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Solveig Halloin: la France orange psychiatrique

Antispecisme: vous n'aviez encore rien vu...


Solveig Halloin: la France orange psychiatrique
Image : Capture d'écran C8

A la télévision française, on laisse une activiste pour la protection animale amalgamer abattoirs et génocides pendant plusieurs minutes. La honte!


« Balance Ton Post » a tout piqué à « Ciel mon mardi ! » crée par Christophe Dechavanne et Patrice Carmouze : un même goût pour la polémique, les cris, les débats biaisés où on se débat bien plus qu’on ne débat, la caricature, les personnages hystériques ou truculents, en somme, le bordel télévisuel. Dans cette cacophonie débilitante d’où peinent à se distinguer les quelques esprits raisonnables qui tentent d’y faire entendre leur voix, Cyril Hanouna règne en seigneur tout-puissant, en arbitre des inélégances. Avec Solveig Halloin, militante antispéciste répondant trait pour trait à la description de l’hystérique telle que l’avait définie le fameux docteur Charcot, le présentateur vedette de C8 a trouvé son moment d’exception qui passera, c’est certain, en boucle dans les zappings et les rétrospectives futures d’une époque ; la nôtre, aussi dépressogène que terrifiante.

Elle a diffamé Philippe Caubère

Connue pour avoir été condamnée en diffamation par l’acteur Philippe Caubère – le père de Marcel Pagnol dans les adaptations cinématographiques de « La Gloire de mon père » et du « Château de ma mère » – qu’elle avait auparavant accusé d’agression sexuelle sur sa personne, Solveig Halloin a fait de la cause animale le socle de son existence. Intransigeante, déterminée, elle est « abolitionniste ». Pour Madame Halloin, les animaux ne doivent plus être mangés, ni exploités d’aucune manière que ce soit, encore moins chassés. L’élevage animal devrait donc être interdit, l’animal étant un être sensible comme l’homme. Il est vrai que les animaux peuvent être doués d’une sensibilité, ainsi des cochons filmés dans les abattoirs par L 214, considérés comme étant plus intelligents que nos meilleurs amis les chiens et les chats.

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L’élevage industriel cache parfois des abus. C’est une indéniable, une incontestable réalité. Il est d’ailleurs possible, et même souhaitable, d’améliorer les conditions de transport et d’abattage des animaux de ferme, de généraliser l’étourdissement préalable, de mieux surveiller les abattoirs industriels et d’autoriser sous conditions strictes les abattoirs mobiles en France, comme cela se pratique déjà dans certains pays nordiques ou en Allemagne. Comme l’a expliqué – du moins quand on le laissait parler Cyril Hanouna ayant pris un malin plaisir à ne pas jouer son rôle d’animateur donc d’intermédiation journalistique – le sportif et amateur de (bonne) viande Baptiste Marchais : l’élevage animal en vue de consommer de la viande ne doit pas rimer avec mauvais traitements ou tortures.

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L’antispécisme est irrationnel

Tous les épicuriens vous le diront ; la viande bien élevée est meilleure, pour la santé et pour les sens. Les éleveurs ne sont pas des tortionnaires, ils sont majoritairement des passionnés qui dépensent leur temps et leur bien-être pour nous nourrir. Aujourd’hui, ils sont victimes d’une affreuse propagande antispéciste, antinaturelle, niant à l’homme sa dimension propre dans le règne du vivant, remettant en question des milliers d’années de tradition culinaire, agricole. Ils souhaitent retourner au Paradis originel, où l’homme se sustentait exclusivement de végétaux, éthéré, proche de l’esprit pur. Mais l’homme n’a jamais vécu de la sorte. Il a consommé la viande nécessaire à son développement, ce qui lui a permis d’augmenter la taille de sa boite crânienne et de transformer le monde. L’élevage et la culture des céréales ont fait de l’être humain un être de culture(s), un civilisé pouvant transmettre son savoir, ses rêves et son imagination à ses descendants par l’écriture et les œuvres de l’esprit.

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La France orange psychiatrique qui naît sous nos yeux ébahis est, c’est tout le paradoxe, étrangère à sa nature profonde. Solveig Halloin et ses amis tournent le dos à ce qu’ils sont, à ce qu’est l’humanité. Comment et pourquoi débattre avec de tels fous furieux ? Quel est même l’intérêt d’inviter une femme qui passe son temps à hurler, à prétendre que nous sommes tous coupables d’un génocide ? Notre société donne trop d’importance à des gens dont la place se trouve dans des instituts spécialisés, destinés à les soigner de leurs troubles psychiatriques. Que des entrepreneurs du spectacle, à l’image de Cyril Hanouna que Marlène Schiappa envisage pour animer le débat d’entre-deux tours de la prochaine élection présidentielle, profitent de ces états de détresse pour nous « divertir » devrait faire bondir toute personne saine d’esprit, attachée à la libre expression et à la rationalité.



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Gabriel Robin est journaliste rédacteur en chef des pages société de L'Incorrect et essayiste ("Le Non Du Peuple", éditions du Cerf 2019). Il a été collaborateur politique

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