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Stanislas: une longue cabale médiatique

Les associations Mousse et Stop Homophobie ont déposé vendredi 26 janvier une plainte pour « discrimination homophobe ». La direction de l’établissement récuse « totalement » et « fermement » ces accusations


Stanislas: une longue cabale médiatique
© Thomas SAMSON / AFP

Sexisme, catéchisme obligatoire, dérive autoritaire… Mediapart est en permanence à la recherche de témoignages d’élèves pouvant apporter de l’eau à son moulin. Objectif: prouver que le prestigieux établissement catho du 6e arrondissement est autoritaire ou homophobe. Notre contributrice, bien renseignée, raconte les dernières péripéties de cette campagne de dénigrement au long cours, et rappelle que la plupart des élèves de Stan sont indignés par ce lynchage et soutiennent au contraire avec ferveur l’encadrement.


Acte III dans l’Affaire Stanislas : retour de la meute média (par) tique. Un peu aidée, il est vrai, par l’apprentie ministre dont les propos florianesques – et un poil approximatifs – sur le vécu de fifils et le ressenti-de-sa-maman ont propulsé le collège Stanislas sur le devant de la scène.

« Pratiques homophobes, sexistes et autoritaires »

Si Stan est un établissement pour privilégiés, il aurait volontiers laissé ce privilège à d’autres. Le problème étant que les autres ne lui arrivent pas à la cheville et que, pour cette raison, maman Amélie y a mis sa progéniture et les molosses d’Edwy veulent y planter leurs crocs. À l’affût depuis août 2023, ils ont sauté sur l’occasion. Et avec les copains journaleux et les commis d’Hidalgo, mis l’établissement en état de siège : la mairie de Paris a déclaré suspendre, à titre conservatoire, le versement de ses subventions et la pression s’accroît sur la communauté éducative lynchée par la presse, les réseaux sociaux et les collègues du Café pédagogique. Pourquoi s’attaquer au dernier haut lieu de l’excellence, à l’heure même où les résultats scolaires des petits Français sont « parmi les plus bas jamais mesurés » et quand les professeurs se voient souhaiter « une Paty » en guise de bonne année, si ce n’est pour fuir une réalité que la mauvaise conscience et l’idéologie haineuse ne sauraient voir ?

Cérémonie de passation des pouvoirs, entre Gabriel Attal et Amélie Oudéa-Castera, le 12 janvier 2024 © Philemon Henry/SIPA

Maman Amélie, Papa N’Diaye et le petit Gabriel

C’est l’acte III d’une affaire remontant à juin 2022. Initiée par l’Express et Mediapart qui dénonçaient dans leurs colonnes des « pratiques homophobes, sexistes et autoritaires » et convainquaient – sans trop d’efforts- le Groupe Gauche Communiste, Écologiste et Citoyenne du Conseil Régional d’Île de France de réclamer l’ouverture d’une enquête administrative. Trouvant le ministre de l’époque, Papa N’Diaye, dont les enfants scolarisés à l’École alsacienne font des longueurs dans la piscine de Stan, un peu mollasson, Mediapart en remettait une couche en février 2023 et remportait la première manche. Fin de l’Acte I, début de l’Acte II : inspection de l’établissement. Les inquisiteurs généraux ont fait leur travail avec zèle pendant deux mois, invité témoins et/ou victimes à se victimiser et/ou témoigner, assuré les délateurs de la confidentialité de leur démarche. De là un rapport colligeant les manquements de Stan à l’Ordre wokiste avec lequel l’Éducation nationale ne saurait transiger, surtout depuis qu’il a grand-remplacé l’instruction. Ce rapport, déposé sur le bureau de Gabriel Attal en août 20231, n’a pas donné lieu à des sanctions administratives : non par complaisance (on a vu ce que donnaient les privilèges), mais parce qu’il ne pointait que des écarts individuels sans faire état de problèmes systémiques. Rideau sur l’Acte II.

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Tempête médiatique

Pour rétablir la vérité sur cette affaire et défendre l’honneur et la survie de leur établissement, Frédéric Gautier, directeur de Stan, et Louis Manaranche, censeur-directeur des classes préparatoires, ont répondu aux questions de la presse et fait quelques plateaux, notamment ceux de France Info. Au-dessus de la tempête médiatique, de ce qu’elle charrie de mensonges et de bassesse, de ce qu’elle révèle de l’état du pays, leur clarté, leur mesure et leur élégance nous ont convaincus d’une chose : c’est à de tels éducateurs que nous aimerions confier nos enfants. Si l’esprit Stan pouvait souffler sur l’Éducation nationale… Marie, étudiante en CPGE, fait partie des élèves de Stan (l’immense majorité) qui, n’ayant que de la gratitude à exprimer, n’ont été sollicités ni par les inspecteurs généraux, ni par Mediapart. Alors qu’en juillet dernier les petits anges mettaient la France à feu et à sang, Marie et ses camarades terminaient studieusement et poliment leur année scolaire. La jeune fille, issue de la classe moyenne, doit son admission dans ce « repaire de privilégiés » à son travail et aux efforts consentis par ses parents (avant tout éducatifs : pallier les déficiences de l’école et instruire à la maison). Enfin, se faisant la voix de ses condisciples, Marie redit le bonheur d’être à Stan, la droiture et le dévouement de l’encadrement, et s’indigne de ce procès en sorcellerie.

L’Acte IV sera-t-il judiciaire ? Une enquête aurait été ouverte par le parquet de Paris en automne 2023 après un signalement de l’inspection générale de l’Éducation nationale et les associations « Stop-Homophobie » et « Mousse » ont annoncé le vendredi 26 janvier avoir déposé plainte contre Stanislas pour « discrimination LGBTphobe », accusation que la direction récuse2. Le combat ne fait que commencer. À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire !

La victoire de l’excellence en matière d’éducation n’est pas pour demain et le parcours de Stan est semé d’embûches. Mais n’oublions pas que Le Cid est une tragédie à fin heureuse…





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Professeur agrégé de lettres classiques en banlieue parisienne

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