Drapeaux palestiniens, pétition sur l’immigration, chute du gouvernement… la vie politique a fait sa rentrée en fanfare. Et si elle nous fait parfois rire, c’est le plus souvent jaune.
Panthéon
J’avoue que j’en ai ri. « Parce que la politique est aussi affaire de symbole, nous devrons ouvrir le débat sur la devise inscrite au fronton du Panthéon : “Aux grands hommes, la patrie reconnaissante”. » Eh oui, c’était durant sa conférence de presse sur la rentrée scolaire que la ministre de l’Éducation nationale a fait cette grande annonce : elle veut dégenrer le Panthéon… Mais qui lui trouve ce genre d’idées ? Comment paraître davantage déconnectée des préoccupations des Français qu’avec cette mesure ? Eh oh, madame Borne, le niveau scolaire de nos enfants qui s’effondre, le harcèlement, les profs absents pas suffisamment remplacés, la violence à l’école, le communautarisme : vous en avez entendu parler ? En fait, c’est encore plus grave que je ne pensais. Élisabeth Borne a abdiqué. Elle a définitivement admis que nos enfants étaient des crétins. Et qu’ils n’étaient évidemment pas capables de comprendre que le mot « homme » représente une personne. On dirait l’Église catholique qui remplace, dans sa liturgie, « mes bien chers frères » par « mes bien cher(e)s sœurs et frères ». Ça m’insupporte. Mais revenons à Élisabeth Borne : en ouvrant le débat, elle a donné l’occasion à certains de faire tourner leur imagination à plein régime. La palme revient probablement à Marianne qui proposait (au second degré bien sûr !) la formulation suivante : « Aux personnes de toutes tailles et de tous genres, le Vivant reconnaissant ». À qui le tour ?
Motion de confiance
Mais quelle mouche l’a donc piqué ? François Bayrou est-il devenu fou ? Engager la responsabilité de son gouvernement le 8 septembre, sans majorité et alors qu’aucune motion de censure n’avait été déposée. A-t-il vraiment cru que le Rassemblement national voterait la confiance ? On est dans la droite ligne de la dissolution de l’Assemblée nationale par Jacques Chirac en 1997, ou de celle d’Emmanuel Macron en 2024 ! Qui resteront dans les annales de l’histoire politique française comme les pires bourdes de la Ve République. Après quarante années d’existence en politique, voilà qui s’appelle finir en eau de boudin…
Pétition
Magnifique exemple de la bêtise des partis politiques ! En quinze jours, c’est plus de 1,7 million de Français qui ont signé la pétition de Philippe de Villiers réclamant un référendum sur l’immigration ! Je passe sur la polémique des vraies-fausses signatures. Quelques-uns ont peut-être signé plusieurs fois, mais ça ne change rien au succès de l’initiative du fondateur du Puy-du-Fou. Non, ce qui m’étonne plutôt, c’est la frilosité de certains politiques : Marine Le Pen demande depuis longtemps un référendum sur l’immigration, mais juge inutile de signer la pétition. Pourquoi diable ? Au motif que « tout le monde sait ce qu’elle pense sur le sujet ». Ce n’est évidemment pas le problème ! Quelques caciques du parti signeront quand même, pour ne pas heurter leurs militants… Même chose chez les républicains. Ils avaient en effet déposé une requête pour « redonner la parole aux Français en matière d’immigration » en avril 2024. Demande censurée par le Conseil constitutionnel. Là encore, Bruno Retailleau refuse de signer la pétition quand Laurent Wauquiez revendique de le faire. Pour ennuyer son rival, naturellement. Qu’en pensent les électeurs ? Moi, ça me désespère…
Avantages à vie
Je suis vraiment partagée. L’annonce par Sébastien Lecornu de la fin des avantages à vie des ministres, au moment où les finances de la France sont au plus bas, me semble de bon sens si c’est pour « prouver » aux Français qu’ils ne seront pas les seuls à faire des efforts. Et puis, comme le dit Élisabeth Borne, « la politique est aussi affaire de symboles »… Espérons pourtant que ce ne soit pas la seule mesure prévue par notre nouveau Premier ministre pour rétablir nos finances : les économies réalisées devraient être de l’ordre de 1,5 million (million, pas milliard !) d’euros. À ce train-là, nous passerons en dessous des 3 % de déficit d’ici la fin du troisième millénaire…
Musique
Un pur moment de magie. Une fin d’après-midi ensoleillée. Un cadre idyllique au milieu des arbres. C’est le moment tant attendu de remettre aux élèves d’une école primaire et d’un collège de Béziers les instruments de musique du conservatoire qui leur sont gracieusement prêtés et qu’ils garderont durant trois ans afin de leur permettre de suivre une classe aux horaires aménagés pour apprendre à jouer de la trompette, du saxophone, du violon ou de la flûte traversière… Sans oublier le trombone ou le cor ! Certains enfants sont à peine plus grands que leur instrument. Magique, je vous le disais…
Drapeau, pas drapeau ?
Olivier Faure propose aux maires « de faire flotter le drapeau palestinien » sur les hôtels de ville le 22 septembre, jour de la reconnaissance par Emmanuel Macron de l’État de Palestine. Une bien mauvaise façon… Et un drapeau qui électrise maintenant un pays, la France, qui n’en avait vraiment pas besoin. Pour parler très clairement, Olivier Faure a décidé de doubler Mélenchon sur sa gauche extrême dans sa course à l’électoralisme. Sans même éprouver le début de la moindre gêne… Tout cela pourrait n’être qu’une bête histoire de drapeau si elle n’intervenait pas précisément le jour où le chef de l’État a décidé de reconnaître la Palestine, s’asseyant sur les conditions qu’il avait lui-même posées. Un beau cadeau fait aux assassins-terroristes du Hamas. Et qui plus est la veille de Roch Hachana, le Nouvel An juif, l’une des fêtes les plus importantes du peuple hébraïque. Tout un symbole… Dans le même temps, on apprend dans un sondage IFOP que 31 % des 18-24 ans estiment « légitime de s’en prendre aux Français juifs au nom du conflit à Gaza » ! Effrayant. Sinistre. Atterrant. À Béziers, la bâche qui rappelle le pogrom du 7 octobre 2023 est toujours en place et le 22 septembre, ce sont les drapeaux français qui ont pavoisé la façade de l’hôtel de ville…





