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Tag au Portugal: la vandale française risque la prison

Tourisme décolonial


Tag au Portugal: la vandale française risque la prison
Photo: D.R.

Érigé en 1960 à Lisbonne dans le quartier de Belém au bord du Tage, le Monument des découvertes a été la cible mi-aôut d’un tag empreint d’idéologie déconoloniale. Les conservateurs du pays ont dénoncé un véritable terrorisme culturel. La coupable est une Française.


Érigé à Lisbonne en 1960, le Monument des découvertes est une flamboyante sculpture installée au bord de l’océan Atlantique. Juchés sur une immense caravelle en béton, une trentaine de navigateurs et missionnaires de l’ancien empire y ont les yeux rivés vers l’Amérique. S’y côtoient le précurseur Bartolemeu Dias, Vasco de Gama, Henri le Navigateur ou Pedro Álvares Cabral, l’homme qui découvrit le Brésil en 1500. Dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 août, Leila Lakel, une Française étudiante aux Beaux-Arts à Paris, était en villégiature à Lisbonne.

Vandalisme dominical

Loin de succomber au charme des conquérants, la jeune femme a tenu à représenter la France à l’étranger à sa façon. « Blindly sailing for monney [sic], humanity is drowing in a scarllet [sic], sea lia [sic] », a-t-elle tagué sous la sculpture. Un anglais pour le moins approximatif que l’on peut traduire par : « Naviguant aveuglément pour de l’argent, l’humanité se noie dans une mer écarlate. » La poétesse a ensuite partagé son œuvre sur Instagram. Peu rompue à ce type d’inconduite, la société portugaise ne prend pas ce vandalisme à la légère. Dans une tribune publiée par le journal Observador, le président de la Société historique de l’indépendance du Portugal a ironisé sur une « Parisienne menant une vie de bourgeoise le vendredi » et se livrant au vandalisme le dimanche. Il semble qu’au Portugal, la déprédation décoloniale soit vue comme un caprice de privilégiés.

Vue de Lisbonne. Image: Unsplash.

Des Lisboètes y voient d’ailleurs une « insulte à leur culture ».

Quand la chaîne Fala Portugal, consacrant sa une à l’incident, a précisé que l’étudiante risquait jusqu’à cinq ans de prison, celle-ci s’est hâtée de rentrer à la maison. Pour sa prochaine destination, on pourrait suggérer à la jeune femme d’aller à Istanbul repeindre la statue de l’amiral Barberousse, pirate en Méditerranée et colonisateur en Afrique du Nord.

Septembre 2021 – Causeur #93

Article extrait du Magazine Causeur




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Enseignant, auteur du roman "Grossophobie" (Éditions Ovadia, 2022).

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