Dette, politique, immigration, natalité… Avec Franz-Olivier Giesbert, Alain Minc, Nicolas Pouvreau-Monti. Et le manifeste « foutuiste » d’Éric Naulleau. Découvrez le sommaire de notre numéro d’octobre
Effondrement de l’Éducation, immigration à jets continus, dette abyssale, cacophonie politique… Beaucoup pensent que la France est foutue et cherchent des coupables. Pourtant, dans leur présentation de notre dossier, Elisabeth Lévy et Jean-Baptiste Roques affirment que la plupart des crises que nous traversons sont une coproduction gouvernants-gouvernés. Pour avoir une chance de redresser le pays, les Français doivent arrêter de se victimiser et de compter sur l’État-providence. Éric Naulleau publie ce qu’on peut appeler son manifeste foutuiste : dans ce vieux pays fatigué, la progression de l’islamisme, du wokisme, du nihilisme et du crétinisme semble inéluctable. Le constat est donc évident : tout est F-O-U-T-U. Pour sa part, Alain Minc, dont les propos ont été recueillis par Élisabeth Lévy et Jean-Baptiste Roques, défend le système libéral dans les médias comme en économie. Mais il peine à trouver des solutions à la sérieuse crise identitaire que traverse la France. Très remonté contre Emmanuel Macron, il plaide pour l’union des modérés. Mais en cas d’un duel présidentiel entre LFI et le RN, il voterait pour ce dernier en se bouchant le nez. Franz-Olivier Giesbert a connu tous les présidents depuis quarante ans, chroniqué toutes les crises, déploré tous les renoncements. Mais cette fois-ci, c’est plus grave, nous confie-t-il. Les Français sont au bord du gouffre, et leurs élites – dirigeants tétanisés et médias inconscients compris – regardent ailleurs en se perdant en palabres et combines. Nicolas Pouvreau-Monti, co-fondateur et directeur de l’Observatoire de l’Immigration et de la Démographie, nous rappelle que la France est le pays européen qui accueille le plus d’immigrés africains. Le taux de fécondité élevé de ces populations dessine un bouleversement démographique rapide. Et les nombreux défis d’intégration imposés par cette situation ne se résolvent pas d’une génération à l’autre. Quant à l’École, la bienveillance est le nouveau maître-mot de l’Éducation nationale. Sous son diktat, le bien-être des élèves passe avant leur instruction, un véritable « psychosystème » que dénonce Matthieu Grimpret dans son nouveau livre, Bullshit bienveillance, que Jonathan Siksou a lu.
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« Le monopole progressiste sur le pouvoir culturel a vécu ». C’est la leçon que, dans son édito du mois, Elisabeth Lévy tire de l’affaire Legrand-Cohen (racontée dans ce numéro par Didier Desrimais) ainsi que de l’assassinat de Charlie Kirk, devenu le symbole d’une nouvelle droite décomplexée. Mais si nous assistons à un tournant décisif dans la guerre culturelle, il ne faut pas que nous nous abaissions jusqu’à imiter les méthodes déloyales de nos adversaires: « Réclamer des têtes, répondre à la meute par la meute revient à combattre la cancel culture de gauche par une cancel culture de droite ».
Pour Olivier Dartigolles le mal de notre époque, c’est « l’entre-soi » qui règne dans tous les écosystèmes médiatiques, de droite comme de gauche. Ivan Rioufol montre, preuves à l’appui, que Jean-Luc Mélenchon est un allié utile d’Emmanuel Macron. Les deux hommes partagent un même désamour pour le peuple quand ce dernier est trop français. Évoquant la rentrée politique – drapeaux palestiniens, pétition sur l’immigration, chute du gouvernement… – Emmanuelle Ménard conclut que, si elle nous fait parfois rire, c’est le plus souvent jaune. Jean-Jacques Netter passe en revue des différents actes de folie commis par le gouvernement dans le domaine de l’économie, de la taxe Zucman, qui fera fuir les riches et les capitaux, aux aides versées par l’État qui font de la France le numéro un européen de la dépense sociale. Et Gilles-William Goldnadel écoute chaque jour France Inter afin de mieux dénoncer cette « tentative sournoise de me voir financer malgré moi l’hégémonie d’une seule idéologie ».
Quel bilan dresser des derniers événements au Proche Orient ? Pour Gil Mihaely, la supériorité militaire d’Israël ne s’est pas traduite en victoire politique. Le Hamas retient encore des dizaines d’otages, le pays est plus isolé que jamais et les alliés de M. Netanyahou affichent des ambitions messianiques alarmantes. Elisabeth Lévy raconte l’histoire bouleversante de Mali Zander. Sa fille, Nova, a été assassinée à l’âge de 23 ans au festival Nova le 7 octobre 2023, mais cette mère en deuil, infirmière-chef à l’hôpital Tel HaShomer de Tel-Aviv, continue de venir en aide aux soldats blessés et aux ex-otages. Une fraternité et une résistance qui sont l’autre face de cette tragédie. Côté britannique, je reviens sur la grande manifestation londonienne du 13 septembre et l’été de grogne générale qui l’a précédée, une grogne alimentée par la crise migratoire et des crises politiques à répétition.
Pierre-Jean Doriel et Alexis Semanne, de l’Institut des Français de l’étranger, montrent comment la France pourrait s’inspirer de pays comme les Pays-Bas, Singapour et Taïwan pour mieux soigner ses malades et à moindre coût. Tout ne va pas nécessairement pour le pire en France. Emmanuel Macron n’a pas pris la pire des décisions en nommant à Matignon un bon connaisseur de l’armée et de l’industrie de la défense. A l’heure où Causeur se demande si le pays est foutu, le secteur militaire incarne peut-être le puissant levier de croissance dont la France a besoin.
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Côté culture, Richard Millet a lu L’Affranchi, de notre ami Cyril Bennasar. Le protagoniste est un homme qui refuse de se soumettre à une société de servitudes, du matraquage de l’Urssaf à la propagande immigrationniste en passant par les diktats du néoféminisme. La liberté de ton et l’autodérision de ce roman jubilatoire sont aussi rares que savoureuses. Georgia Ray fait l’éloge d’un ouvrage de Georges Clémenceau publié en 1926 mais jamais réédité. Son Démosthène était consacré à l’un des plus grands orateurs de la Grèce antique mais avait un caractère largement autobiographique. Comme les Anciens, le Tigre estimait que la démocratie allait de pair avec l’éloquence. Cent ans plus tard, ses successeurs lui donnent raison. Les historiens Alya Aglan et Julien Jackson publient un volume abondamment illustré des caricatures qu’a inspiré le général de Gaulle, de 1940 à 1970 sur les cinq continents. Selon Julien San Frax, un grand nombre de ces dessins et légendes sont aujourd’hui difficiles à interpréter pour l’œil non averti, mais le travail des deux auteurs permet de les comprendre dans leur contexte en ravivant trente ans d’histoire mondiale à travers la satire et l’irrévérence. Jean Chauvet est d’avis que, entre une savoureuse adaptation de l’affaire Bettencourt, une délicate transposition animée de la vie de Marcel Pagnol et un bel exercice de style autour du À bout de souffle de Godard, l’octobre cinéphile s’annonce radieux. Enfin, vous êtes viandard ? Vous trouvez que l’environnement actuel est hostile aux viandards ? Vous pouvez quand même compter sur une poignée d’excellents bouchers. Emmanuel Tresmontant nous recommande, par exemple, François Guillemin et Vincent Deniau, qui a troqué son maillot de champion de rugby pour un tablier de louchébem.
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