Que les musulmans entrent à nos côtés dans la guerre


Que les musulmans entrent à nos côtés dans la guerre
Une jeune femme musulmane manifeste contre le terrorisme (Rome, novembre 2015). Photo: Sipa. Numéro de reportage : AP21825601_000001.
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Une jeune femme musulmane manifeste contre le terrorisme (Rome, novembre 2015). Photo: Sipa. Numéro de reportage : AP21825601_000001.

Le terrorisme d’extrême gauche qui poussa au crime terroriste une partie de la jeunesse de souche européenne le fit au nom du prolétariat et du communisme. Ce terrorisme idéologique a été circonscrit et vaincu. La leçon de cette bataille victorieuse peut-elle s’appliquer au terrorisme islamiste ?

Une des raisons principales pour lesquelles cette guerre a été victorieuse en quelques années seulement, est que les terroristes rouges ne se sentaient nulle part en Europe de l’Ouest comme des poissons dans l’eau. Les Brigades rouges, la Fraction armée rouge, la Gauche prolétarienne et les autonomes n’étaient pas comme des poissons dans l’eau parce que le peuple de gauche dont ils se voulaient l’avant-garde ne trouvait pas dans sa culture les germes du terrorisme. Les terroristes non plus d’ailleurs, comme on l’a vu avec le virage qui conduisit le numéro un de la Gauche prolétarienne de Mao à Moïse.

À cette époque, ce qui pouvait séduire une partie de la jeunesse, c’était tout juste l’exotisme révolutionnaire. C’était la guérilla guévariste dont Régis Debray se fit le compagnon et le théoricien. Les assassinats de civils dans des pays démocratiques à l’actif des Brigades rouges eurent massivement un effet de repoussoir, et les résidus du terrorisme rouge se sont bientôt retrouvés à sec sur la plage.

À notre époque, l’idéal serait aussi que l’eau musulmane devienne bouillante pour les islamistes. Nous n’en sommes pas là. Les islamistes réussissent encore à fasciner et à recruter en exhibant leurs actes barbares. Rendre l’eau de l’islam bouillante aux jeunes qui aspirent au djihad, cet objectif n’est pas à portée de notre main, parce que des germes de la violence barbare sont présents dans cette religion. On en a quotidiennement des preuves dans l’actualité, avec les attentats sanglants contre les civils qui se produisent  à tous les coins du monde arabo-musulman.

Le fait que les musulmans en soient les premières victimes ne suffira pas à immuniser tous leurs enfants contre la tentation terroriste. C’est un long et douloureux combat culturel qui a conduit les Européens à adopter le principe de la tolérance en matière religieuse, et sa conséquence, la sécularisation de leur mode d’appartenance à leurs diverses religions. Le même combat culturel doit être mené en direction et au sein du monde musulman.

Nous devons tout faire pour que les musulmans qui vivent parmi nous, entrent à nos côtés dans la guerre que nous menons contre ceux qui agissent au nom de leur religion. Qu’ils leur rendent l’eau bouillante en les dénonçant, à tous les sens de ce verbe.

Cela exige de notre part que nous soyons aussi clairs que pugnaces : entière tolérance pour une religion et une culture musulmanes sécularisées et tolérantes ; tolérance zéro envers l’islamisme conquérant et intolérant. Le tout premier pas sur cette longue route pourrait être fait dans les heures qui viennent : il suffirait que le président François Hollande ose proférer le mot qu’il s’interdit,  et qu’il nomme l’islamisme, quand il condamne le terrorisme.



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André Sénik, professeur agrégé de philosophie.

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