Aux États-Unis, la déclinaison de Vogue pour les jeunes fait les frais du mouvement de libération anti-woke. Didier Desrimais raconte.
Petite sœur de Vogue, la revue américaine Teen Vogue a été lancée en 2003. Destinée, comme son nom l’indique, aux jeunes, elle a d’abord traité de sujets propres à la marque : la mode et les célébrités. En 2016, dogme DEI (diversité, équité, inclusion) oblige, Condé Nast, la maison d’édition à qui appartient Teen Vogue, propulse l’Afro-Américaine Elaine Welteroth au poste de rédactrice en chef. La ligne éditoriale est dès lors de plus en plus politique, démocrate et woke.
Entre deux papiers anti-Trump, les juvéniles lecteurs de Teen Vogue apprennent de nouveaux « concepts » – masculinité toxique, privilège blanc, racisme systémique, fluidité de genre, apocalypse climatique, etc. – et découvrent qu’un homme peut être enceint et une femme avoir un pénis, qu’être « non binaire, c’est être libre », que tous les Blancs sont racistes et que Greta Thunberg est une « icône inspirante ».
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Au nom de la « santé sexuelle » et parce que « le sexe anal est trop souvent stigmatisé », Teen Vogue propose aux adolescents des articles sur la sodomie, agrémentés de chatoyants croquis anatomiques, dans lesquels il est spécifié que le coït anal n’est pas réservé aux homosexuels et que les « non-propriétaires de prostate » (les femmes) peuvent également y prétendre. Récemment encore, et bien que le wokisme batte de l’aile aux États-Unis, les divagations sur le « système patriarco-hétéronormatif » et les élucubrations sur la « crise climatique, symptôme du système colonial et blanc » se multipliaient dans le magazine pour ados à cheveux verts et à idées courtes. Mais… business is business : de nombreuses entreprises abandonnent les politiques « d’inclusion et de diversité » imposées par les groupes de pression « progressistes », mais de plus en plus contre-productives et financièrement préjudiciables. La maison d’édition Condé Nast a décidé de participer à ce mouvement libérateur en licenciant les trois quarts des journalistes de Teen Vogue et en fusionnant ce dernier avec Vogue.com où, avertit diplomatiquement mais fermement l’équipe de direction, il devra se plier à sa ligne éditoriale dépolitisée. Vive le Mouvement de libération anti-woke !




