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Spring Breakers : Sea, sex and guns


Harmony Korine est parti d’une vision : quatre filles en bikini, portant des cagoules roses et braquant des touristes. Il est toujours préférable, quand on fait un film, de partir d’une vision que d’une idée. Encore fallait-il trouver le lieu idéal pour mettre en scène ces quatre ados déjantées qui, sans connaître le père Ubu, avaient d’emblée adopté sa philosophie :  » Un jour je tuerai tout le monde et puis je m’en irai « . C’est une forme de mysticisme qui en vaut bien d’autres. Le lieu donc. Il s’imposa : la Floride lorsque les Spring Breakers y débarquent pour découvrir que la vie ne s’apprend pas que dans les manuels scolaires.
Un film d’initiation donc, mais aussi un poème musical pop. Et, à l’arrivée, par la grâce d’une mise en scène indolente et d’un montage rageur, un chef d’œuvre. Là où on attendait un film d’ado classique, sympa certes, mais convenu dans sa vulgarité, on découvre une œuvre sophistiquée, éclairée avec des bonbons et qui donne envie de lécher l’écran. Exactement ce que voulait Harmony Korine. Bien sûr, le film aguiche. Et alors ? Bien sûr, qu’il ne veut rien signifier. Quel soulagement ! C’est du pur cinéma avec quatre nymphettes en bikini et James Franco en gangsta. C’est un plaisir qu’on ne se refuse pas. Et quand Harmony Korine dit qu’il est le plus américain des cinéastes, à part Clint Eastwood, on se gardera de le contredire. Bien entendu, on a le droit de ne pas aimer le cinéma américain. Mais ce n’est jamais un très bon signe.



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