Dans une France qui se fragmente et se renie, les travailleurs venus d’ailleurs sont utilisés pour faire tourner l’économie nationale, tout en restant exclus d’une véritable intégration. Ce drame, les idéologues immigrationnistes le maquillent en idéal.
Lorsque Gérald Darmanin explique sur CNews, le 22 octobre à 21 h 301, sur un ton faussement neutre, qu’heureusement que les étrangers sont là pour « ramasser nos poubelles » ou « cueillir les légumes du Vaucluse », il ne commet pas une maladresse : il dit la vérité nue de la France mondialisée.
Une vérité qu’on enrobe de bons sentiments, mais qui demeure implacable : l’immigration est devenue la variable d’ajustement d’un système économique sans honneur.
Sous le vernis de l’universalisme et de l’antiracisme, on entretient un servage moderne.
Terrible mécanique
Les travailleurs venus d’ailleurs, qu’on invoque au nom de la diversité, sont en réalité assignés aux tâches que la société française n’assume plus.
On ne les intègre pas : on les emploie, au sens le plus brutal du terme.
Et pour que cette main-d’œuvre reste abondante, on fait venir toujours plus de monde – quand bien même à peine 15% de l’immigration est réellement de travail.
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C’est une rhétorique à double tranchant :
– d’un côté, elle flatte les élites économiques qui profitent de cette main-d’œuvre bon marché ;
– de l’autre, elle humilie à la fois les travailleurs immigrés (cantonnés à un rôle servile) et les Français (présentés comme fainéants ou « au-dessus » de ces tâches).
Le reste relève d’une mécanique sociale dont les Français paient le prix : aides, logements, santé, école, sécurité.
Et cela, dans un pays où le chômage frappe déjà une partie de la jeunesse nationale, et où les descendants d’immigrés de deuxième, troisième ou quatrième génération végètent dans l’entre-deux : ni pleinement intégrés, ni franchement rejetés, pris dans une relégation morale et identitaire.
Féodalité postmoderne
À cette logique d’exploitation s’est ajoutée une dérive idéologique et religieuse. L’islamisme est devenu le ciment d’une jeunesse déracinée. Quand l’école et la nation échouent à transmettre un sens, la mosquée radicale ou le caïdat de quartier offrent un substitut de communauté.
Là où l’assimilation aurait pu faire des Français, le laxisme et le clientélisme ont importé des clans.
Les caïds, souvent issus des mêmes lignées d’immigration, sont les nouveaux seigneurs de territoires que l’État a désertés. Ils contrôlent, imposent leur loi, parfois en alliance avec les islamistes. Ensemble, ils incarnent une féodalité postmoderne, née du désordre migratoire et de la lâcheté politique.
L’économie souterraine remplace l’effort, la prière remplace la patrie, la loi du plus fort supplante la loi commune.
C’est la revanche des tribus sur la nation, des allégeances claniques sur le destin collectif.
Ce drame, on le maquille en idéal.
L’antiracisme, devenu religion d’État, n’a plus pour objet d’unir mais de disqualifier. Il sert de cache-sexe moral à une logique d’exploitation : les puissants s’achètent une bonne conscience pendant que les classes moyennes financent l’échec du modèle. La compassion est devenue un alibi ; la morale, un instrument de domination.
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Pendant que les uns parlent de tolérance, les autres ramassent les ordures.
Pendant que les uns s’indignent à la télévision, les autres enterrent leurs enfants victimes de règlements de compte.
Pendant que les uns vantent la diversité, les autres découvrent que leur pays s’est fragmenté en archipels ennemis.
Une République qui délègue le travail aux immigrés, la sécurité aux caïds et la morale aux idéologues n’est plus une République : c’est une concession du monde global, un territoire sous-traité, un marché ethnique administré.
L’antiracisme institutionnel, loin de combattre ce système, en est devenu le bouclier moral.
Quiconque dénonce cette réalité est aussitôt disqualifié, tandis que les profiteurs – grandes entreprises, associations subventionnées, politiciens de salon – continuent de se présenter en gardiens de la morale républicaine.
Ainsi s’institutionnalise une forme de servage moderne, incompatible avec la dignité du travail et l’assimilation républicaine.
Il nous faudra réapprendre à distinguer la charité de la lâcheté, la justice de la complaisance, la fraternité de l’oubli de soi. Car le salut de la France ne viendra pas d’un antiracisme policier qui protège un servage néocolonialiste, mais du retour d’une vérité simple et fière : celle d’un peuple qui veut vivre debout, libre et maître chez lui, dans le respect de ceux qu’il accueille – dans la mesure du possible – mais sans jamais se renier lui-même.
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