L’État démissionnaire est le vrai danger, estime Ivan Rioufol, commentant le drame de la tuerie d’Incarville (27) ayant conduit à l’évasion de Mohamed Amara.
Des généraux avaient prévenu le pouvoir
Le délitement : un mot que le pouvoir refuse d’entendre quand il est utilisé à son propos. Pour l’avoir employé dans un manifeste, en avril 2021, vingt généraux en retraite et d’autres vieux soldats s’étaient fait rappeler à l’ordre par le gouvernement. Leur faute ? Avoir écrit trop lucidement: « L’heure est grave, la France est en péril (…) Notre honneur aujourd’hui tient dans la dénonciation du délitement qui frappe notre pays ». Le 13 mai 2023, leur manifestation « pour la Fierté française » avait même été interdite par Gérald Darmanin, qui avait vu derrière ces patriotes des extrémistes factieux. Or les scènes de guerre qui désormais se banalisent, dans le milieu du grand banditisme issu de la contre-société, illustrent l’effondrement de l’État.
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Les grands mots sont de sortie
« C’est la République qui a été attaquée », a réagi hier Gabriel Attal, Premier ministre, après l’assaut meurtrier contre un convoi pénitentiaire au péage d’Incarville (Eure) (deux agents pénitentiaires tués, trois blessés1) destiné à faire s’évader un trafiquant de drogue, Mohamed Amara, 30 ans. Les grands mots ont été sortis. Cependant la constatation s’impose : Emmanuel Macron n’a rien fait en sept ans pour rétablir l’autorité publique. La France est devenue, à son tour, un acteur du narcotrafic géré par des cartels internationaux, notamment depuis les Émirats Arabes unis. En juillet 2023, aux dires des policiers, c’est cette mafia diversitaire qui avait sifflé, à destination des jeunes émeutiers, la fin de la récréation, et qui avait refusé de leur distribuer les armes de la guerre civile.
Une violence aveugle
Il ne faut rien attendre de la macronie. Elle continuera à tergiverser sur l’ampleur des effondrements et leurs causes. Ce mercredi, sur RTL, le ministre de l’Intérieur a estimé que la « violence désinhibée » des tueurs trouvait sa « source » dans « la consommation de drogue » et dans un dérèglement mondial. Mais c’est oublier une fois de plus le lien entre cette nouvelle hyperviolence, qui se déchaîne contre la République et ses symboles, et l’immigration de masse issue du monde musulman. Ce grand banditisme prend aussi les traits du terrorisme islamiste, qui cherche à déstabiliser les démocraties. Ce n’est pas seulement la subversion des Frères musulmans dans les rouages de la société qui est une évidence. La France est aussi « submergée par les narcotrafiquants », aux dires de la commission d’enquête sénatoriale qui a rendu ses conclusions le jour même de la tuerie. « Le trafic s’infiltre partout, avec pour corollaire une violence exacerbée », écrivent les auteurs du rapport. À dire vrai, leurs révélations n’en sont pas. Déjà, en novembre 2022, la procureure de Paris, Laure Beccuau, avait mis en alerte sur les risques de déstabilisation de l’État de droit et de corruptions d’agents publics.
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Éric Dupond-Moretti, qui pleure la mort de ses fonctionnaires, avait traité de « défaitistes » des magistrats marseillais qui avaient avoué leur « guerre perdue » face aux cartels. La France est le théâtre d’une guerre intérieure que le pouvoir ne veut pas voir. Pour la sécurité des Français, l’État démissionnaire est devenu le vrai danger.
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- https://www.lefigaro.fr/politique/eure-apres-la-mort-de-deux-agents-penitentiaires-emotion-et-colere-dans-la-classe-politique-20240514 ↩︎
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