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Gay Pride: cherchez l’intrus

Les membres du collectif Eros sont gays et fiers de l’être. Mais patriotes, aussi…


Gay Pride: cherchez l’intrus
Paris, 28 juin 2025 © LIONEL URMAN/SIPA

Comme ils déclenchent déjà des tempêtes à chaque pas, les militants du collectif Eros n’ont vraiment pas besoin de confettis à la gay pride… De droite, ils préfèrent le drapeau tricolore aux slogans woke ou pour Gaza. Tenu à distance du cortège principal, où les autres manifestants menaçaient de tout boycotter si on le laissait participer samedi, le collectif nationaliste a finalement pu défiler à l’abri des CRS. Notre contributrice a suivi ces militants identitaires.


Le 28 juin à Paris, comme chaque année, les trottoirs ont tremblé sous les chars bariolés de la Marche des fiertés. DJ, slogans bien-pensants (« ACAB : All Cops Are Barbecue »), drapeaux multicolores et nuée de collectifs militants : un rituel bien huilé, devenu passage obligé pour élus en mal de hashtags et étudiants en sciences molles. Le thème de cette année ? « Contre l’internationale réactionnaire ». Une formule digne d’un congrès trotskiste, censée englober pêle-mêle Trump, Orban, Le Pen et tout ce qui ne pense pas comme les rédactions militantes.

Les collectifs présents – demandeurs d’asile, pro-légalisation du cannabis, soutien à Gaza, transactivisme radical – donnaient l’impression que la cause homosexuelle n’était plus qu’un prétexte parmi d’autres pour dérouler l’agenda woke.

On est très loin des combats des années 80, quand les militants gays se battaient pour la survie face au Sida, pour le droit d’aimer sans honte, pour ne pas être licenciés, tabassés ou ignorés par la médecine. Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’obtenir des droits, mais de les conditionner à l’appartenance à une tribu idéologique. Être homosexuel ne suffit plus : il faut être du bon bord.

Mais cette édition 2025 a connu un accroc. Un intrus a troublé la fête. Non, pas un groupuscule homophobe ou un évêque perdu. Pire que ça: un groupe d’homosexuels patriotes. Le Collectif Éros.  

Ces homos qui ne votent pas Mélenchon

Né en juin 2024, dans la foulée d’une Gay Pride parisienne plus hystérique que festive, le collectif Éros est apparu comme une gifle dans la mare tiède du militantisme LGBT mainstream. Il faut dire que le climat était déjà électrique : Yohan Pawer, ex-militant homosexuel de Reconquête!, et Mila, figure honnie des islamo-gauchistes pour avoir osé critiquer l’islam, venaient de se faire violemment agresser en marge du cortège. Trop blancs? Trop libres? Trop peu intersectionnels? Peu importe. Cet événement a été l’étincelle.

Quelques semaines plus tard, une poignée de jeunes homosexuels et bisexuels sortaient du placard politique : ras-le-bol d’avoir à choisir entre leur sexualité et leur lucidité idéologique. Assez d’être sommés de communier dans les litanies gauchistes. Leur crime ? Être homos, mais pas dupes. Et surtout : ne pas défiler sous des banderoles pro-Hamas. À Paris d’abord, puis à Lyon, Metz, Marseille ou Nice, Éros prend forme. Le mouvement revendique aujourd’hui 200 membres – et autant de gifles symboliques à ceux qui confondent orientation sexuelle et endoctrinement idéologique.

Leur objectif ? Face à une gauche LGBTQ+ qui confond depuis trop longtemps fierté et conformisme idéologique, Éros revendique le droit d’être homosexuel et de droite, patriote, critique de l’immigration incontrôlée et hostile au wokisme. Leur drapeau ? Le tricolore. Leurs slogans ? Des uppercuts : « LGBT pro-Palestine : espérance de vie à Gaza, 5 minutes » ou encore « Drag-queen : hors de nos écoles ». De quoi hérisser le cuir chevelu peroxydé des militants queer. Mais c’est bien là le message : les Éros ne cherchent pas à plaire. Ils rappellent que la liberté, y compris sexuelle, commence là où finit la pensée unique.

Pride Éros 2025 : une révolte patriotique qui ne passe pas inaperçue

Ils étaient quatorze, venus des quatre coins de la France, à répondre à l’appel de la première Pride Éros. Hétéros, bis, homos : ici, pas de chapelles, mais une même révolte contre l’idéologie woke qui gangrène la société. Parmi eux, des figures qui ne passent pas inaperçues. Yohan Pawer, bien connu pour son bras de fer judiciaire avec M. Estrosi après un scandale impliquant une distribution de préservatifs à des enfants lors d’un pique-nique drag à Nice. Bruno Moneroe, ex-candidat de téléréalité et chanteur de la Nouvelle Star, bisexuel assumé, qui n’a pas hésité à clamer son soutien au RN et à Israël, au prix de 300 000 abonnés perdus sur les réseaux après le 7-Octobre. « Les juifs m’ont donné ma chance il y a vingt ans, à la radio, à la télé, quand j’ai débuté ma carrière. Où serait mon honneur si je ne soutenais pas ceux qui m’ont tendu la main ? » lance-t-il, bravache, avant d’ajouter: « Je suis gay, je vote RN, j’aime les juifs et Israël, point. » À leurs côtés, Alexandra Brazzainville, infirmière à la retraite, atteinte du rare syndrome de Klinefelter (hermaphrodisme), pionnière d’un combat acharné contre l’idéologie transgenre et qui s’oppose farouchement à la transition de genre des mineurs.

Dans cette foule, on croise aussi des parents, pères et mères de famille, révoltés face à l’intrusion de drag-queens jouant les éducateurs sexuels auprès de leurs enfants dans les écoles. Des étudiants homosexuels qui, eux, préfèrent rester masqués : « La gauche n’est pas toujours si tolérante qu’elle le prétend : ma famille est de gauche, mais je ne peux pas parler de mon homosexualité, ça tournerait au drame s’ils découvraient que je suis ici », confie l’un. Un autre renchérit : « À la fac, un étudiant RN a été harcelé jusqu’à devoir partir. Je ne veux pas finir comme lui. » Tous, ou presque, ont un point commun : ils ont côtoyé de près l’immigration de masse et décrivent, sans filtre, l’enfer d’être homo dans des quartiers islamisés. Un jeune du 93 lâche, la voix lourde : « Dans ma rue, je croise des islamistes armés de machettes. Comment envisager l’avenir en tant qu’homo dans un quartier comme le mien ? »

Marre de l’instrumentalisation

Dans un affrontement épique évoquant David face à Goliath, ces quatorze patriotes ont bravé des milliers de contre-manifestants dans une atmosphère explosive. Menaces de mort, gestes obscènes et sifflets assourdissants ont rythmé cette confrontation tendue. Malgré la présence de cinquante CRS, dont cinq affectés à la protection exclusive de Yohan Pawer, la sécurité restait précaire. Moment mémorable : Virginie Despentes, figure punk des lettres subventionnées, a enjambé les barrières dans un élan de fureur militante, hurlant des insultes, brandissant des doigts d’honneur et tentant de frapper des militants avant d’être évacuée de force. Comme le dit l’adage : quand les mots manquent, les poings prennent la parole. Des antifas cagoulés ont également forcé le cordon de sécurité, s’attaquant aux plus vulnérables, notamment aux femmes, pour voler leurs sacs. Georgette Malkay, porte-parole du collectif, s’est fait arracher le sien sous ses yeux. « En quoi voler mes clés et mon passeport est une réponse ? » s’indigne-t-elle, consternée par cette violence gratuite.

En marge, les badauds observent en silence. Un homme gay aux cheveux blancs s’approche de nous. « Je viens du côté opposé. Là-bas, ça me met mal à l’aise, c’est trop politisé. Dans les années 90, c’était une fête familiale. Aujourd’hui, ils distribuent des préservatifs aux enfants. Et que vient faire le drapeau palestinien ici ? » Il se confie : « Je vote RN, mais je ne peux pas le dire, on me traite de raciste. Pourtant, mon mari est sénégalais, noir. Où est ma place ? » En lisant les pancartes, son regard s’illumine devant : « RN au pouvoir, homos protégés. » « Ça, c’est bien ! » s’exclame-t-il. Il discute avec des membres d’Éros, échange ses coordonnées.

La gauche croyait avoir verrouillé le vote gay. Elle découvre aujourd’hui avec effroi qu’on peut être homosexuel, noir, marié, et voter RN, Reconquête! ou UDR — sans renier quoi que ce soit de soi. Et si demain la droite ne gagnait pas contre les minorités, mais avec celles qui en ont assez d’être instrumentalisées ?




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