Plus les taux des crédits immobiliers sont faibles, plus les prix montent et creusent les inégalités de patrimoine.
Le peuple français, la gauche, mais aussi le RN et en vérité 99 % de la classe politique française, tous veulent continuer à dépenser plus, s’endetter plus – c’est ce que l’on fait depuis quarante ans sans avoir été jamais (vraiment) sanctionné. Tous militent, sans le savoir, pour le maintien d’une politique de taux d’intérêt bas, voire nuls. Les taux pratiqués depuis vingt ans par la BCE ont permis tout à la fois à l’État français d’emprunter sans compter… et à ceux qui le pouvaient de s’endetter pour acheter de l’immobilier. Or, le prix d’un appartement se trouve directement indexé aux taux : plus ils sont faibles, plus les prix montent. Les « vieux » sont donc de (virtuels) riches propriétaires, alors que les jeunes ne peuvent plus acquérir un bien, sauf à s’endetter sur trente ans – mieux vaut un emploi stable pour son dossier (fonctionnaire par exemple ?). Les taux bas sont donc le meilleur moyen de creuser les inégalités de patrimoine, car ils font monter le prix de tous les actifs : à l’immobilier s’ajoutent les actions, montres anciennes ou voitures de collection.
A lire aussi, du même auteur: Les quatre vérités de Michel Audiard
Tous ceux qui militent pour des dépenses publiques sans frein veulent ainsi des taux faibles. De façon assez comique, la gauche plébiscite donc le creusement sans fin des inégalités patrimoniales, qu’ils veulent évidemment taxer. Problème : que votre maison vaille 100 000 ou un million d’euros, cela ne vous laisse pas un kopeck pour payer une taxe Zucman à 2 %. Il n’y a que chez nous que la gauche dite de gouvernement se révèle aussi incohérente que d’extrême gauche.





