Accueil Politique Luc Chatel, un flic à la maternelle ?

Luc Chatel, un flic à la maternelle ?


Photo : bouffonduroi.over-blog.fr

« Rien à signaler », « À risque », « À haut risque ». C’est à se demander si Luc Chatel n’est pas devenu complètement accro à la série américaine 24h chrono pour nommer ainsi les trois catégories dans lesquelles les enfants de la dernière section de maternelle pourraient se voir classer.

Luc Chatel, en agent spécial de la lutte contre l’hécatombe scolaire, aurait trouvé dans Jack Bauer, son frère d’arme. La maternelle, véritable zone à haut risque, nécessiterait donc la mise en application d’une sorte de plan Vigicancre qui préviendrait, grâce à une surveillance accrue, les déficiences nocives d’élèves à problèmes potentiels.

Classé dans la catégorie « à haut risque », le bout’chou de cinq ans serait comme un produit radioactif qu’il faudrait manipuler avec précaution vêtu d’une combinaison blanche de protection et d’un casque respiratoire afin de limiter au maximum le risque d’exposition à une éventuelle contamination. Les psys des écoles ont intérêt à avoir en réserve une kyrielle de crayons de couleur et de gros paquets de feuilles blanches, vu le nombre d’enfants traumatisés par la peur de l’échec qui vont leur dessiner les divers cauchemars qui assaillent leurs imaginaires angoissés.

Or, cette opération commando est en réalité une opération de camouflage destinée à cacher la déconfiture du système éducatif à l’école primaire. Monopoliser ainsi l’attention sur l’évaluation en maternelle est une façon de faire diversion afin d’éviter d’affronter le problème que pose la qualité des programmes, où la place consacrée à l’apprentissage de la lecture, de l’écriture, du calcul est sans cesse réduite par l’importance inconsidérée accordée à des disciplines secondaires comme la biologie et inappropriées comme l’informatique.

Alors, comme toute fausse bonne idée, la trouvaille de l’évaluation en maternelle pour prévenir l’échec programmé à l’école primaire désarme l’esprit critique en esquivant la question de la dévaluation des objectifs de l’école républicaine qui, chaque année, repousse au niveau supérieur la transmission des bases qu’elle est incapable d’enseigner au bon niveau. C’est à l’université maintenant de donner des cours de rattrapage !

L’absurdité du système revient donc à évaluer les maternels au lieu de les materner et à materner les primaires au lieu de les évaluer. Zéro!



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