Causeur magazine de février : Le syndrome de Cologne


Causeur magazine de février : Le syndrome de Cologne

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L’actualité fait le jeu du Front national. C’est du moins ce que prêchent tous les médias ayant – au moins dans un premier temps – passé sous silence les viols et agressions sexuelles massives survenues à Cologne et dans plusieurs grandes villes d’Europe dans la nuit du 31 décembre. Peu importe que les coupables aient le profil de victimes venues d’ailleurs, les drames de la Saint-Sylvestre représentent « une expression presque chimiquement pure du choc des cultures » pour notre directrice de la rédaction. Certes, « tous les immigrés ne sont pas des violeurs. Mais à Cologne, tous les violeurs étaient des immigrés », rappelle Elisabeth Lévy. Une « nuit des fauves » de l’Allemagne à la Scandinavie sur laquelle revient un Cyril Bennasar ulcéré par l’ingénuité de l’Union européenne face à la question migratoire.

Tout aussi remontée, Anne Zelensky, présidente de la Ligue du droit des femmes, se désespère de voir la majorité de ses petites camarades féministes prendre le parti de l’Autre au détriment de leur cause émancipatrice. N’en déplaise à Clémentine Autain, le fond de l’air est moins « islamophobe » que violemment phallocrate… Vu de l’autre rive du Rhin, le déchaînement de furie virile du 31 décembre laisse présager des jours funestes pour la chancelière Angela Merkel, madone des migrants devenue du jour au lendemain la fossoyeuse des espoirs progressistes du continent, décrypte notre confrère germanique Günther Nonnenmacher. Versatile, l’opinion ? Il suffit d’un brusque retournement d’image pour que les Allemands aient radicalement changé d’opinion sur le million de réfugiés qu’ils ont accueillis, analyse l’anthropologue Philippe d’Iribarne.

« La déchéance de nationalité ? Pas de quoi fouetter un chat »

Au pays d’Olympe de Gouges et Simone de Beauvoir, il y a encore fort à faire pour que la classe politique, et tout particulièrement la gauche, reconnaisse l’importance du fait islamique. Interrogé par votre serviteur, le directeur du Monde des livres Jean Birnbaum traque les sources de l’angélisme d’une gauche mal à l’aise avec la question spirituelle : entre culpabilité postcoloniale et théologie de la libération appliquée à l’islam, nos gouvernants s’enfoncent dans le « padamalgame » et répètent obstinément que « tout ceci n’a rien à voir avec la religion ». Heureusement, d’irréductibles militants laïques continuent de hanter la mauvaise conscience de la gauche, qui ne se résume pas aux sorties islamistophiles de Jean-Louis Bianco, comme s’amuse à nous le raconter Marc Cohen, notre envoyé spécial de Causeur sur les réseaux sociaux.

Mais plutôt que de nommer l’ennemi qui nous frappe, à savoir l’Etat islamique et ses légions de djihadistes qui n’ont rien de bouddhistes ou de parpaillots, nos élus se déchirent sur la question de la déchéance de nationalité que l’exécutif voudrait infliger aux terroristes binationaux. Pas de quoi fouetter un chat, nous avertit l’historien Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France, qui sait de quoi il parle : démocraties fondées sur le droit du sang et le droit du sol se côtoient au sein du concert des nations sans qu’un voile séparant l’ombre de la lumière ne les distingue. En l’occurrence, la jurisprudence française n’entrave aucunement cette réforme, nous démontre notre amie constitutionnaliste Anne-Marie Le Pourhiet.

Puisqu’il faut de tout pour faire un monde, notre section actualités vous emmènera de la Place Vendôme désormais privée de Taubira aux locaux de l’Action française où de jeunes roycos tirent les rois en passant par la lointaine Inde aux mains des fondamentalistes du BJP qui voudraient priver de steak musulmans et chrétiens locaux. Une dictature vegan dans le pays le plus peuplé du monde ? Ça pourrait arriver loin de chez vous…

Culture :  d’Édouard Louis à Maurizio Serra

Fallait-il republier Mein Kampf ? Malgré son hermétisme, ce brulot antisémite conserve sa capacité de nuisance, soutient Geoffroy Géraud Legros. Auteur d’un essai enlevé sur les « esthètes armés » de l’entre-deux-guerres, particulièrement porté sur les auteurs tentés par le phénomène totalitaire (Malaparte, D’Annunzio, Drieu, Aragon..), le diplomate italien Maurizio Serra nous fait partager ses réflexions revigorantes autour du futurisme, du fascisme et du communisme qui quadrillèrent le XXe siècle. Jouant allègrement sur la symbolique des heures-les-plus-sombres, feu Lemmy du groupe Motorhead incarne LE rocker tel que le conçoit Cyril Bennasar, loin des préciosités androgynes d’un Bowie, également disparu le mois dernier. Les esthètes se régaleront enfin de l’assassinat littéraire comme un des beaux-arts pratiqué par Renaud Camus sur Edouard Louis et son Histoire de la violence.

Pour ménager le suspense, je vous ai gardé le meilleur pour la fin : le grand retour d’Alain Finkielkraut dans son habit d’académicien. Calomniateurs, prenez garde à son épée !



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est journaliste.

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