Accueil Économie Penser le climat sans apocalypse: la leçon de Bill Gates

Penser le climat sans apocalypse: la leçon de Bill Gates

Selon le milliardaire, la fin du monde peut attendre...


Penser le climat sans apocalypse: la leçon de Bill Gates
Bill Gates à la Maison-Blanche, Washington, 4 septembre 2025 © Alex Brandon/AP/SIPA

Le fondateur de Microsoft estime qu’il ne faut pas se focaliser uniquement sur la réduction des émissions et la température


Il y a quelques années encore, Bill Gates tenait un discours alarmiste sur le réchauffement climatique. Dans son livre Climat. Comment éviter un désastre (2021), il le présentait comme l’un des plus grands périls de notre temps et appelait à une mobilisation mondiale pour prévenir une catastrophe planétaire.

Mais, à la veille de la récente COP30, le fondateur de Microsoft a publié sur son site Gates Notes un texte au ton sensiblement différent. Sans minimiser la réalité du réchauffement, il s’en prend désormais aux prophéties d’effondrement qui annoncent « la mort de l’humanité ». Cette inflexion n’a pas échappé à Donald Trump, qui s’en est aussitôt félicité sur son réseau Truth Social : « Bill Gates a finalement admis qu’il avait complètement tort sur la question [climatique]. » Une lecture pour le moins trompeuse. Gates n’a nullement renié les conclusions des recherches actuelles sur le climat : il reconnaît pleinement que le réchauffement climatique aura des effets délétères, en particulier pour les plus pauvres. Mais il souligne qu’il n’entraînera pas la disparition de l’humanité et rappelle que « même si le changement climatique touchera davantage les pauvres que quiconque, pour la grande majorité d’entre eux, ce ne sera pas la seule ni la plus grande menace pour leur vie et leur bien-être. Les plus grands problèmes restent la pauvreté et les maladies ».

Il en conclut que la lutte contre le réchauffement climatique ne doit pas se faire au détriment de celle contre ces fléaux, qui se combattent, précise-t-il, par l’innovation technologique et la croissance économique. Cette position a indigné de nombreux militants, prompts à y voir une dangereuse banalisation de la situation climatique. Pourtant, force est de reconnaître que Gates marque un point : aujourd’hui encore, on meurt davantage de pauvreté et des maladies associées que de chaleur et même d’événements météorologiques extrêmes. Il a donc le mérite de rappeler que le réchauffement climatique n’est pas la seule urgence et qu’il serait absurde de le combattre au prix d’un monde plus pauvre.

Climat : comment éviter un désastre: Objectif zéro carbone : les solutions

Price: 8,90 €

25 used & new available from 1,99 €



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent 🎙️ Podcast: Libération de Boualem Sansal; commémoration de l’attentat du Bataclan
Article suivant Manhattan sous influence
Essayiste et philosophe des sciences

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération