Les militants décoloniaux exigent que les nations occidentales versent des réparations aux pays colonisés par leurs empires, ainsi qu’aux personnes issues de l’immigration en provenance de ces pays. Et que nos autorités fassent preuve d’indulgence à l’égard des criminels et des terroristes dont les ancêtres auraient été victimes du colonialisme. Mais c’est un leurre. En France, l’approche décoloniale nuit aux intérêts de tous les citoyens. Analyse.
On nous répète que la France doit « payer » pour sa colonisation de l’Algérie. Que la défiance de certains jeunes issus de l’immigration, la délinquance, la violence ou même le terrorisme seraient une revanche légitime. Mais qui profite réellement de cette revanche postcoloniale ?
Pas les Français modestes.
Les classes populaires et les classes moyennes françaises n’ont jamais colonisé personne. Pourtant ce sont elles qui paient aujourd’hui : impôts en hausse, insécurité au quotidien, peur de voir leurs enfants happés par les trafics ou par l’islamisme.
Pas toutes les familles issues de l’immigration.
Beaucoup de familles issues de l’immigration veulent simplement travailler et élever leurs enfants en paix. Mais d’autres véhiculent ou subissent un discours de rupture : salafisme, communautarisme, rejet de la République. Ces fractures existent dans les quartiers et elles expliquent pourquoi on ne peut pas se contenter de slogans rassurants.
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Alors, qui profite ?
– Le régime des « moustachus » en Algérie : une caste militaire et politique corrompue, qui brandit sans cesse la mémoire coloniale pour détourner l’attention de son échec économique et social.
– Les caïds des cités : trafiquants enrichis par la drogue, qui justifient leur violence en se drapant dans un discours victimaire.
– Les islamistes : qui transforment le ressentiment en djihad et sèment la mort en France comme ailleurs.
– Des politiciens complaisants : qui exploitent ce narratif pour acheter la paix sociale et sécuriser des clientèles électorales.
La revanche postcoloniale n’apporte rien de positif aujourd’hui. Elle se traduit par des centaines de morts dans les cités à cause des règlements de compte, par l’explosion des trafics de drogue, par des attentats islamistes meurtriers. Elle entretient la corruption des élites en Algérie et, en France, elle nourrit une classe politique qui ferme les yeux par calcul électoral. Elle appauvrit enfin les classes populaires et moyennes, toujours sommées de payer pour un système qui les met en danger.
Et si on parlait de toutes les dettes de l’Histoire ? Car si l’on veut entrer dans la logique du « remboursement » historique, alors il faut le faire pour tout le monde :
– Faut-il demander aux Berbères musulmans de rembourser la conquête de l’Espagne pendant sept siècles ?
– Faut-il exiger réparation pour la piraterie barbaresque, qui pendant quatre siècles a pillé les navires européens et réduit en esclavage des centaines de milliers de captifs chrétiens ?
– Faut-il faire payer au monde musulman la traite négrière transsaharienne, qui a réduit des millions d’Africains en esclavage ?
– Faut-il rappeler les massacres des Hindous lors des invasions turco-mongoles de Tamerlan ?
– Faut-il demander réparation pour le devchirmé ottoman, cet impôt qui arrachait un garçon chrétien sur cinq dans les Balkans pour en faire un janissaire ?
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Si on suit cette logique, alors tout le monde doit tout rembourser à tout le monde. C’est sans fin, et cela n’a aucun sens.
La revanche postcoloniale n’est pas une réparation, ni un projet de justice. C’est une machine à enrichir des caïds, des islamistes et des régimes corrompus. Pendant ce temps, elle détruit la confiance, fracture la société française et condamne les plus fragiles à vivre dans la peur et la misère.
La vraie question n’est pas « comment rembourser la colonisation », mais comment sortir de ce piège mémoriel pour que l’histoire ne soit plus un instrument de haine au service d’une mafia dictatoriale, des héritiers du FIS et des narco-caïds.
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