Dernières nouvelles de la militante palestinienne Ahed Tamimi
Le pogrom du 7-Octobre a été si vite oublié au profit de la sympathie universelle pour les Palestiniens, que l’icône internationale Ahed Tamimi n’a pas eu le temps d’y recycler sa gloire.
Exemple, modèle, emblème, égérie, symbole, icône …
L’AFP avait fait d’elle une idole, France 24 l’avait sacrée icône, elle avait été l’invitée vedette de la Fête de l’Huma en 2018 et le site américain Greenleft (la gauche verte) l’avait adoubée « Rosa Park palestinienne ».
A Ramallah, le cacochyme président-à-vie-élu-pour-4-ans-en-2005 l’avait accueillie en fanfare dans son palais présidentiel et il avait commandité à son agence de communication personnelle, nommée Wafa, un compte-rendu de la visite tout en retenue et en omissions :
« Le président de l’Etat de Palestine, Mahmoud Abbas, a reçu dimanche l’adolescente palestinienne, Ahed Tamimi et sa famille au siège présidentiel à Ramallah, après sa libération et celle de sa mère, des prisons israéliennes après huit mois d‘incarcération. Le président a vanté Ahed et l’a décrite comme un modèle de la lutte palestinienne pour la liberté et l’indépendance. Il a souligné que la résistance non-violente qu’incarne Ahed a prouvé que c’est une arme idéale et vitale face à la répression de l’occupation israélienne. »
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Ahed Tamimi avait été arrêtée et jugée deux fois par Israël. La première fois, en 2018, une agression aggravée, l’obstruction contre un soldat en service, des jets de pierre et des incitations à la violence multipliées par ses 270 000 followers sur Facebook lui avaient valu huit mois de prison. Elle les avait mis à profit pour suivre des cours de cuisine et prendre 20 kilos. La deuxième fois, un mois après le 7-octobre, c’était pour un appel au meurtre encore plus gore: « Vous vous direz que ce que vous a fait Hitler était une plaisanterie, nous boirons votre sang et nous vous mangerons le crâne. »
Cette déclaration avait enchanté la députée française Ersilia Soudais, qui y avait puisé une inspiration quasi-shakespearienne : « Il faut que cessent les arrestations massives de Palestiniens en Cisjordanie ! » Arrestations massives ou arrestation singulière d’une incitatrice au meurtre de masse ?
Loin des projecteurs, loin du cœur
Pour se maintenir devant les projecteurs, le président Macron va reconnaître un État palestinien en septembre. Comme si les refus précédents des Autorités palestiniennes successives n’avaient pas largement démontré que les Palestiniens ne voulaient pas d’un État de plus, mais d’un État de moins…
Petit rappel historique :
| REPONSES PALESTINIENNES AUX OFFRES 2 ÉTATS POUR 2 PEUPLES | |||||||
| 1937 | 1947 | 1967 | 2000 | 2001 | 2005 | 2008 | 2020 |
| Commission Peel | Partition ONU | 3 Non de Khartoum | Camp David | Négoc° Taba | Retrait Gaza | Offre Olmert | Deal Trump |
| NON | NON | NON | NON | NON | NON | NON | NON |
Comme si le Hamas, lui, ne s’en tenait pas exclusivement à sa charte, dont les statuts stipulent de tuer les juifs jusqu’au dernier (chapitre 1, article 7) et de conquérir tout le territoire d’Israël, commodément renommé LA Palestine. Cela vaut pour toutes les terres jamais foulées au pied par un musulman (chap. 3, art. 11). De ce fait, pour le Hamas, les « conférences et autres négociations visant à une solution » sont une perte de temps et un « arbitrage insupportable des infidèles sur la terre des musulmans » (chap. 3, art. 13).
Mais Macron se fiche des Palestiniens comme de son premier polo. Il aime tout ce qui parle de lui, même en mal. Cela tombe bien, car il collectionne avec constance les pires indices de satisfaction jamais sondés dans notre pays.
Ce qui vaut pour Macron vaut pour l’e-conne
L’art de la politique, tel que pratiqué à l’Élysée, est de prétendre vouloir lutter contre l’antisémitisme tout en l’alimentant efficacement par des déclarations incendiaires contre Israël. Il s’agit de bien montrer qu’on ne confond pas Juifs et sionistes, ni islam et islamisme et encore moins nazisme et nazis.
Ainsi peut-on cracher sur les « sionistes » avec la même haine qu’on le faisait sur « les juifs parasites » dans les années 1930. Et utiliser le mot « génocide » non pas pour qualifier le pogrom qui a tué 1200 civils israéliens avec la barbarie que les criminels eux-mêmes ont diffusée en temps réel, mais pour accuser ses victimes d’en pratiquer un contre leurs agresseurs. La condition sine qua non de la conscience immaculée est le padamalgam entre les juifs français et tous les autres, qui sont des « colons sionistes ».
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Hélas, la résistance non violente incarnée a porté un coup dur à cette schizophrénie élyséenne : « Depuis mon enfance, j’ai toujours considéré que le judaïsme et le sionisme étaient la même chose », a-t-elle confié en toute intimité à un podcast en arabe, diffusé début août 2025. Sur sa lancée, elle a précisé : « Nous combattons les Juifs, pas le sionisme. (…) Les Occidentaux nous soutiennent avec leur aide, ils continueront, qu’ils le veuillent ou non et nous ne les remercierons pas. »
Elle n’a pas les pudeurs de vierge de l’Occident pour séparer le grain des gentils de l’ivraie des méchants : « Le monde entier devrait la fermer quand un Palestinien prend la parole. (…) Nous sommes supérieurs au reste du monde, car nous sommes les seuls à combattre l’injustice, au prix de nos vies et de notre humanité ». La partie adverse n’a qu’à la fermer elle aussi : « le judaïsme est une occupation. »
Sa conclusion est suicidaire mais, à sa décharge, elle n’est pas la seule à être pilotée par un narcissisme surgonflé : « J’en suis arrivée à souhaiter une Troisième Guerre mondiale. Qu’ils larguent des bombes nucléaires, qu’ils détruisent le monde entier, pour que les Palestiniens ne soient pas les seuls à souffrir. » Plutôt faire exploser la planète que laisser le peuple juif[1] s’autodéterminer sur son petit coin de Moyen-Orient. 22 072 km2 au milieu de 13 millions de km2 arabes, c’est insupportable !
Quelles réactions françaises aux dernières déclarations d’Ahed Tamimi ?
Accusés, à l’insu du réel, de posséder les gouvernements et les médias, les Juifs semblent pourtant seuls à connaître certaines infos. On en veut pour preuve le fait que la recherche sur Google[2] des réactions françaises aux récentes déclarations de la Rosa Parks palestinienne est un échec. Zéro déclaration officielle et seulement quatre retombées : i24News, média francophone israélien cité trois fois, un article sur un média « communautaire » (traduire : « sioniste ») et un post Instagram… Libé, Le Monde et autres médias mainstream sont encore à l’heure d’hiver 2023, quand l’égérie de la lutte anti-Juifs avait été libérée après un mois d’incarcération, dans un échange de trois prisonniers par otage.
[1] En 2025, il y a environ 15 millions de Juifs dans le monde, dont 8 millions en Israël. La population israélienne atteint les 10 millions, dont 2,2 millions d’Arabes musulmans et chrétiens.
[2] Le 27 août 2025 à 11h30.
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