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Foot, banlieue, violence: le stade critique


Foot, banlieue, violence: le stade critique
Entraînement dans un club amateur du département des Yvelines (78).
Entraînement dans un club amateur du département des Yvelines (78).

Des pelouses de villages jusqu’aux plus grands stades, le foot français est porteur de valeurs de respect et de tolérance, à l’image de son équipe black-blanc-beur, incarnation d’un pays métissé, réconcilié avec sa diversité culturelle. Voilà ce qu’il était de rigueur d’écrire, dans l’euphorie de la victoire de 1998 en Coupe du monde. Qui y croit encore ? Dans une enquête d’opinion de 2012 réalisée pour l’agence de marketing sportif Sportlab, 3 % des personnes interrogées considéraient que l’équipe de France véhiculait des valeurs positives. 3 %, soit la marge d’erreur d’un sondage. Et celui-là était réalisé avant la sordide affaire de chantage à la « sextape » qui a valu une mise en examen à l’international Karim Benzema… Entre-temps, la France est arrivée en finale de l’Euro 2016. L’image des tricolores s’améliore lentement (7 % de très bonnes opinions en septembre 2016, sondage Odoxa). Reste un défi moins spectaculaire mais plus complexe que la reprise en main d’une vingtaine de jeunes millionnaires : la montée des incivilités et de la violence sur les terrains de foot amateur, en particulier ceux où dominent les joueurs issus de l’immigration.

La violence en baisse, selon la Fédération

Les voix officielles du foot n’ont évidemment pas la franchise de l’admettre. Elles se contentent d’égrener un chapelet de périphrases tellement transparentes que le plus obtus des journalistes saisit immédiatement. Il s’agit des « jeunes des quartiers difficiles », issus de « familles monoparentales », à tendance « communautaires », qui « n’ont pas les mêmes référents culturels » et qu’on trouve « surtout en banlieue parisienne ou en périphérie de grandes villes ». Bref, le foot black-blanc-beur, mais sans les blancs.

Mais comment la Fédération française de football pourrait-elle regarder en face la violence du foot de banlieue ? Selon son observatoire des comportements, la violence tout court n’existe pas sur les terrains ! 98,4 % des 670 000 matches officiels joués en 2015/2016 se seraient déroulés sans incident, chiffre en amélioration par rapport à la saison précédente. La moitié des faits signalés concerne des agressions verbales. La violence dans le foot ? Résiduelle, comme en athlétisme ou en cyclisme. La discipline baigne dans un climat de correction et de courtoisie.

« Ce n’est pas sérieux », tranche Jean-Jacques Demarez, secrétaire général de l’Union nationale des arbitres de football (Unaf). « Depuis le début de la saison 2016/2017, l’observatoire a enregistré cinq agressions contre des arbitres. Nous en sommes à 68. Les districts ne font pas remonter les plaintes pour préserver leur image. Tout le monde le sait. Dans le football, on se voile la face. »

Le ballon rond reste le sport le plus populaire du pays. Avec 2,1 millions de licenciés, la FFF distance largement le tennis (1,1 million), l’équitation (700 000), le judo (600 000) et le basket (1475 000). Elle a néanmoins connu un énorme trou d’air entre 2006 (record historique à 2,3 millions de licenciés) et 2012, perdant 600 000 licenciés qu’elle n’a toujours pas retrouvés. Le nombre de pratiquants stagne ou régresse dans les bastions historiques des Pays de la Loire et de Bretagne. En Île-de-France, en revanche, il est en hausse. Les banlieues de Seine-Saint-Denis et[access capability= »lire_inedits »] du Val-de-Marne pesaient déjà singulièrement lourd dans le foot pro (pour des raisons surprenantes, voir encadré). Leur poids relatif s’accroît chez les amateurs. Sport de campagne, le foot devient un sport de quartier. L’ambiance s’en ressent, disent les arbitres. Ils ont intérêt à dramatiser la situation en ce moment, car ils demandent une revalorisation de leurs indemnités. Pour autant, ils n’inventent pas les agressions dont ils sont victimes. Elles sont fréquentes (voir encadré) et souvent graves.

Le foot dans la spirale

« La spirale qui nous menace est de perdre les licenciés paisibles pour devenir un sport de voyous », dénonce Jean-Jacques Demarez. « Des parents ne veulent plus inscrire leurs enfants au foot et je les comprends », renchérit Renaud Hocq, président de l’Unaf Val-de-Marne. « Une équipe de “gentils” est sûre de se faire bouffer. Voir ses enfants se faire caillasser pendant un match, ce n’est pas possible. » À Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), un terrain en stabilisé du Football Club Cheminot et Villeneuvois a été entouré d’un grillage de plus de cinq mètres, pour protéger les joueurs des projectiles. « Je suis allé à des matches en banlieue de Caen avec appréhension, confirme Emmanuel, arbitre au niveau départemental et régional pendant huit ans. À Hérouville-Saint-Clair, je me garais en marche arrière pour repartir plus vite, au besoin. Il fallait enfermer ses affaires dans un casier et garder la clé sur soi pendant le match, pour ne pas se faire dépouiller. »

Pourquoi le foot ?

Il suffit de se promener un soir de semaine ou un week-end sur un stade de la petite couronne parisienne pour constater un phénomène surprenant. Sur le terrain de foot, des gamins s’invectivent, s’insultent et en arrivent aux menaces très facilement. Sur la piste en synthétique qui entoure le terrain, d’autres gamins, identiques en apparence, font de l’athlétisme dans une ambiance nettement plus sereine. Coup de fil à la Fédération française d’athlétisme (1300 000 licenciés). Une seule question : les bagarres ou les agressions contre des officiels sont-elles fréquentes ? La FFA n’a pas de statistiques à ce sujet. Le service de presse a de vagues souvenirs d’incidents isolés. La violence en athlétisme, sport qui recrute dans tous les milieux, est un non-sujet. Le foot semble cristalliser une violence larvée, frôlant régulièrement le pire, l’accident mortel.

Pourquoi autant de banlieusards dans le foot pro ?

Selon Les Cahiers du football, 300 des quelque 1 000 joueurs professionnels français en activité viennent d’Île-de-France, dont 60 de la Seine-Saint-Denis. Les grandes métropoles fournissent 20 % des licenciés seulement, mais 50 % des professionnels. Rien ne permet de dire que le niveau y est meilleur qu’ailleurs. Depuis vingt-cinq ans, aucun club francilien n’a gagné la Coupe Gambardella, équivalent de la Coupe de France pour les moins de 18 ans. Monaco, Sochaux, Auxerre, les Girondins de Bordeaux, Nice, Metz : parmi les vainqueurs récents, il n’y a pas un seul club de banlieue. Ces derniers suralimentent l’élite par deux biais connus. D’abord, les recruteurs, supposés détecter les « pépites », vont là où les jeunes sont géographiquement concentrés, par commodité. Il y a davantage de 12-13 ans licenciés en Loire-Atlantique qu’en Seine-Saint-Denis (14 451 exactement contre 3 999 en 2014-2015), mais ils sont dispersés sur un vaste territoire.

Le second biais est racial. Les noirs courraient plus vite, sauteraient plus haut, pratiqueraient un jeu plus athlétique, bref, seraient meilleurs au foot. Selon Daniel Riolo, auteur de Racaille Football Club,[1. Racaille Football Club, paru aux éditions Hugo & Cie en mai 2013.] avant les victoires de l’Espagne et de l’Allemagne en Coupe du Monde 2010 et 2014, ces préjugés se doublaient d’un psychologisme sommaire. « Le “petit blanc” ne jouissait pas d’une bonne image auprès d’un grand nombre de formateurs », qui le trouvaient trop gentil pour s’imposer sur les terrains. Les centres de formation auraient ainsi délibérément privilégié des jeunes inadaptés à la discipline du haut niveau. Les instances du foot en reviennent, mais restent enfermées dans une contradiction. Quand elle est censée apporter un surcroît d’esprit offensif, la culture « Ballon sur bitume » est portée aux nues.[2. « Ballon sur bitume » : documentaire sur le foot des cités, sorti en novembre 2016 et subventionné par Nike.] Mais quand surgit l’évidence, à savoir que la frontière est poreuse entre esprit offensif et agressivité, impossible d’évoquer la culture en question sans stigmatiser des clubs et des quartiers.

« Chez nous, explique un ancien dirigeant de club du Vaucluse, en septembre 2009, un joueur du MJC Bollène (club dissous depuis, ndlr) a tiré sur un joueur d’Entraigues-sur-la-Sorgue. Il a été suspendu à vie et il a fait de la prison ferme. On ne peut pas résumer en disant que c’est les blancs contre les arabes. C’est plus embrouillé, mais cette dimension existe. Les injures racistes et les bananes lancées aux joueurs africains font partie du folklore. Quand vous vous retrouvez avec une équipe à 80 % d’origine nord-africaine, comme celle du FC Nyons, face à une équipe plutôt typée européenne, le folklore devient explosif. » Bilan du match FC Nyons/Sporting Club mondragonnais en avril 2016 : trois joueurs hospitalisés suite à une bagarre générale. Le FC Nyons n’en est pas à ses premiers incidents mais, en l’occurrence, ce sont des propos racistes venus du côté mondragonnais qui auraient lancé les hostilités. Un supporter mondragonnais aurait sorti une bombe lacrymogène, transformant l’accrochage en cohue générale.

Dribble sémantique autour du foot communautaire

Spécialisé dans la sociologie du sport, le chercheur Olivier Chovaux, de l’université d’Artois, s’est penché sur le lien éventuel entre « l’ethnicité sportive » des clubs de foot amateur et « les violences et incivilités », à partir des incidents signalés à la ligue Nord-Pas-de-Calais de 2006 à 2010. Il en ressort que les clubs « à dimension ethnique et communautaire » représentent 6 % des formations, mais totalisent « un cinquième des violences commises envers les arbitres chaque saison » et le quart du total des incidents. « Les clubs ethniques ne peuvent être considérés comme plus “violents” que leurs rivaux sportifs », avance néanmoins le chercheur, même si « leurs acteurs (joueurs, entraîneurs et dirigeants dans une moindre mesure) concentrent les cas d’indisciplines les plus graves […] Ces “clubs à risque” sont en réalité des clubs “dans le risque”. » De l’art du dribble sémantique.

Le chercheur avait d’ailleurs partiellement noyé le poisson, en intégrant dans ses clubs communautaires des amicales portugaises ou espagnoles que rien ne désigne comme spécialement vindicatives !

Récapitulatif non exhaustif des incidents du début de saison 2016/2017

5 septembre : Moselle, les gendarmes sont appelés sur deux matches le premier jour de la saison pour mettre fin à des violences, à Téting-sur-Nied et Spicheren.

12 septembre : Croix Iris/Calais, l’arbitre reçoit un projectile à la tête. Traumatisme crânien.

5 octobre : Ille-sur-Têt/Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), l’arbitre est agressé par des supporters. Deux jours plus tard, sa voiture est vandalisée, avec ce mot : « En souvenir de samedi. »

12 octobre : FC Espaly/Brives-Lantriac (Haute-Loire), encore un arbitre frappé pour avoir expulsé un joueur.

17 octobre : Villiers-le-Bel/Le Plessis-Bouchard, match de vétérans, bagarre pour un penalty ; un joueur convulsionne sur le terrain, il est hospitalisé.

22 octobre : Nantes, bataille rangée entre plusieurs dizaines de personnes à l’occasion d’un match de futsal entre deux équipes locales de quartier, Bela-Bellevue et C’West Malakoff.

26 octobre 2016 : Alfortville, dix-huit jours d’arrêt de travail pour un arbitre de 19 ans agressé deux jours après un match Bobigny/FC Gobelins Paris. L’agresseur, un joueur du FC Gobelins, est venu le chercher sur son lieu de travail et l’a démoli à coups de gant coqué.

12 novembre : bagarre dans le foot féminin ! La rencontre entre l’Olympique Club de Roubaix (OCR) et l’US Tourcoing FC se termine très mal. Une joueuse tourquennoise est rouée de coups de pied alors qu’elle est à terre.

13 novembre : banlieue de Grenoble, AS Fontaine/Saint-Paul-de-Varces, catégorie 19 ans, l’arbitre est agressé par plusieurs joueurs et prend la fuite, blessé.

14 novembre : FC Antibes/Juan-les-Pins (Alpes-Maritimes, catégorie 17 ans, l’arbitre est frappé puis gazé à la bombe lacrymogène.

28 novembre : Lilles Fives/Lille Sud, l’arbitre est pris à partie par une trentaine de supporters ; deux jours d’arrêt de travail.

5 décembre : bagarre générale à Roubaix pendant un entraînement. La femme de l’entraîneur, enceinte de cinq mois, est frappée par un gamin. L’entraîneur corrige le gamin. Cinq hommes le passent à tabac, il est hospitalisé.

10 décembre : Sporting Club de Toulon/La Garde (Var), dix jours d’arrêt de travail pour un joueur toulonnais attaqué par plusieurs personnes après le match.

Arbitre dans le Nord-Pas-de-Calais, Yacine[3. Le prénom a été changé.] est d’origine algérienne et ne s’embarrasse pas de précautions de langage. « Pour moi, les plus durs à arbitrer, c’est les clubs marocains et algériens. Si je les sanctionne, je suis un traître. Je me suis déjà fait traiter de harki ! Il y a un facteur aggravant propre aux jeunes d’origine algérienne, le mimétisme. Tapez “violence foot algérie” sur Youtube : il pleut des vidéos, et c’est beaucoup plus sérieux que chez nous ! Ça peut donner des idées. »

Argent, foot amateur et quartiers

« On en demande trop au foot, reprend Renaud Hocq, de l’Unaf Val-de-Marne. La vocation sociale, je suis d’accord. Acheter la paix sociale, non. » Aujourd’hui, dans les petites villes ou à la campagne, les clubs sont encadrés essentiellement par des bénévoles. Dans les banlieues, au contraire, ce sont souvent des éducateurs rémunérés. Formés à la va-vite, ils sont à peine plus âgés que les joueurs qu’ils encadrent. Parfois, ils sont eux-mêmes joueurs et touchent des primes de matches (cumul en principe interdit, mais les clubs ferment les yeux). Quelques dizaines d’euros, pas davantage. Pour certains, c’est déjà beaucoup. Dénoncer un joueur, c’est risquer des matches de suspension pour le club et compromettre un équilibre financier précaire. « À 90 %, les clubs ne balancent pas les fautifs, se désole un responsable de district. Et si la solidarité ethnique s’en mêle, on monte à 100 %. »

L’excuse corse

Quand ils ne peuvent plus nier les insultes et les tentatives d’intimidation qui pourrissent le jeu, les officiels du foot français brandissent souvent une étrange excuse : en Corse, c’est pire.

Intimidation systématique de la part des supporters, pression sur les arbitres : les clubs de l’île présenteraient cette particularité de ne jamais gagner à l’extérieur et de ne jamais perdre à domicile. Idée reçue et démentie par les statistiques. Sur 68 matches de la saison 2016/2017 joués mi-décembre par le Sporting Club de Bastia (Ligue 1), l’AC Ajaccio (L2), le GFC Ajaccio (L2) et le CA Bastia (National), les Corses ont connu 16 victoires et 6 défaites à domicile, contre 18 défaites et 5 victoires à l’extérieur, plus 21 matches nuls. Ils jouent mieux chez eux, mais c’est valable pour tous les clubs français. Le record d’invincibilité à domicile (92 rencontres) appartient au FC Nantes depuis 1995.

Reste un climat pesant, entretenu par les supporters. En 2012, ceux du SC Bastia ont été interdits de déplacement à Nice par décret, pour prévenir les troubles. « Je me souviendrai longtemps d’une rencontre en Corse, explique un ancien joueur d’Andrézieux-Bouthéon (Loire, club de CFA). À la mi-temps, dans les vestiaires, alors que nous étions menés, l’entraîneur nous dit : “Allez, les gars, on relève la tête.” Et là, une voix lance : “Tu relèves rien du tout, à part mes c… Tu perds ton match et tu dégages.” C’était le vigile chargé de veiller à notre sécurité ! Dans les tribunes, il y avait des chasseurs, venus avec leurs fusils. L’arbitre était un continental. Il n’en menait pas large. Dès que nous entrions dans les 18 mètres corses, il sifflait une faute. On a laissé filer le match, et puis on les a battus 4-0 au match retour. »

Au foot, il faut s’imposer sur le terrain. Intimider l’adversaire, essayer de le faire sortir de ses gonds, lui écraser sournoisement les orteils, tout cela fait partie du jeu. L’essentiel est de ne pas se faire prendre. C’est un sport qui requiert des nerfs solides et où le rapport à la règle a toujours été ambivalent. Le malentendu initial est peut-être d’en avoir fait un vecteur d’intégration sociale, dans l’euphorie post-1998. La FFF n’en est pas encore à l’admettre, mais elle commence à prendre la mesure du problème. Le futsal (foot à cinq en gymnase) est sous surveillance. Un club sur deux a un affichage musulman explicite et les matches font écho à des rivalités entre bandes. Le 22 octobre à Nantes, c’était le quartier Bellevue contre celui de Malakoff. Le match s’est terminé en bataille rangée. Le 28 novembre, le sociologue William Gasparini (Unistra/Cnrs) l’a mentionné publiquement comme une discipline exposée au prosélytisme islamique. Il faisait un compte-rendu d’étape de travaux lancés après les attentats du 13 novembre 2015, dans le but de scruter des foyers potentiels de radicalisation. L’orientation des axes de recherche est éloquente. Il ne s’agit plus de comprendre comment le foot crée du lien, mais de mesurer à quel point il élargit les fractures.

Jour de foot ordinaire à Quimper

Décryptage d’un incident violent, survenu dans une ville particulièrement calme.

La FFF ne communique pas les statistiques de violence par district et insiste sur le fait que tous sont concernés, pas seulement ceux des zones sensibles. Effectivement, le 30 octobre 2016, Quimper, préfecture du Finistère, classée parmi les 25 villes les plus sûres du pays, a connu un incident. La rencontre opposait le Quimper Italia et l’International Kermoysan, club d’un quartier dit « sensible ». Les guillemets sont de rigueur. Avec son centre commercial flambant neuf et ses immeubles rénovés, Kermoysan serait quasiment un quartier huppé à Clichy-sous-Bois.

Pour une raison obscure, un tirage de maillot a dégénéré. Un joueur du Quimper Italia, Djibril Diabaté, s’est retrouvé à terre. Trois joueurs de l’International Kermoysan l’ont frappé. L’un d’entre eux, Nabil Z., lui a porté des coups de pied à la tête et au thorax. Au moment où la bagarre a démarré, il était sur le banc de touche, expulsé pour faute. Il est revenu sur le terrain pour frapper. Les assaillants n’y sont pas allés de main morte. Le jeune Djibril a perdu connaissance et a été hospitalisé quelques heures. La police est intervenue.

Un mois plus tard, le district a puni les deux clubs. L’International Kermoysan a été mis à l’épreuve pendant un an et privé de terrain. Le Quimper Italia a écopé de huit mois de sursis. Nabil Z. a été suspendu pour deux ans. Pilier de l’International Kermoysan, il était sous le coup d’un sursis pour une précédente altercation. Il est connu comme un joueur violent. Passé par la case prison, il agrémente sa page Facebook d’un montage photo où figurent Tony Montana/Scarface et Marlon Brando/Le Parrain, à côté de citations de Martin Luther King et de rappels des valeurs de l’islam. Créé en 2013, l’International Kermoysan affiche le croissant et l’étoile coraniques sur son blason. Le club est hébergé à la Maison pour tous, au titre de sa mission d’insertion. Qui insère-t-il exactement ? Mystère. Le club compte 50 membres, dont 35 actifs, en majorité des seniors. L’un d’entre eux a téléphoné à des témoins des incidents du 30 octobre, pour les menacer de représailles s’ils s’exprimaient devant le district. Le foot, remède au mal-être et à la mauvaise réputation des quartiers ? Et s’il en était parfois une des causes ?

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