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Tout est perdu, même l’honneur

Les gestes barrières et l'isolement, c'était avant


Tout est perdu, même l’honneur
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Notre chroniqueuse a de bien curieuses relations…


C’est l’histoire de deux miennes amies, jeunes septuagénaires pimpantes, vaccinées quatre doses, qui décident mi-avril de s’envoler pour le Sud de l’Europe. Location un brin spartiate très bien située, légumes et fruits donnés, autochtones adorables. Bref, un havre de sérénité particulièrement apprécié des deux copines, après tout le cirque covidique. Et puis patatras, quatre jours avant la date prévue pour le retour, fatigue, courbatures, fièvres et deux fois deux barres rouges bien nettes.
Question existentielle : allaient-elles prendre l’avion plombées ?
Autour d’elles :
– De toute façon, vous êtes vaccinées, vous avez votre passe en règle, où est le sujet ?
– Mais enfin, sauver des vies, protéger les autres, l’engagement collectif, le comportement citoyen, l’isolement, c’est fini tout ça ?
– Forcément que c’est fini. Réfléchissez un peu. Dans votre parcours de retour, avion, RER, métro, vous risquez effectivement de contaminer des gens. Mais, soit ils sont vaccinés et vous êtes tranquilles, ils ne développeront pas de formes graves, soit ils ne sont pas vaccinés et alors, c’est leur problème pas le vôtre.
– Et l’engagement sur l’honneur ?
– Vous rigolez là !
Elles n’en sont pas revenues les deux touristes. Mais, droites dans leurs chaussures de marche, elles ont prolongé leur séjour jusqu’au retour à la barre unique.

A lire aussi, Samuel Fitoussi : La journée de Gilbert, fanatique du passe vaccinal et covido-suprémaciste

Quand elles m’ont raconté leur aventure, je me suis dit qu’elles avaient rencontré de drôles de gens pendant leurs vacances. Pour me rendre compte finalement, quand j’en ai parlé autour de moi, que la réaction qu’elles me décrivaient était… tout à fait « normale ».



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