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« Le dernier bastion »

Une tribune libre de Sophie de Menthon, chef du mouvement patronal Ethic


« Le dernier bastion »
Sophie de Menthon © Eric Fougère

Sophie de Menthon appelle à mettre nos chicaneries politiques partisanes de côté un court instant pour fêter les entreprises. «J’aime ma boite», c’est ce jeudi. Célébrons ceux qui font tourner la France: les rêveurs, les bosseurs, les entrepreneurs et leurs salariés !


« L’entreprise notre force à tous » est le credo de la campagne publicitaire de la 23e Fête des entreprises qui se déroule ce jeudi 16 octobre, et qui prend un poids qu’elle n’avait jamais eu. C’est bien plus que la commémoration de l’affectio societatis, dans le double sens du terme, c’est la revendication d’un pays tout entier, salariés et entrepreneurs, qui comprennent chaque jour davantage que sans eux rien n’existerait, ce que l’on se garde bien de leur dire dans les discours politiques.

C’est aussi la révolte des entrepreneurs qui se font donner des ordres à longueur d’année, se font diriger, prélever, taxer, sans aucune concertation véritable et sans reconnaissance. On ne peut pas dire « l’entreprise » car il y a des entreprises, de la magnifique boîte du CAC 40 jusqu’à la formidable PME qui crée un marché, en passant par nos ingénieurs et scientifiques (au bord de quitter la France). Nous les aimons tous, salariés et patrons, autant chez LVMH, que chez « Amplitude communication » qui gère ses coursiers en résistant aux plateformes low cost. Nous les aimons et nous devons leur dire, au moins une fois dans l’année. La célébration est essentielle, car finalement c’est une pédagogie induite. C’est aussi le rappel que le politique les entrave et nuit à la croissance économique avec les dettes abyssales, la fiscalité, la complexité… le moment de dire “on existe“. Fêter les entreprises, c’est ne pas faire preuve d’idéologie, c’est faire comprendre qu’il faut épargner les poules aux œufs d’or, aujourd’hui les entreprises doivent expliquer et faire comprendre leur vitalité. Elles ont bien compris que c’était exclusivement elles qui finançaient intégralement le pays, alors qu’elles ne peuvent pas assez payer leurs salariés à cause des prélèvements indécents : que ceux qui nous gouvernent reprennent une feuille de salaire en l’analysant comme au premier regard, ligne par ligne, et repartent de là, comme base pour rétablir un peu le budget de la France : tout y est !

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La vraie question au fond c’est : est-ce vraiment LE moment pour faire la fête ? Eh bien oui, plus que jamais. Dire « j’aime ma boite » est l’expression nationale d’une démocratie d’entreprises. Écoutons cette démocratie du travail, cette représentation entrepreneuriale, la vraie, le peuple des entreprises, des entrepreneurs et des salariés, sans oublier les autoentrepreneurs : leur boîte c’est eux, sans parachute ! Écoutez ces patrons qui ne veulent plus d’aides mais veulent leur liberté de gérer sans interventionnisme, et qui clament : reprenez vos « cadeaux », le terme brandi par les jaloux ignorants, car une aide de l’État arrive lorsque le même gouvernement a mis un secteur d’activité en telle difficulté qu’il faut compenser ! Plus aucune aide : mais la suppression des taxations permanentes sans visibilité, plus d’antidotes mais supprimer le poison administratif et fiscal distillé aux entreprises à longueur d’année et ce pour le bonheur des salariés français.

La « Fête des entreprises », c’est tout le contraire d’une grève ou d’un jour férié ! C’est le jour d’une indispensable reconnaissance — celle du travail de chacun, de la prise de risque, et de cette colonne vertébrale de notre société : l’entrepreneuriat. Soyons fous, célébrons nos entreprises, tous ensemble, dans un même élan — syndicats compris ! Ce jeudi 16 octobre, faisons-en un rappel à l’ordre joyeux et collectif: celui de la fierté de créer, d’innover et de faire avancer le pays. Le mot “entreprise” qui comprend tous les acteurs qui la font exister, n’est jamais prononcé dans les discours dont nous sommes abreuvés ni même dans les débats publics.

Puisse cette “Fête des entreprises” être le révélateur qu’il faut gouverner autrement, et revenir au plus près du terrain. La Fête des entreprises, c’est aussi celle des riches, de ceux que l’on veut punir d’avoir réussi parce qu’ils gagnent trop. Les entreprises sont le dernier bastion d’une France attaquée par elle-même.  “J’aime ma boite” vous avez le droit de le clamer, c’est le jour…

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Chef d'entreprise, présidente du mouvement ETHIC.

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