Outing, quid des preuves?


Une question me taraude après l’outing sauvage pratiqué par Closer à l’encontre d’un dirigeant politique français. Non pas une question morale, que tout à chacun aura tranché dans le même sens que Jérôme Leroy. Mais plutôt une question technique, ou tout du moins technique en apparence.

Cette question c’est celle des preuve alléguées par l’hebdo en question pour parler d’ « amour » (ou plus précisément d’« amour pour tous », humour kolossal) entre les deux protagonistes photographiés à leur insu.

Les voit-on se rouler des pelles ? Non

Les voit-on lovés sous la même couette ? Non

Les voit-on copuler sur un banc public ? Non

Les voit-on se tenir tendrement par la main? Même pas !

On les voit prendre ensemble un selfie « comme le font les amoureux » . Et comme le font des centaines de millions de personnes qui ne sont pas liées par une liaison amoureuse.

Certes, d’après un autre hebdomadaire, le second protagoniste des photos volées est un journaliste très impliqué dans la défense des droits des gays. Tsss, Tsss il y a donc anguille sous roche.

Sauf que considérer qu’être ami d’un gay, ou partir en vacances avec un gay, ou prendre un selfie avec un gay est une preuve qu’on est soi-même gay, ça porte un nom : ça s’appelle de l’homophobie pure et simple. Et ça aussi, c’est ignoble.



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Journaliste et syndicaliste, Manuel Moreau est engagé dans le mouvement social.

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