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Notre pain quotidien


Je souffre d’un syndrome trop méconnu : je suis complètement accro à la lecture des journaux (y compris la PQR, la presse internationale et les dépêches d’agences) . C’est donc dans un but essentiellement thérapeutique que je me propose de vous faire partager mes trouvailles les plus signifiantes ou insignifiantes, assorties de commentaires qui risquent, veuillez m’en pardonner à l’avance, d’être parfois un rien acerbes. En voilà la première livraison :

Nantes : Drame de la chimie. « Un Nantais rendu accro au jeu et au sexe à cause d’un médicament » : ce titre choc, à la une du Monde.fr, fidèle à l’éthique de sobriété d’Hubert Beuve-Mery, attire notre attention sur un procès qui s’est ouvert hier devant le tribunal de Grande Instance du chef-lieu de la Loire-Atlantique, et qui oppose un plaignant amusant au laboratoire pharmaceutique Glaxo. Un homme atteint de la maladie de Parkinson, accuse en effet le médicament Requip, prescrit par son neurologue, de l’avoir rendu dépendant au sexe et aux jeux d’argent en ligne. Suite à l’affaire du Mediator, et en pleine vague de suspicion généralisée contre l’industrie pharmaceutique, l’affaire a du potentiel. Le plaignant déclare, dans Ouest-France : « Mon neurologue a commencé à augmenter les doses. J’ai alors découvert le PMU ». Afin d’assouvir son vice, il a ensuite été contraint de vendre les jouets de ses enfants, et son propre matériel de bricolage. Quant à son « hypersexualité », elle l’aurait conduit à « chercher du plaisir avec des hommes ». Tout cela, évidemment, sous l’emprise de la terrible molécule déresponsabilisante, et à ses effets secondaires nébuleux. Décidemment : salauds de labos !

Egypte : Noyade au petit bassin. L’immense Laurent Joffrin s’est tragiquement noyé dans l’océan de lyrisme ridicule de son édito de Libération d’hier, consacré à la révolution égyptienne. Un billet qu’il commence par « Lénine avait raison » et termine par « Une grande lumière vient soudain d’Orient. Nous assistons à un lever de soleil. » Certainement sa première vraie «émotion» depuis qu’il a vu Martine Aubry en maillot de bain sur la plage d’Houlgate, lors d’un congrès départemental du PS en 1976.

Pékin-Paris, Paris-Pékin. Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, a fêté avec quelques jours d’avance le Jour de l’An chinois, et l’entrée dans l’année astrologique du lapin. A cette occasion notre sinophile a invité au Sénat l’ambassadeur de Chine à Paris, et lui a offert un exemplaire du livre qu’il vient de co-écrire avec sa femme, Ce que la Chine nous a appris. L’ouvrage, explique Jean-Pierre Raffarin à nos confrères du Parisien sera d’abord publié dans l’Empire du milieu, avant de l’être dans l’Hexagone : « C’est une question de courtoisie. On parle d’abord la langue de ceux auxquels on s’adresse. » L’histoire ne dit pas si la raffarinade c’est du chinois…



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Il est l’auteur de L’eugénisme de Platon (L’Harmattan, 2002) et a participé à l’écriture du "Dictionnaire Molière" (à paraître - collection Bouquin) ainsi qu’à un ouvrage collectif consacré à Philippe Muray.

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