurer toute mesure s’opposant à l’immigration illégale, mais qui a en revanche avalisé toutes les mesures gouvernementales liberticides prises au nom de la lutte contre le Covid ? Heureusement qu’ils sont là, nos Sages…

A la fin du débat, l’animateur revient à la charge, et lui redemande de clarifier ce terme obscur d’ « extrême droite ». La réponse de Boyard ne se fait pas attendre : « Je ne vois pas vraiment l’intérêt de vouloir clarifier le terme extrême droite (…), c’est en constante évolution ». Arrêtons de vouloir clarifier les choses, pour quelles raisons ne pourrait-on pas continuer à qualifier tout ce qui nous déplaît d’extrême droite, et à traiter tout contradicteur de facho ?

 « On terrifie les gens avec une diversité qui, en vérité, quand on la vit, ne pose pas de problème » conlue l’aspirant à la députation, ce jour-là.

Nous renvoyons Louis Boyard au texte publié par François Ruffin sur Facebook, dans lequel le député de la Somme relate le quotidien d’une femme, « Madame Latour », qui habite dans un « quartier populaire » depuis 41 ans et qui l’a vu se dégrader en raison d’une immigration massive qui a charrié avec elle insécurité, trafic de drogues et rodéos assourdissants.

Peut-être que Louis ouvrira les yeux, un jour ou l’autre. Nous avons dit qu’il n’a que 21 ans. Jeunesse rêve, vieillesse décompte.



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