Nom d’un Républicain!


« Comment les nommer ? » C’est la question, cruciale, qui agite le landerneau médiatique depuis quelques jours. Tels les Reptiliens, les Républicains sont parmi nous. Mais contrairement aux lézards humanoïdes qui contrôleraient déjà 50% de la planète, les adhérents de feu l’UMP ne se cachent pas. Impossible, donc, de passer sous silence leur existence. Cependant, rien n’oblige à les appeler par leur nom sous prétexte que tout parti politique a le droit – comme l’a rappelé la Justice – de choisir librement le nom qu’il souhaite se donner.

C’est vrai quoi, s’il fallait appeler les choses par leur nom, cet abruti de peuple n’y comprendrait rien et risquerait encore de faire n’importe quoi. Par exemple, voter pour Les Républicains en s’imaginant qu’il s’agit d’un parti républicain. Ou pire, voter Marine Le Pen sans se douter qu’elle est fasciste puisque tous ses discours se terminent par un tonitruant « Vive la République ! » Et à la fin, il finirait par gober la légende – abusivement appelée « Histoire de France » – selon laquelle des députés tout ce qu’il y a de plus républicains ont voté les pleins pouvoirs à Pétain en 1940…

Du coup, Le JDD nous apprend que Le Monde « réfléchit en ce moment à une ligne officielle et commune à tous ses journalistes ». En attendant, il hésite : dans certains de ses titres, le nom du parti de Nicolas Sarkozy est mentionné entre guillemets, mais pas dans d’autres. Le Dauphiné libéré, Le Progrès ou L’Alsace ont eux aussi craqué pour les guillemets. Libération et France Inter, par la voix de Thomas Legrand, ont quant à eux opté pour les initiales : LR. Et comme il s’agit d’un « mouvement », des experts en linguistique festive 2.0 ont proposé sur Twitter de parler du « MDR » (l’abréviation de « mort de rire », en patois djeunz).

C’est que l’affaire est grave! Encore aujourd’hui, des médias français n’hésitent pas à qualifier Emmanuel Macron, Manuel Valls ou même Dominique Strauss-Kahn de socialistes, sans l’écrire entre guillemets. Si cette hérésie persiste, les frondeurs de « la gauche de la gauche » ne tarderont pas à créer leur propre parti dissident. Ils pourraient alors le baptiser Parti socialiste de gauche. Et Le Monde ou Libé se feraient certainement une joie de titrer, par exemple : « Victoire surprise du PSG à Lens ».



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est journaliste.

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