Sivens: rien n’a changé, tout a continué?


Sivens: rien n’a changé, tout a continué?

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À l’occasion du premier anniversaire de la mort de Rémi Fraisse, tué au cours des affrontements entre gendarmerie et opposants à la construction du barrage de Sivens, plusieurs associations locales, dont le collectif de sauvegarde de la zone humide du Testet, la Confédération Paysanne du Tarn, ATTAC-Tarn, le collectif « Tant qu’il y aura des Bouilles » et le NPA appellent à une marche commémorative aujourd’hui. Le cortège partira de la ville de Gaillac vers le site de la zone humide du Testet, principal théâtre des affrontements il y a un an, où a été déjà érigée une sculpture à la mémoire de Rémi Fraisse. Trois contre-manifestations ont cependant été déclarées pour ce même 25 octobre  par des organisations hostiles à l’idée que des opposants reviennent sur le site, dont les Jeunes Agriculteurs (JA) ou la FDSEA (Fédérations Départementales des Syndicats d’Exploitants Agricoles). Les opposants à la marche commémorative ont appelé à « faire du foin » et à « chasser les peluts » (les « chevelus » NDA).

En conséquence, la mairesse de L’Isle-sur-Tarn, Maryline Lherm, a décidé d’interdire tout rassemblement sur le site de Sivens, autorisant simplement la famille à s’y rendre sous l’escorte de gendarmes. Au sein même des associations d’opposants à la construction du barrage de Sivens ou parmi ceux qui souhaitaient rendre hommage à Rémi Fraisse, un certain nombre de voix se sont également élevées pour dénoncer le risque de regain de violence attaché à la manifestation. Les associations à l’initiative du premier appel à commémoration (le Collectif Testet, la Confédération Paysanne du Tarn, ATTAC-Tarn) ont donc décidé de lancer un nouvel appel à un rassemblement commémoratif, dimanche à Plaisance du Touch, commune où résidait Rémi Fraisse, sur les pelouses au bord du lac Soula pour un pique-nique. Ces associations dénoncent toujours l’absence d’enquête réelle sur les circonstances de la mort de Rémi Fraisse et les « nombreuses violences à l’encontre d’opposant-e-s au barrage, dont une bonne partie s’est déroulée sous « protection policière ».

Le journal Le Monde a pu prendre connaissance du retour de commission rogatoire déposé en mars par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale sur le bureau de la juge Oumohand et révèle que « pour l’essentiel, les gendarmes n’ont pas enquêté sur les faits, mais sur le climat qui régnait sur la ZAD (Zone à défendre) du projet de barrage de Sivens dans les semaines qui les ont précédés » et les gendarmes écrivent qu’ils ont riposté « à des violences caractérisées, croissantes et incessantes. » Néanmoins, le rapport fait état de contradictions dans les dépositions des différents gendarmes présents sur les lieux et la Ligue des Droits de l’Homme estime elle, dans un rapport publié vendredi, que la mort de Rémi Fraisse résulte du choix « délibéré » de « l’autorité politique » de faire exercer « par les forces de l’ordre un niveau de violence considérable » pour évacuer les opposants du site.

Les associations d’opposants au barrage, notamment le Collectif du Testet, affirment également que l’Etat emploie une véritable stratégie de la tension : à Roybon, où se sont rassemblés des opposants à la construction d’un Center Parks où à Notre-Dame-De- Landes, « ces exactions, affirment l’association, se font avec l’appui des gendarmes, sur ordre direct de l’Etat. » (sic).

*Photo: wikicommons.



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