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Affaire Guerlain, je suis au parfum


Affaire Guerlain, je suis au parfum
Le parfumeur Jean-Paul Guerlain n'est plus en odeur de sainteté.
Le parfumeur Jean-Paul Guerlain n'est plus en odeur de sainteté.

Non seulement, je ne suis pas raciste, mais si j’ai blessé quelqu’un en disant du mal des racistes, je lui présente mes excuses.

J’ajoute que je ne suis même pas antisémite, alors que personnellement ma mère et ma femme sont juives. Mon père aussi était juif, soit dit en passant.

Je ne dis jamais de mal d’aucun peuple en général, et je serre volontiers la main d’un Polonais, d’un Allemand, d’un Ukrainien, d’un Lithuanien, et même d’un Roumain, pourvu seulement qu’il n’y ait pas de traces de sang juif séché sur cette main.

Je ne suis pas du tout islamophobe, si ce mot veut dire qu’on éprouve à l’égard des musulmans la même répulsion phobique que les nazis envers les Juifs. J’aime assez les musulmans aimables pour ne pas les confondre avec la version totalitaire et terroriste de l’islam, l’islamisme conquérant.

J’ai très rarement eu l’occasion de dire « J’ai travaillé comme un nègre », mais cela m’est arrivé, je l’avoue. Il m’est arrivé par association libre de me demander dans la foulée de la métaphore si cette expression toute faite était tout à fait juste. Je l’avoue. Pour autant, je ne suis pas du tout partisan de rétablir l’esclavage, ni même les travaux forcés.

Je précise que je ne m’appelle pas Guerlain, mais que ça ne me dérangerait vraiment pas, à condition que cet aveu ne me fasse pas passer pour un antisémite déguisé : « Pourquoi dit-il Guerlain et pas Helena Rubinstein ? »

D’ailleurs, si toute personne qui a dit une fois dans sa vie « j’ai travaillé comme un nègre » est raciste, il faut avoir été paresseux sans relâche pour ne pas être raciste. Je m’excuse tout de suite pour le mot paresseux, qui est raciste, car l’animal qui porte ce nom passe tout de même 20 % de son temps à s’accoupler, et 80 % seulement à dormir. Que celui qui fait mieux que ces 20 % lui jette la première pierre. Attention, je ne voudrais pas qu’on isole un bout de cette phrase pour me faire dire que j’incite à jeter des pierres sur un animal en train de s’accoupler. Ni moi ni Jésus ne prônons le jet de pierres pour un motif lié à la sexualité. Mais en disant que je ne prône pas le lancer de pierres sur la femme adultère ou sur l’animal accouplé, je n’ai pas condamné l’Intifada, car je sais qu’un authentique antiraciste se doit de soutenir tous les actes de violence contre les Juifs d’Israël. Il n’est pas raciste de vouloir la destruction de l’État des Juifs, bien au contraire.

Même entre nous, vous ne me ferez pas dire que dans l’affaire Guerlain, certains médias, y compris parmi les plus distingués, en exposant cet homme à la vindicte publique pour un mot coupé de son contexte, et donc de son sens, participent d’une sorte de chasse aux sorcières.

Je n’ai pas envie de faire l’objet d’une fatwa lancée d’un côté par les chasseurs, et de l’autre par les sorcières.



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André Sénik, professeur agrégé de philosophie.

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