Accueil Culture Les colonnes de Buren seront-elles vraiment balayées par le vent de l’histoire, comme le dit Jean Clair?

Les colonnes de Buren seront-elles vraiment balayées par le vent de l’histoire, comme le dit Jean Clair?

"Les Deux Plateaux": 45 ans de rayures et de railleries


Les colonnes de Buren seront-elles vraiment balayées par le vent de l’histoire, comme le dit Jean Clair?
DR.

45 ans que ça dure! et nous sommes loin d’être sortis de cette panade…


La plus grotesque et la plus longue arnaque intellectuelle de tous les temps est-elle vouée à se résorber à terme dans son vide consubstantiel ? C’est ce que nous présage Jean Clair, dans son article du Figaro, publié ce mercredi, intitulé : « Les colonnes de Buren sont le jeu de quilles que la roue du Temps finira par renverser[1] », et où il affirme que cette œuvre est l’incarnation du vide : « un style peut-être, mais pour ne rien dire ».

Lorsque Mitterrand fut chargé par MM. Lang et Mollard de choisir entre le projet de Pol Bury et celui de Buren, il prit celui qu’il trouvait le plus « intelligent », le préférant au plus sensible et poétique.

Une œuvre vaniteuse qui a fait couler beaucoup d’encre

Il intronisait ainsi Buren comme figure de proue d’un art d’Etat auto-proclamé « contemporain », de type posturo-conceptuel, casseur de codes, déconstructif, progressiste, et surtout redoutablement totalitaire. Commençait alors le règne du gauchisme culturel qui exclut toujours 95% de la création vivante pour facho-ringardisme et réduit ad hitlerum toute contestation de l’ineptie régnante !

A lire aussi, Isabelle Marchandier: Je gonfle donc je suis

On est encore très loin de voir les colonnes, buses et autres architectures buréniennes, dispersées à grand renfort d’argent public, dans l’hexagone, renversées par quelque vent que ce soit, parce qu’elles sont en béton, et surtout, suprême vertu, parce qu’elles ont été réalisées in situ, donc juridiquement indéplaçables, comme pourraient l’être les sculptures de Bury, d’Ipoustéguy, de César, de Miro, etc. qui n’ont pas besoin d’un contexte pour exister en elles-mêmes, puisqu’elles ont un contenu artistique indépendant de leur environnement et de tout embobinage discursif. Buren possède d’ailleurs une armée d’avocats pour la protection de son « droit moral et intellectuel ».

Membre de l’Académie française, Jean Clair est ancien conservateur général du patrimoine, ex-directeur du Musée Picasso, écrivain et critique d’art, il a notamment publié Le Temps des avant-gardes. Chroniques d’art 1968-1978 (La Différence, 2012), Considérations sur l’état des Beaux-Arts, La Part de l’ange. Journal 2012-2015  (Gallimard, 2016) et Terre natale. Exercices de piété (Gallimard, 2019).

Droit moral

Je vous joins ci-dessous cette video réalisée en 1985 au Palais Royal où l’on voit Mr et Mme Michu (tels que les désigne avec mépris, le présentateur) protester contre ces immondes colonnes… où l’on voit le culot inouï, dans la défense de son « droit moral », de celui qui va devenir le plasticien numéro 1 français… Celui que les générations futures considéreront peut-être comme une honte pour la France.

Se dirige-t-on vers la fin du terrorisme intellectuel de gauche ? Il est possible de considérer cette parution d’un texte de Jean Clair comme le signe d’un réveil de la droite dans le domaine culturel… Elle qui a toujours été complexée en la matière et a laissé ce domaine à la gauche. Doit-on considérer cela comme signe d’un retour imminent de la peste brune ou de la bête immonde ? À suivre…

Je vous joins, pour terminer, cette image de Buren en coloriste de la mer, qui prouve que l’art d’État dit contemporain est capable des pires atrocités envers l’humain…


Suite à la publication de mon article sur le « carnage » dans les Écoles Des Beaux-arts publiques (70 000 vues sur Facebook) j’ai reçu ce témoignage d’une artiste broyée par le système auquel elle a cru :

« Si je vous écris aujourd’hui c’est que certaines choses doivent être dénoncées. Et vous le faites très bien. Je vais vous raconter un petit bout de mon histoire. J’ai fait mes études à l’école des beaux-arts. J’en suis sortie diplômée en 1990. Je ne suis donc pas un « lapin de 6 semaines ». Je suis une « vieille » de 59 ans. J’étais figurative et je le suis toujours. Ça m’a valu d’être placardisée, menacée, ringardisée…. Il ne faut pas oublier que Jack Lang était le ministre de la Culture.
Maintenant, ceux qui sortent des écoles d’art ont tout ce que nous n’avions pas. Organismes de toutes sortes, associations, et internet. L’info à portée de clics. Les artistes nés en 80-90 et après se font curateurs maintenant. Donc ces fameux curateurs ne vont surtout pas mettre en avant une « vieille » comme moi. Je suis condamnée à l’invisibilité. Je suis donc confrontée à une mort professionnelle, sociale. Je suis abonnée aux salons plus ou moins merdiques, aux expositions payantes et aux plateformes de vente d’art (comme Artmajeur) (il y a beaucoup de choses à dire sur ces plateformes).
Aujourd’hui j’ai la désespérante sensation d’avoir été enterrée vivante. C’est l’enfer. Je ne sais plus quoi faire. Continuer ce chemin cauchemardesque ou arrêter ? Et faire quoi ? J’ai consacré toute ma vie à l’art. J’ai eu beaucoup d’échecs dans la vie que j’ai surmontés. Je pense que celui-ci sera de trop. Continuez ce que vous faites. »

[1] https://www.lefigaro.fr/vox/culture/jean-clair-les-colonnes-de-buren-sont-le-jeu-de-quilles-que-la-roue-du-temps-finira-par-renverser-20251111



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Tant qu’il y aura des films
Article suivant Il est temps d’ouvrir les yeux

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération